La Frankenstein - ou Frankenstrat - d'Eddie Van Halen a été assemblée par le guitariste lui-même en 1977, juste avant le premier album de Van Halen sur lequel on l'entend (et on la voit). C'était une tentative de la part du bricoleur invétéré qu'était Eddie d'obtenir le gros son d'un humbucker Gibson avec la jouabilité d'une Strat, ce qui donnera ensuite naissance à des millions d'autres guitares surnommées "Superstrats". L'originale est vite devenue un objet de culte qui a connu de nombreuses répliques, notamment une version du Custom Shop Fender en 2007, puis plus récemment (et à un prix nettement moins délirant) les Striped Series de la marque EVH, qui comme l'indiquent ses initiales est la marque montée par Eddie Van Halen en collaboration avec Fender, qui se charge de la fabrication et de la distribution.
C'est donc dans l'usine mexicaine d'Ensenada que sont fabriquées ces nouvelles EVH Frankenstein Relic Series, une usine dans laquelle les employés ont plus d'expérience du vieillissement artificiel (le "relicage") que n'importe quelle autre. Le concept des Frankenstein Relic Series est très simple : ce sont trois modèles qui reprennent les trois couleurs de la Frankenstrat avec ses rayures, mais en les séparant. On a donc une guitare blanche, une guitare noire et une rouge, pour un look plus discret qui ne vous oblige pas à jouer dans un tribute à Van Halen.
Côté caractéristiques, on retrouve les éléments qui ont fait le succès de la bête, notamment un corps de Strat en tilleul avec un manche érable vissé coupé sur quartier. Les 22 frettes sont évidemment des jumbo, l'arrière de manche est huilé et le radius composé va de 12" à 16" pour des sensations qui mélangent la tradition et l'envie de shredder. Le micro humbucker est un EVH Wolfgang en biais (et monté directement dans le corps) dont les aimants Alnico 2 reprennent les caractéristiques du micro original de la Frankenstrat, et le Floyd Rose EVH est accompagné du fameux D-Tuna développé par Van Halen himself qui permet de passer instantanément en drop D.
Au-delà de ces caractéristiques, on retrouve des clins d'oeils qui feront le bonheur des fans de la Frankenstein, comme cette plaque de protection découpée avec un unique bouton de volume (sur lequel on peut lire "Tone" évidemment), et le micro simple bobinage au manche qui n'est pas connecté : le sélecteur ne sert donc à rien. La bonne nouvelle est que sur les EVH Frankenstein Relic Series ils ont quand même mis un micro fonctionnel que vous pouvez donc facilement câbler pour arriver à une configuration HS, certes moins fidèles à l'originale mais quand même bien pratique.
Le relicage est tout à fait crédible et donne aux EVH Frankenstein Relic Series l'air d'un instrument qui a beaucoup joué et qui ne demande qu'à continuer de faire brûler les pentatoniques à vitesse supersonique sur les scènes du monde entier. C'est tout le mal qu'on leur souhaite.
Plus d'infos sur le site d'EVH.