Lutherie et finition
Pas mal de choses à dire sur ces points. Il est tout d'abord assez incroyable que Washburn ait réussi à produire en grande série une guitare faisant montre de telles finitions. D’ordinaire, ce genre d'effets est réservé aux customs shops, car le plus souvent entièrement réalisés à la main. Et si ce n'est pas le cas ici, les finitions sont pourtant tout simplement géniales ! Certes, il faut assumer les tâches de sang et autres coups de chaînes, qui donnent à cette guitare un pur aspect « destroy ».
Le fait est que cette guitare a un look terrible, doublé d'une finition hors pair. Dans un style moins destroy, mais toujours aussi typé metal extrême, la touche de la Washburn SI60MW arbore un « Anthragram », clin d’œil à l'esprit sataniste. Ces repères, comme l'ensemble de la guitare, bénéficient d'un fini impeccable et d’une pose précise. Outre la finition et les teintes irrégulières qui rajoutent au côté agressif, sinon sauvage de la guitare, on peut remarquer que celle-ci est entièrement en acajou. Si on ajoute à cela une touche palissandre et le chevalet type Tune-O-Matic, on obtient une guitare au son lourd, plein et percutant. Le bois résonne et ça se sent.
Confort
Il faudra être habitué au format Les Paul pour pouvoir prendre en main rapidement cette guitare. Le manche est plutôt étroit et rond, ce qui n'est pas vraiment le type habituel des manches de prédilection des shredders. Au premier contact, on a plutôt envie de passer le pouce par-dessus, pour pousser de bons gros riffs. Le double cut (deux découpes, supérieure et inférieure, à la base du manche) laisse, malgré un talon assez important, un accès aisé aux cases les plus hautes de la touche vingt-deux cases de la SI60MW.
On regrette toutefois le fait que le manche ne soit pas bien profilé avec le corps. Le décalage n'est pas forcément esthétique et peut gêner.
Plus ennuyeux : l'attache-sangle située sur la corne supérieure de la guitare a tendance à blesser légèrement au niveau des côtes si vous jouez assis et un peu trop penché sur l'avant de la guitare. Cela ne l’empêche pas, globalement, de rester agréable à jouer et, malgré un format proche de celui de la Les Paul, de ne pas être aussi déséquilibrée vers l'arrière que la glorieuse ainée.
Électronique
Le tour va être rapide : deux micros doubles bobinages, un volume général, une tonalité et un sélecteur trois positions. Ça n'aurait pas pu être plus simple. Finalement, c'est ce qui va le mieux à cette guitare. On n’a pas à chercher des heures durant des configurations micro-tonalité-volume-split, etc. On branche et on joue. Les micros Egnater apprécient bien eux aussi le branchement en direct dans un ampli. Même pour une utilisation professionnelle, aucun changement ne sera vraiment nécessaire pour cette guitare. Enfin tout du moins en son saturé.
Seul bémol, et ce n'est peut-être qu'une affaire de goût : je trouve que le micro grave donne bien trop de basses au son. En son clair cela ne pose pas de problème, mais en son saturé, on se retrouve avec un son un peu écrasé. Le son clair justement est assez agréable à l'utilisation. Quelle que soit la configuration, la SI60MW répond très bien. Avec un son bien adapté on arrive à des sonorités très 70's, en crunch comme en clean.
Conclusion
Malgré le fait que je ne sois pas très fan du micro placé en manche, la SI60MW reste une guitare au rapport qualité-prix plus qu'excellent.
Son principal atout : une finition tout simplement jamais vue, sur une guitare à ce niveau de prix. Et même sans prendre en compte le prix de la guitare : c'est tout simplement superbe. Au-delà de l'aspect agressif, ces finitions sont très agréables au touché.
Cette guitare s'adresse en priorité aux guitaristes de metal, mais permet aussi d'aller explorer des sons moins agressifs, voire carrément plus doux.
Spécificités techniques
Corps : Acajou
Manche : Vissé acajou
Touche : Palissandre avec repères de touche Scott Ian « Anthragram »
Mécaniques : Grover 18:1
Chevalet : Tune-o-matic
Micros : Deux doubles bobinages Egnater
Gig bag
Prix catalogue : 449 €