Prussik a écrit :
Même source :
"Sans surprise, en raison de la forte proportion d’emplois dans la finance, les activités financières représentent une part importante du PIB de la Suisse."
la fin de l'article est édifiante :
"Les actifs sous gestion de la division ‘private banking’ d’UBS totalisent plus de 20 fois la capitalisation boursière de la banque et représentent le triple du PIB annuel helvétique. En 2012, on estimait que le total des avoirs sous gestion dans les banques suisses atteignait 6150 milliards de dollars, soit l’équivalent de plus d’un tiers du PIB annuel de l’Union européenne ou des Etats-Unis. La moitié était gérée par les deux plus grandes banques du pays, UBS et Credit Suisse. Plus de la moitié de ces capitaux sont détenus par des investisseurs résidant à l’étranger. La Suisse est actuellement leader mondial dans la gestion de fortune dite ‘offshore’, un marché estimé à 8500 milliards de dollars dans le monde.Parmi les raisons qui expliquent le succès de la Suisse dans le domaine de la gestion de fortune transfrontalière, on peut citer une longue expérience en la matière, un environnement politique et économique stable et, bien sûr, une législation - farouchement critiquée - favorable sur le secret bancaire codifiée en 1934.
Il est impossible d’estimer la part de ces actifs qui ont échappé aux autorités fiscales des pays concernés, mais le tableau ci-dessus montre clairement une corrélation entre les Etats disposant d’une certaine forme de secret bancaire (Suisse, Singapour, les îles Anglo-Normandes et des Caraïbes, le Luxembourg) et une part de marché élevée dans la gestion de fortune offshore."
Bon après, ces histoires moi je m'en cogne mais le sophisme un peu moins...
Le sophisme consiste à répéter des chiffres sans les mettre en relation. La finance est une part importante du PIB suisse (estimé entre 5 et 12%) mais dans ces chiffres, il faut considérer la part qui est liée au secret bancaire. Quand on sait que l'assurance apporte une plus grande part au PIB que la banque, que les 3/4 des fonds sont institutionnels, qu'une part non négligeable provient de résidents en Suisse, que d'autres activités bancaires contribuent à ce PIB (40%), on se retrouve avec une contribution «probable» du secret bancaire à la prospérité suisse bien réduite.
Pour éviter de raconter n'importe quoi, il faudrait aussi plutôt réfléchir au contexte de compétition internationale qui a abouti a cette mise en accusation de la Suisse. Pourquoi les pays européens, derrière les USA et la puissante City se sont rabattus sur l'échange automatique d'informations, plutôt que sur une solution plus simple, l'impôt à la source? C'était la solution pratiquée dans de nombreux pays, dont la Suisse. Il s'avère que cette solution est justement moins profitables ...aux élites corrompues.
La question, du timing néolibéral de cet accès soudain de vertus doit aussi être questionnée!?
Enfin, quand on sait que Hollande est allé plaider aux USA pour pnb paribas, coupable du plus gros délit bancaire à ce jour. Jamais un représentant de l'Etat Suisse ne s'est mêlé des démêlées judiciaires d'une banque. Bref, il faut être bien naïf pour croire tout ce qu'on essaie de nous faire gober sur les vertus des uns et des autres, sur les milliards d'avoirs planqués ici ou là... s'ils ne sont pas dans les coffres suisses, ils ne seront pas dans les coffres français quand même.
La Suisse
avait des pratiques bancaires libérales, qui ne sont pas en soi condamnables, mais qui donnaient un avantage concurrentiel aux banques suisses. Dans un contexte de compétition internationale néolibérale, on a essayé d'affaiblir la place financière suisse. Autant je n'ai jamais soutenu le fait de faire de la finance une profession rémunératrice, j'ai toujours pensé qu'il fallait abolir le secret bancaire, autant je ne me fais aucune illusion sur les intentions et la probité des meneurs des attaques contre le secret bancaire.
Vous battez pas, je vous aime tous