benbenbenbenben a écrit :
Qu'est ce que cela signifie? Tout bonnement une interdiction pour nous, luthiers, mais aussi les fabricants tels que Gibson, Fender, Martin, Taylor, etc... d'importer ou d'exporter du palissandre brut mais également sous forme transformée,
s'il est acheté après le 2 janvier 2017
Attention à ne pas propager de fausses informations. Le commerce de palissandre (hors D.nigra, le rio) sera toujours possible, aussi bien sous forme brute que sous la forme d'un objet fini. La différence c'est qu'il faudra pour en importer/exporter hors UE (pour ce qui nous concerne) un permis délivré par la CITES (dont les représentants en France sont attachés à la DREAL de chaque région).
Les Dalbergia sont passés en annexe II, seul le palissandre de Rio (Dalbergia nigra) est en annexe I, et depuis 1992. L'annexe I c'est effectivement très restrictif, c'est également en annexe I que se trouve l'ivoire par exemple.
Mais l'annexe II n'interdit pas le commerce, il le contrôle davantage.
Pour info d'autres bois sont en annexe II depuis déjà un moment, ainsi l'acajou du Honduras, pour autant on le trouve "abondamment" sur le marché, les palissandres de Madagascar y sont également depuis 2013.
La nouveauté ce coup-ci c'est qu'alors que les restrictions et contrôles s'appliquaient jusque là seulement pour les bois bruts, et ne concernait donc que les marchands et importateurs de bois, elles s'appliquent ici désormais également pour les produits finis, concernant donc également les musiciens propriétaires d'un instrument comportant du palissandre (ou du bubinga, qui fait partie du même train de mesures législatives).
En pratique pour le musicien, s'il a une guitare avec du palissandre :
S'il ne compte pas sortir de l'UE avec... pas de soucis, il n'y a rien à faire.
S'il veut sortir de l'UE et que l'instrument date d'avant 2017, pas de souci à condition de se munir de la facture prouvant l'antériorité.
Si il veut sortir de l'UE et que l'instrument date d'après janvier 2017, la facture devra être assorti d'un document prouvant l'origine légale du palissandre. C'est au fabriquant de fournir ce document mais à vrai dire, les services "compétents", la DREAL, sont largement dépassés par la question et au jour d'aujourd'hui incapables de renseigner utilement sur la démarche à suivre. M'est avis que quand il a été décidé d'ajouter les produits finis à la liste personne ne s'est demandé ce que ça allait engendrer comme complications administratives, pour les propriétaires mais aussi pour les services supposés s'en occuper...