Dans les années 60, ils étaient deux. Deux à conquérir le monde avec des textes et une guitare, deux à parler au seul nom de la poésie, deux à être si merveilleusement vieux dans une époque où seule la jeunesse se vendait bien. Le premier s'appelait Robert Zimmerman. Le deuxième s'appelle toujours Leonard Cohen. C'est le plus brave des deux : il faut un énorme courage pour porter son nom. Robert Zimmerman ne l'a pas eu. Il se fait appeler Bob Dylan et erre depuis sur les routes du monde pour entretenir la flamme de sa légende et éteindre le feu de sa honte. Leonard Cohen a eu ce courage et ne court plus après rien. Il se fout très bien de tout ce qui vous occupe, de tout ce qui occupe Bob Dylan, de tout ce qui occupe tous les Bob Dylan de la Terre : un mythe, une grandeur distanciée, une petite place dans le monde. Leonard Cohen n'a jamais chanté pour le pape. - Gilles Tordjman
(g.t. a écrit un autre article contre dylan dans le hors-série de télérama consacré à dylan en 2012)
un bon livre de louis skorecki :
Comme une relation épistolaire amoureuse sans réponse, les articles de Louis Skorecki, parus principalement dans
Libération, suivent toute la carrière de Bob Dylan. L'enregistrement du culte
Higway 61 Revisited, Dylan photographié par Bernard Gidel, Dylan en programmateur radio, le film
Renaldo et Clara, la déception d'un album parfois, autant d'articles qui glissent le long d'une vie d'artiste.