Tiens un article aussi dans le monde, je copie juste un extrait car je suis abonné.
https://www.lemonde.fr/m-style(...).html
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Une tendance qui s’explique par la prédominance actuelle des musiques urbaines, où rappeurs ou beatmakers ont une image de francs-tireurs solitaires. Mais aussi par une tradition hexagonale issue de la chanson, qui est une affaire d’individu..."
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"C’est ainsi que tout a commencé pour Feu ! Chatterton, qui a alterné studios de répétitions et caves pleines de champignons. Si le groupe évoque cette époque avec le sourire, il sait combien la location d’un local (dont les tarifs tournent autour de 15 euros de l’heure) représente un investissement pour une bourse de lycéen ou d’étudiant. Avec le home studio, on peut désormais s’en passer aisément."
« On s’est réunis parce que nous n’avions pas d’ordinateurs, se souvient Sébastien Wolf, le guitariste. Mais peut-être qu’aujourd’hui, un musicien aux mêmes influences, ayant accès à des techniques d’enregistrement très simples, qui permettent de faire plein de choses, n’aura pas l’idée de monter un groupe. » Le quintette évoque Tame Impala, l’une des dernières formations rock au succès international, menée par l’Australien Kevin Parker. « Au début, il l’a présentée comme un groupe de rock psyché, se souvient Arthur Teboul, le chanteur de Feu ! Chatterton. Aujourd’hui, il revendique de tout faire seul, de la composition à l’enregistrement de tous les instruments. »
L’artiste solo : une aubaine pour une industrie en crise, qui n’a pas à rémunérer plusieurs individus pour un même projet et réserver autant de chambres d’hôtel en tournée. A ses débuts, on a proposé à Feu ! Chatterton de monter sur scène sans basse ni batterie. La formation a suggéré un compromis : une tournée des bars au complet, plutôt que des concerts en effectif réduit. Un vrai défi.
« Ce que rapportent des places vendues dans des bars n’est pas rentable pour un tourneur, précise Arthur Teboul. C’est plutôt un investissement à long terme, dont il verra les retombées deux ou trois ans après, si le groupe a du succès. » Pari réussi : entre le zinc et les pintes de bière, la fougue de Feu ! Chatterton a séduit. Quelques années plus tard, le groupe joue au Bataclan ou à l’Olympia, à guichets fermés."
"Règles du marketing
Pour qu’un collectif marche, il faut également le vendre. Là aussi, une formation à plusieurs se prête moins aux règles du marketing et de la communication désormais dictées par les plateformes de streaming et les réseaux sociaux. Difficile, en effet, de faire tenir quatre ou cinq visages dans une photo de profil. Ou de fédérer un public qui, aux dires de Charles de Boisseguin, s’identifie aujourd’hui davantage à des « icônes » qui partagent leurs états d’âme dans des stories sur Instagram."