Redstein a écrit :
Nombre de versions de cette merveilleuse cantate (BWV 140) semblent victimes de la frénésie propre à l'époque. Une vraie course à l'abîme, en somme. Mais... il y a l'interprétation de Richter, pas baroqueuse mais ample, sereine et très bien remastérisée :
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Stader · Töpper · Haefliger · Fischer-Dieskau · Mathis · Schreier
Münchener Bach-Chor und -Orchester
Karl Richter
1962 (1987)
+ 1000…
…pour rappeler, grâce à toi, le grand modèle injustement oublié de ce sacré chef que fut
Karl Richter (aussi claveciniste et organiste) dont l’œuvre de JS Bach fut la ligne de vie et de survie, avant et après l’Allemagne de l’Est dont il quitta les verts paradis en 1950 pour rejoindre Munich où il finit par fonder le
Münchener Bach-Chor, puis le
Münchener Bach-Orchester et enfin l’
Archiv Produktion de la
Deutsche Grammophon, lesquels devinrent rapidement les piliers d’une première évolution (révolution ?) baroque, coincée entre l’interprétation dite "romantique" de JSB (exemple Otto Klemperer) et la conception plus nettement "baroqueuse" (authentique ?) qui s’annonçait déjà avec Gustav Leonhardt ou Nikolaus Harnoncourt, réalisations tantôt merveilleuses (qu’on songe aux Motets, version Harnoncourt), tantôt inécoutables (pour moi, l’exemple insigne d’une certaine version des
Brandebourgeois par Leonhardt, "chose" que je rapportai chez le disquaire à peine deux heures après l’avoir achetée).
L’Oratorio de Noël qu’il enregistra, notamment avec le légendaire Fritz Wunderlich, reste pour moi un de ses chefs-d’œuvre.
D’une manière générale, je reviens toujours aux Bach de Karl Richter dès que je découvre une version moderne d’une œuvre chorale / orchestrale du vieux Cantor de Leipzig.
Merci Rouge Pierre…
«Wir leben unter finsteren Himmeln, und –es gibt wenig Menschen. Darum gibt es wohl auch so wenig Gedichte. Die Hoffnungen, die ich noch habe, sind nicht groß. Ich versuche, mir das mir Verbliebene zu erhalten. »
Paul Celan, 18 mai 1960, Lettre à Hans Bender.