naggue a écrit :
Allez, je m'y colle.
Piêtre musicien, je n'en ai pas moins toujours aimé les instruments. L'objet en lui même, son mécanisme, son architecture, sa logique musicale, sa vibration, le son, le bois qui va autour et le travail qu'il représente. Quand je rencontre un instrument, je ne peux m'empêcher de penser : "des mains se sont usées sur ce violoncelle, des doigts ont saigné sur ce manche, ce verni s'est patiné. Ici le bois a transpiré, a senti la fumées des bouges, l'odeurs des vieilles Kro, reçu des coups, de l'amour, des caresses et puis l'odeur du grenier parfois remplies d'oublis.
J'avais 8-10 ans quand j'ai rencontré une guitare pour la première fois chez le copain de ma tante. Elles étaient stratoïdes. Déjà j'aimais l'objet. Leurs couleurs pastel, les cordes métalliques, le brillant des mécaniques. Après que la tantine ait évacué le musicos trop nuiteux à son goût, je n'en ai plus vu pendant longtemps.
La seconde fut une vieille folk chez un oncle lointain. J'aimais qu'elle vibre.
La révélation apparut à l'adolescence par la rencontre d'un ami qui s'éclatait sur une vieille classique dont la tenu d'accord était, même à l'époque, un défi pour l'oreille musicale !!! Il était animateur et jouait du Brassens à sa manière de joyeux italien italien. Il me montra mes premiers accords et mon premier barré sur "Le pénitencier". Le tout en arpège et je n'eu pas de réels difficultés car j'aimais ça.
Cette guitare existe encore et c'est toujours un plaisir que de la jouer. Elle fait aujourd'hui la joie de son fils de 4 ans.
Par la suite mais assez rapidement, j'ai emménagé avec une jeune fille pianiste et qui avait récupéré les instruments de son père décédé quelque temps auparavant. A la maison, il y avait donc un piano, une mandoline, un accordéon, une guitare et encore pleins d'autres qui crevaient doucement. Je n'en pouvais plus de voir tous ses instrument dépérir et devenir comme morts à force de ne plus jouer. On aurait dit des cadavres !
Alors un jour ça m'a pris et j'en empoigné la mandoline qui était un assez joli modèle. Après quelques mois sans succès (essayez de jouer l'intro de Nothing Else Matter à la mandolin vous !!!), j'ai fini par adopter la guitare pour faire comme mon pôte. C'était une vieille guimbarde, une folk toute pourrie dont une mécanique était foireuse. Je soupsonne le manche d'avoir été vrillé et mes doigts se souviennent douloureusement de ses cordes bien tendues et très métalliques !!!
J'y ai ré-appris "le Pénitencier" version Johnny et puis d'autres trucs faciles au début. En arpèges, en accords et sur des morceaux de Renaud, Brel, Brassens et autres chansons françaises. Par la suite, "Nothing Else Matter fut mon premier vrai morceau en entier et en "délié".
En nous séparant ma copine et moi, j'ai acheté ma première guitoune (une Fender DG18S) sur sa sonnorité et son confort. Je l'avais payé 1700 F à l'époque, c'était une sacrée somme pour moi. J'ai bien fait car je la joue encore.
Depuis, j'ai végété longtemps tout seul et en dilletante (même si on peut dire qu'on m'a montré des trucs de ci de là). Finalement, après 10 ans d'errance, ça ne fait que deux ans à peine que je prends des cours et progresse réellement.
J'ai deux autres guitares (électriques) mais reste éperdument amoureux de cette première qui est la mienne et ai complètement oublié la vieille guimbardes aux cordes rouillées de ma copine.
Tiens, pour ton site, une photo de ma descendance (trait pour trait son père donc c'est valable !