Vous et les livres...

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jules_albert
gauche et droite luttent pour le pouvoir, le maintien de l'état et du capitalisme. toutes deux se sont opposées par la violence aux diverses tentatives prolétariennes d'en finir avec la société de classes, que ce soit en russie (lénine et trotsky sont les bourreaux de la révolution russe), en allemagne (où rosa luxemburg est assassinée par le pouvoir social-démocrate à la suite de la révolte spartakiste) ou en espagne en 1936 (le rôle contre-révolutionnaire du parti communiste et des autres partis de gauche n'est plus à démontrer).


"Il est notoire que je n'ai aucune relation avec des personnalités politiques et que, de droite ou de gauche, je les considère tous comme de la même farine.", g. debord




à propos d'extrême droite, c'est à travers "blocus solus" de bertrand delcour que j'ai découvert les livres de jean parvulesco (ami de godard, il est incarné par j.-p. melville dans "à bout de souffle").

voici un article amical sur parvulesco : https://www.valeursactuelles.c(...)28133



interview de delcour par gilles tordjman et marc weitzmann (inrockuptibles nº74) :







quelques semaines après, tordjman revenait sur le roman de delcour :





Sans valeur marchande : https://debord-encore.blogspot(...).html

La peste citoyenne. La classe moyenne et ses angoisses : http://parolesdesjours.free.fr(...)e.pdf
jules_albert
quelques romans de parvulesco :





Sous la couverture d'un festival privé de musique de Verdi, un congrès à la fois transcendantal et clandestin devait réunir, la nuit du 24 juin 1969, à Genève, dans le grand hôtel particulier des Forlani, l'ensemble des puissances conspiratives supérieures en action sur place à ce moment-là : la puissance émanant des anciens précipices souterrains de la ville, celle de ses hauteurs nétacosmiques et celle, aussi, de l'organisation occulte ayant conçu, mobilisé et régi ces rencontres à des fins inconnues, obscures. Répétition, peut-être, de l'ancien Convent de Wilhelmsbad ? Or, à la veille même de ce congrès dissimulé sous les apparences du "Bal Masqué" de Verdi, Vitto Forlani est mystérieusement assassiné dans le jardin intérieur de son grand hôtel particulier. Par la suite, le groupe central des personnages actifs du roman évoluera vers la constitution d'une sorte de société secrète de haut pouvoir cosmique, nuptial et polaire, qui va culminer avec l'installation, sur les sommets de la Rette Sauvagine, au dessus de Genève, d'une étrange institution hôtelière, la Villa Antonia, dont les pensionnaires finiront par avoir accès aux anciens pouvoirs du "viril", pouvoir suprahumain et de par cela même leurs assurant la possibilité de voler librement dans les airs. Au terme de certains événements initiatiquement nécessaires, qui constitueront la trame récitationnelle même de ce roman, les quatre personnages représentatifs du secret agissant de celui-ci, ayant eu à subir le devenir commandé par la volonté providentielle inconnue qui avait abyssalement ordonné, dans l'ombre, leur instruction transcendantale spéciale, comprendront qu'il leur faut quitter l'Europe, pour s'envoler, clandestinement, vers les hauteurs enneigées des mystérieuses régions polaires du Nord de l'Inde, où les attend leur véritable et ultime destin suprahistorique, posthumain. Car c'est là que se joue, à présent, l'avenir de la future humanité à venir, "au-delà de l'humain, au-delà du divin".





http://tomblands-fr.blogspot.c(...).html


Les Mystères de la villa Atlantis offrent une fameuse distribution. Parmi les personnages du roman, on trouve Jacques Bergier, Barbet Schroeder, Bulle Ogier, Frédéric Pardo, Philippe Garrel, "à la veille précisément de reprendre le tournage de son étrange Berceau de cristal, Jean-Pierre Rassam, Claude Sautet, Éric Rohmer, Jean-Pierre Mocky, Robert Bresson, Daniel Schmid, Pascal Jardin, Alain Ravennes, Philippe Sollers, Ezra Pound et François Mitterrand. Le roman est également parsemé de nombreuses citations des Évangiles, de Plotin, Ernst Jünger, Gérard de Nerval, Thérèse d'Avila, Sainte Thérèse de Lisieux, Gustave Meyrink, Eliphas Levi, Raymond Abellio, Jean-Jacques Schuhl, Dominique de Roux (forcément), Norman Spinrad, H.P. Lovecraft et Martin Heidegger. Heidegger ? "Non point le philosophe, mais le haut visionnaire qui, après l'échec de Sein und Zeit, n'a plus arrêté de s'enfoncer, comme extatiquement, dans les ténèbres ardentes de la poésie, de la plus grande poésie et des sous-bois hantés de celle-ci, par où, qui sait, parfois, l'être scintille encore dans ses traces, dans ses haleines et ses fruits sauvages".

Tout comme Frédéric Pardo et Barbet Schroeder, Claude Sautet est l'une des personnalités secondaires - en réalité primordiales - du roman. Jean Raimondi - Jean Parvulesco - se fend d'ailleurs d'un vibrant hommage de plusieurs pages sur le cinéma de Claude Sautet, "génialement bâti comme une interrogation à peine dissimulée sur ce que l'on pourrait appeler, avec les mots pourissants d'aujourd'hui, l'impossibilité du mariage" :

Comme dans le livre de Malcolm Lowry, la vraie vie, la vie encore et toujours vivante de Claude Sautet ne se passe qu'"au-dessous du volcan", dans la fournaise occulte de ce qui s'interdit de connaître l'interdit et la honte des choses qui se donnent à voir sous le jour de leur propre impuissance, des chemins sans retour de l'oubli de l'être. La profonde, l'irrémédiable, la vertigineuse et si belle tristesse du cinéma de Claude Sautet est la tristesse même de l'existence séparée, de l'existence ayant perdu jusqu'au souvenir même du Yihud et du souvenir sans souvenir de ses chairs vivantes et adorantes.

Autre moment alléchant, le réveillon 1979-1980 chez Alain Ravennes, en compagnie de Robert Bresson et Philippe Sollers :

A minuit, Philippe Sollers met le feu, et brûle, dans un plateau d'argent, et quelle délicieuse flambée bleuâtre, diabolique, une épaisse liasse de billets de 500 francs, "pour humilier, rabaisser, injurier le Veau d'Or dans ses matières mêmes, pour, l'espace d'un instant, rompre la chaîne".
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Lao
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    le 29 Août 2018, 20:31
Pourquoi tant de haine ?
"Tant qu’on n’aura pas diffusé très largement à travers les hommes de cette planète la façon dont fonctionne leur cerveau, la façon dont ils l’utilisent et tant que l’on n’aura pas dit que jusqu’ici que cela a toujours été pour dominer l’autre, il y a peu de chance qu’il y ait quoi que ce soit qui change. " Henri Laborit.
jules_albert
Miguel Amoros : La pensée molle, qui englobe le poststructuralisme, le déconstructivisme, la French theory, surgit en réaction contre Mai 68. L'objectif était de dynamiter la pensée révolutionnaire en la présentant comme porteuse de totalitarisme. La génération technophile des Indignés s'est nourrie des postulats de cette pensée molle, de ses idées reçues, de son pseudo-radicalisme. Ce n'est pas une génération qui souhaite démanteler l'Etat, qui dresse des barricades et qui déserte les institutions, bien au contraire. C'est une génération de vieux prématurés.

Ruta 66 : Tu es très sévère envers Podemos. Tu considères que ces nouveaux politiciens ne font que renforcer le système en renouvelant la caste partitocratique et en confortant sa légitimité.

M.A.. : Les communistes ont toujours été à l'avant-garde de la contre-révolution. Il y a quarante ans, alors que le mouvement ouvrier en Espagne était encore fort, l'avant-garde récupératrice prenait la forme d'un parti ouvriériste. Aujourd'hui qu'il n'y a pas de perspectives révolutionnaires, cette avant-garde prend la forme d'une social-démocratie renouvelée. La vieille ambition de la prise du pouvoir ne s'appuie plus sur la canalisation de la violence qui émane de la lutte des classes, elle s'appuie sur la frustration des classes moyennes embourgeoisées que Podemos appelle les "citoyens". Ce que ce parti appelle "l'assaut aux institutions" n'est rien d'autre que l'exploitation électorale du désenchantement "citoyen". Il suffit d'observer un peu la conduite institutionnelle de Podemos et consorts pour se rendre compte qu'ils ne sont pas venus pour régénérer quoi que ce soit, mais pour renforcer le système existant.

https://libcom.org/library/int(...)-amorós
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jules_albert
voici le chapitre du livre de tadié sur les oklahoma outlaws (livre estimable malgré quelques tics de langage propres à l'exercice universitaire) :



















































benoît tadié - front criminel


Citation:
Deux forces expliquent le polar américain : d’un côté, une poussée littéraire populaire et démocratique, qui s’affirme dans les magazines pulp et les paperbacks du XXe siècle ; de l’autre, une réaction hostile qui entrave la démocratie et criminalise la revendication émancipatrice. Si le polar incarne la démocratisation de et par la culture, l’accès des masses à l’expression, l’élargissement de leur représentation littéraire et l’affirmation de leur parole égalitaire, il raconte en même temps la résistance sociale à ce mouvement, dans un monde où les hommes ne se révèlent pas les uns aux autres comme frères mais comme ennemis – où, comme l’écrit David Goodis, « il n’y a que deux sortes de gens : ceux qui prennent des coups et ceux qui donnent les coups ». De là, la vigueur paradoxale d’un genre qui a su, mieux qu’aucun autre, capter et exprimer les énergies contradictoires du monde contemporain.Telle est l’idée directrice de cet ouvrage qui retrace l’histoire du polar américain non seulement comme une succession de textes et d’auteurs, mais surtout comme une aventure culturelle et politique aux prises avec le monde réel.
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Lao
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    Lao
    le 08 Sep 2018, 11:43
Un record !
Pourquoi tant de haine ?
"Tant qu’on n’aura pas diffusé très largement à travers les hommes de cette planète la façon dont fonctionne leur cerveau, la façon dont ils l’utilisent et tant que l’on n’aura pas dit que jusqu’ici que cela a toujours été pour dominer l’autre, il y a peu de chance qu’il y ait quoi que ce soit qui change. " Henri Laborit.
jules_albert
je crois que mon record c'est le livre complet sur l'histoire sociale du rock de miguel amorós ("rock pour débutants"), une soixantaine de pages en un seul post. là, avec tadié, il n'y a que vingt pages.


une nouveauté lumineuse d'annie le brun :



ce qui n'a pas de prix. beauté, laideur et politique

C’est la guerre, une guerre qui se déroule sur tous les fronts et qui s’intensifie depuis qu’elle est désormais menée contre tout ce dont il paraissait impossible d’extraire de la valeur. S’ensuit un nouvel enlaidissement du monde. Car, avant même le rêve ou la passion, le premier ennemi aura été la beauté vive, celle dont chacun a connu les pouvoirs d’éblouissement et qui, pas plus que l’éclair, ne se laisse assujettir.

Y aura considérablement aidé la collusion de la finance et d’un certain art contemporain, à l’origine d’une entreprise de neutralisation visant à installer une domination sans réplique. Et comme, dans le même temps, la marchandisation de tout recours à une esthétisation généralisée pour camoufler le fonctionnement catastrophique d’un monde allant à sa perte, il est évident que beauté et laideur constituent un enjeu politique.

Jusqu’à quand consentirons-nous à ne pas voir combien la violence de l’argent travaille à liquider notre nuit sensible, pour nous faire oublier l’essentiel, la quête éperdue de ce qui n’a pas de prix ?
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Blow Up
Tu devrais envoyer directement des liens PDF ou Epub

Le bouquin d'Annie Le Brun fait du bien dans le cynisme mortifère actuel du mercantilisme omniprésent, et dans l'entre-soi fric/pouvoir sans précédant qui est aussi partout et qui nous même à la catastrophe.
"Macron est de gauche" BluesBarbu le 20/02/2021
shaolintao
jules_albert a écrit :
voici le chapitre du livre de tadié sur les oklahoma outlaws (livre estimable malgré quelques tics de langage propres à l'exercice universitaire) :



















































benoît tadié - front criminel


Citation:
Deux forces expliquent le polar américain : d’un côté, une poussée littéraire populaire et démocratique, qui s’affirme dans les magazines pulp et les paperbacks du XXe siècle ; de l’autre, une réaction hostile qui entrave la démocratie et criminalise la revendication émancipatrice. Si le polar incarne la démocratisation de et par la culture, l’accès des masses à l’expression, l’élargissement de leur représentation littéraire et l’affirmation de leur parole égalitaire, il raconte en même temps la résistance sociale à ce mouvement, dans un monde où les hommes ne se révèlent pas les uns aux autres comme frères mais comme ennemis – où, comme l’écrit David Goodis, « il n’y a que deux sortes de gens : ceux qui prennent des coups et ceux qui donnent les coups ». De là, la vigueur paradoxale d’un genre qui a su, mieux qu’aucun autre, capter et exprimer les énergies contradictoires du monde contemporain.Telle est l’idée directrice de cet ouvrage qui retrace l’histoire du polar américain non seulement comme une succession de textes et d’auteurs, mais surtout comme une aventure culturelle et politique aux prises avec le monde réel.


"Luke, quand je ne serai plus, le dernier des jedi tu seras."
"If it’s too loud, you’re too old !"Bill bokey

Fabrication de mon 4x12 marshall 1982B :
https://www.guitariste.com/for(...).html
Fabrication de mon JMP2204 :
https://www.guitariste.com/for(...).html
Ben.oît
Daniel Kahneman : Système 1 / système 2, ou comment fonctionne notre cerveau avec une sorte de mémoire visuelle qui nous pousse à agir par réflexe plutôt qu’à travers le système 2, plus lent mais plus sûr pour éviter les divers biais cognitifs auxquels nous succombons trop facilement

https://www.ombres-blanches.fr(...)cart/


Édit : et merde mon lien direct vers le bouquin ne fonctionne pas. Je vous soumets le résumé


Résumé

Comment pensons-nous ? Qu'est-ce qui guide nos préférences, nos jugements, nos décisions ? Quand faut-il ou non faire confiance à notre intuition ? Pourquoi agissons-nous souvent contre notre intérêt ? Telles sont quelques-unes des questions qui servent de fil rouge à cet ouvrage, dans lequel Daniel Kahneman nous emmène à la rencontre des deux « personnages » qui se partagent notre esprit.
Le « Système 1 » est rapide, intuitif et émotionnel ; le « Système 2 » est plus lent, plus réfléchi, plus contrôlé et plus logique. Via de multiples expériences auxquelles le lecteur est invité à s'essayer lui-même, sont exposés les facultés extraordinaires de la pensée rapide, le rôle de l'émotion dans nos choix et nos jugements, mais aussi les ravages des partis pris et autres biais cognitifs dont nous sommes les jouets : illusion de familiarité, effet de halo, biais optimiste, illusion de causalité, effet d'ancrage, illusion rétrospective... ? autant d'exemples de notre tendance à interpréter les événements en fonction de ce que nous connaissons déjà, du sens que nous souhaitons qu'ils aient, et de notre incapacité, inversement, à raisonner statistiquement, en acceptant l'idée de hasard.
Fruit de toute une vie de recherche aux confins de la psychologie et de l'économie, Système 1 / Système 2 dessine une théorie brillante, qui offre des prolongements pratiques immédiats dans la vie quotidienne et professionnelle.

Création Studio Flammarion
Es könnte auch anders sein
Kandide
PEACE & LOVE
manulonch
shaolintao a écrit :
jules_albert a écrit :
voici le chapitre du livre de tadié sur les oklahoma outlaws (livre estimable malgré quelques tics de langage propres à l'exercice universitaire) :





















































benoît tadié - front criminel


Citation:
Deux forces expliquent le polar américain : d’un côté, une poussée littéraire populaire et démocratique, qui s’affirme dans les magazines pulp et les paperbacks du XXe siècle ; de l’autre, une réaction hostile qui entrave la démocratie et criminalise la revendication émancipatrice. Si le polar incarne la démocratisation de et par la culture, l’accès des masses à l’expression, l’élargissement de leur représentation littéraire et l’affirmation de leur parole égalitaire, il raconte en même temps la résistance sociale à ce mouvement, dans un monde où les hommes ne se révèlent pas les uns aux autres comme frères mais comme ennemis – où, comme l’écrit David Goodis, « il n’y a que deux sortes de gens : ceux qui prennent des coups et ceux qui donnent les coups ». De là, la vigueur paradoxale d’un genre qui a su, mieux qu’aucun autre, capter et exprimer les énergies contradictoires du monde contemporain.Telle est l’idée directrice de cet ouvrage qui retrace l’histoire du polar américain non seulement comme une succession de textes et d’auteurs, mais surtout comme une aventure culturelle et politique aux prises avec le monde réel.




jules_albert

michel ragon, "histoire de la littérature prolétarienne de langue française"


extrait de l'introduction :

Bon, eh bien, nous allons écrire une Histoire de la littérature de Seconde Zone. Pourquoi pas ? Ne nous vexons pas. Nous n'avons jamais prétendu être de Première Zone. La Première Zone depuis toujours est reservée à la classe dominante. Certains s'étonneront peut-être de remarquer que les réfutateurs de la littérature prolétarienne que nous venons de citer sont tous (à part Benda) des écrivains dits "de gauche". Mais nous verrons dans la suite de cet ouvrage que la gauche n'a, pas plus que la droite, jamais bien digéré la littérature prolétarienne. Pour la gauche aussi, la littérature prolétarienne a toujours été une incongruité.

Il faut bien dire que, telle que se présente la littérature française, l'apparition du prolétariat dans ce cénacle ne peut être qu'une inconvenance. Lorsque la voix du peuple passe par le tamis de ceux qui disent "représenter" le peuple, tout va bien. Mais si la voix du peuple apparaît, authentique, nue, elle scandalise. Il suffit de se souvenir du sort que les Encyclopédistes firent à Jean-Jacques Rousseau, que l'Université fit à Péguy, que les intellectuels du Front populaire firent à Poulaille. Et encore, dans ces trois cas, s'agissait-il d'intellectuels d'origine populaire, et non d'écrivains ouvriers demeurés prolétaires.
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jules_albert
jules_albert a écrit :

michel ragon, "histoire de la littérature prolétarienne de langue française"


extrait de l'introduction :

Bon, eh bien, nous allons écrire une Histoire de la littérature de Seconde Zone. Pourquoi pas ? Ne nous vexons pas. Nous n'avons jamais prétendu être de Première Zone. La Première Zone depuis toujours est reservée à la classe dominante. Certains s'étonneront peut-être de remarquer que les réfutateurs de la littérature prolétarienne que nous venons de citer sont tous (à part Benda) des écrivains dits "de gauche". Mais nous verrons dans la suite de cet ouvrage que la gauche n'a, pas plus que la droite, jamais bien digéré la littérature prolétarienne. Pour la gauche aussi, la littérature prolétarienne a toujours été une incongruité.

Il faut bien dire que, telle que se présente la littérature française, l'apparition du prolétariat dans ce cénacle ne peut être qu'une inconvenance. Lorsque la voix du peuple passe par le tamis de ceux qui disent "représenter" le peuple, tout va bien. Mais si la voix du peuple apparaît, authentique, nue, elle scandalise. Il suffit de se souvenir du sort que les Encyclopédistes firent à Jean-Jacques Rousseau, que l'Université fit à Péguy, que les intellectuels du Front populaire firent à Poulaille. Et encore, dans ces trois cas, s'agissait-il d'intellectuels d'origine populaire, et non d'écrivains ouvriers demeurés prolétaires.



voici la table des matières :





quelques pages sont consacrées à gaston couté (p. 141-145) :



j'en profite pour mentionner ces deux livres publiés par l'échappée :



"C’est dans cette pratique et cet ailleurs que les surréalistes reconnurent en Rimbaud l’un des leurs. Il les accompagna, éclaira les enjeux poétiques et servit de catalyseur à la découverte de Marx. Et à son détournement. Au cœur du surréalisme se nouent le « transformer le monde » de Marx et le « changer la vie » de Rimbaud, le désenchantement de la magie bourgeoise et le désensorcellement de la modernité, le projet de « romantiser la révolution » et celui de disputer à la religion et à la fantasmagorie du Capital le pouvoir de leur enchantement."

https://www.lechappee.org/inde(...)ution





"De ce véritable ethnocide, qui a empêché l’alternative au capitalisme dont une partie des paysans était porteuse, nous n’avons pas fini, tous, de payer le prix."

https://www.lechappee.org/inde(...)ysans
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La peste citoyenne. La classe moyenne et ses angoisses : http://parolesdesjours.free.fr(...)e.pdf

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