blue moon, les techniques sociologiques - on ne peut même pas les qualifier de théories -, dans leur conception même, sont des entreprises de contrôle et de domination dont le discours peut être résumé ainsi : "un progrès illimité pour la technique et une fin de l'histoire en ce qui concerne le social".
le caractère policier de l'écriture sociologique s'exprime en ceci qu'elle n'est pas une écriture contre l'ordre, c'est au contraire l'ordre qui parle à travers la sociologie.
la technicisation des sciences sociales va en parallèle à d'autres phénomènes comme l'éducation assistée par ordinateur, la médicalisation de la vie, l'application du marketing à n'importe quelle relation sociale, et la foi inébranlable en l'efficience. ainsi, la sociologie adopte ces langages pour se faire respecter dans son rôle d'interprète du fait social et devient une "ingénierie sociale".
elle est parente de la théologie, et ses règles fondatrices (durkheim) répondent à une volonté de servir l'ordre existant. la science, comme l'église, ont la prétention de faire passer leur interprétation du monde pour le monde même à travers l'imposition d'un langage.
la méthode sociologique de durkheim est intimement liée au développement des forces productives et de l'ordre industriel. les constations empiriques de durkheim ne sont qu'un moment des relations de domination produites par le capitalisme.
un exemple très parlant quant à la vocation policière de la sociologie est l'intérêt de durkheim pour le crime, laissant claire sa volonté de l'erradiquer au moyen d'une organisation sociale plus rationnelle, c'est-à-dire en voulant réformer et en cherchant la cohésion sociale à l'intérieur d'un ordre infâme (le capitalisme).
bref, tout ça pour dire que je recommande des auteurs tels que : henri lefebvre, jaime semprun, lewis mumford, bernard charbonneau, christopher lasch, sigfried kracauer, orwell (ses essais, le quai de wigan), theodor adorno (minima moralia), francis pagnon, jean-marc mandosio, anselm jappe, et bien sûr, guy debord.
et qu'il vaut mieux fuir des auteurs tels que : cioran, deleuze, barthes, derrida dont la pensée dans l'air du temps post-moderniste débouche sur un solipsisme ou un scepticisme passif et conformiste. pour cioran, par exemple, la vie n'a aucun sens... avec ce genre de pensée il est facile de tomber dans les pires compromissions, d'ailleurs cioran ne s'en priva pas, tout spécialement pendant sa jeunesse... à fuir aussi : bourdieu et foucault (dont l'imposture est parfaitement percée à jour par mandosio).