cold a écrit :
Citation:
Plus sérieusement, il existe de nombreux paradoxes avec la notion de Temps, donc la prudence est de mise ! Et ça ne serait pas la première fois que l'on aurait des surprises entre notre "petite perception temporelle" et la "temporalité dans son acception holistique d'Absolu" (au cas où l'on pourrait nommer cela ainsi).
Quand on parle de temps, mon vieux souvenir de philo me fait penser à Henri Bergson. Ça parle à quelqu'un ?
Henri Bergson ! Voilà de la saine lecture !
Quand on parle de temps, je pense à Evelyne déliat, Catherine laborde, Louis Bodin de la Météo...
Attention la neige arrive !
okay, je sors
sinon: (WIKIPEDIA)
Concepts bergsoniens:
Le thème fondamental du bergsonisme est le temps en tant que durée.
La durée:
Dans son Essai sur les données immédiates de la conscience, Bergson oppose durée de la conscience et temps scientifique. Le temps que mesure la science est à ses yeux autre chose que le temps vécu par la conscience ; c'est une abstraction construite par la mise en parallèle d'événements dans le temps et de simultanéités dans l'espace. Lors de l'étude de la trajectoire d'un mobile, les points de l'espace atteints successivement à une seconde d'intervalle sont notés en utilisant la simultanéité du passage avec le signal d'une horloge. La science mesure le temps de manière discrète, le flux continu de la durée entre deux signaux d'horloges n'est pas pris en compte. Ainsi le temps apparaît dans une équation mathématique comme une variable que le scientifique ajuste à sa guise. Dans la prédiction d'une éclipse solaire, par exemple, l'astronome connaît la position relative de la terre et de la lune par rapport au soleil en avançant l'aiguille du temps. Il n'a pour cela qu'à modifier la valeur de la variable 't' dans les équations décrivant les orbites.
Mais pour la conscience, le temps est d'une autre nature. Ce qui importe, c'est justement le flux continu qui s'écoule entre les bornes que la science mesure. Sans remettre en cause la légitimité de l'opération scientifique d'abstraction du concept du temps, Bergson nous avertit que nous substituons inconsciemment la conception d'une durée vécue, par une conception entachée de cette notion de temps scientifique : nous avons en quelque sorte « spatialisé le temps ». Par exemple, une personne remarquait que les fours micro-ondes étaient de curieuses machines. En effet, si l'on décongelait du pain en deux fois cinq minutes, on obtenait un résultat différent d'une décongélation en dix minutes. Cette personne est manifestement victime de la spatialisation du temps ! Elle a manipulé les deux intervalles de temps de cinq minutes comme des intervalles d'espace, les a mis bout à bout comme deux segments de droites et pensait obtenir un segment de droite de dix minutes. Dès lors, elle s'étonnait que ce segment n'était pas équivalent aux deux autres plus petits, comme il se devait comme quand on manipule de l'espace. Mais il s'agissait de temps, et elle oubliait de considérer le temps qui continuait à s'écouler indivisé après la première petite décongélation : le pain avait évolué lorsque la deuxième petite décongélation a démarré, et fatalement, le point de départ étant différent, le résultat fut différent.
La spatialisation du temps est la source de faux problèmes qui s'introduisent dans le débat philosophique, et dont l'exemple type est la question de Leibniz : « pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? ». Bergson démontre qu'en rendant au temps sa nature continue, ces faux problèmes se résolvent d'eux-mêmes comme autant de mirages.