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Les images sont glaçantes.
Ce lundi, 1.500 néofascistes ont défilé lors d’une marche au flambeau à Milan, sans que les autorités n’interviennent au cours de la manifestation. Si les événements à connotation fascistes ne sont pas nouveaux en Italie, ce rassemblement interroge...
« Les groupes néofascistes se sentent autorisés à faire ça car Giorgia Meloni, quand on l’interpelle sur ces sujets, elle répond que ce n’est pas son parti qui a appelé à la manifestation, tout en ne condamnant jamais explicitement », analyse Marc Lazar. Cette ambiguïté, la Première ministre la cultive volontiers : elle ménage l’infime partie de sa base qui partage ces idées néofascistes, tout en laissant penser qu’elle est sur une voie de « modération », compatible avec la charge de gouverner.
Si, dans les enquêtes d’opinion récentes, les Italiens condamnent le fascisme, des débats, qui peuvent tendre à édulcorer les années Mussolini, perdurent dans la société italienne. « Certains disent qu’il a apporté de bonnes choses à l’agriculture ou à l’économie », pointe, par exemple, Alberto Toscano. Marc Lazar confirme qu’un discours circule selon lequel, de braves gens ont été obligés d’adhérer au parti de Mussolini, sans y croire vraiment. « Ils édulcorent la réalité totalitaire du fascisme, en laissant penser que ce n’était pas si grave que ça », pointe l’historien. Chaque année, des commémorations ont lieu à Predappio, le village natal de Mussolini, et attirent des dizaines de milliers de visiteurs qui achètent des goodies à l’effigie du duce, en vente libre.