"Kathleen" et ce vers que j'entendrai, que j'écouterai toujours ainsi, contre vents et marées, où je ne sais quoi déferle, feule et s'y pend :
«The stars hang high above the ocean's roar» ...
Et non pas «The stars hang high above, the oceans roar», comme on le voit, par accoutumance, ici ou là ; ce qui n'est précisément pas la même chose.
Et la suite, entre autres étrangetés, n'est pas loin d'être belle et sidérale, non plus ; à des années lumières du cliché et du lieu commun sentimental :
«The moon is come to lead me to her door
There's crystal across the sand
And the waves... they take my hand.»
Et encore, ici, ne me bornai–je qu'à un seul éclat de l'engin, un cheveu de comète.
Une reprise assez exemplaire de la part des Tindersticks, par ailleurs, aux confins de l'autre siècle, même s'ils touchent à ces étoiles, à cet océan...
«Wir leben unter finsteren Himmeln, und –es gibt wenig Menschen. Darum gibt es wohl auch so wenig Gedichte. Die Hoffnungen, die ich noch habe, sind nicht groß. Ich versuche, mir das mir Verbliebene zu erhalten. »
Paul Celan, 18 mai 1960, Lettre à Hans Bender.