Non, rien n'a été démontré.
Nul personne ne nie que les estimations du chômage sont basées sur des indicateurs, et que ceux ci éclairent la réalité d'une façon partielle, comme tous les indicateurs. Ce qui est particulièrement regrettable, c'est qu'un quarteron d'économistes qui n'arrivent pas à se faire publier, sévissent sur des blogs internet, entrainant à leur suite tout une clique d'admirateurs béats, qui se prennent tout à coup à leur tour, pour des économistes...
Parce qu'ils semblent n'avoir pas compris ce propédeutique à toute analyse sérieuse (et d'ailleurs enseigné en première année de faculté de sciences sociales): un indicateur n'est rien de plus qu'un indicateur. Quand je lis ce ramassis d'approximations soutenu par un intense travail autoréférenciel, à peine rehaussé par des chiffres non questionnés, dès lors qu'ils vont dans le "bon" sens, j'ai quand même quelques questions de bases sur leur compétence. Soit, ils ont des lecteurs et semblent heureux dans leur médiocrité. Grand bien leur face, mais ils sont autant économistes que BHL est philosophe, il faudra le comprendre un jour.
Car je n'ai soulevé qu'une seule chose depuis hier, c'est "qu'est-ce que cela signifie?", " que peut-on en dire?", " à quoi on compare?". J'ai demandé qu'on produise les mêmes estimations (des gens qui ne sont pas inscrits au chômages mais ne travaillent pas) pour la France ou un pays d'Europe, pour que l'on se rende compte de ce que sont ces chiffres... et qu'on puisse comparer, en dire quelque chose.
Quant aux questions précises sur ces analyses américaines, j'en vois deux.
La première c'est l'influence de la démographie des âges. On sait qu'aux USA il n'y a pas d'âge légal de retraite fixe, celui-ci dépendant du montant que sa prévoyance lui garantit et donc son libre arbitre. On peut facilement imaginer un effet de bascule en temps de crise, lorsque l'espérance de salaire est à peine supérieur ou inférieur à ce que la personne peut recevoir comme assurance vieillesse. Ce phénomène es forcément démultiplié par la génération du baby-boom qui a justement cet age charnière (60-70)...
La seconde question est l'influence du travail féminin, du travail des personnes ayant des difficultés physique, des jeunes non-formés résidant chez leur parent, etc... toutes ces catégories qui travaillent quand la conjoncture est très favorable, avec une espérance de salaire élevée et un emploi intéressant, travaillent moins quand elle est moins. On a le même effet de bascule que pour le passage à la retraite. Ici, il faut aussi regarder la composition démographique des USA, avec une forte immigration, catholique (pour le travail des femmes), jeunes non formé.
Il faut enfin relier tout ça à des transformations législatives et institutionnelles ayant eu lieu pendant l'ère Obama. Qui sont aussi des facteurs de bascule pour créer cette catégorie entre-deux, ni en emploi, ni au chômage.
Tout ceci pour dire que tout ne va pas dans le meilleur des mondes. Je ne porte même pas un avis sur l'état économique des USA, je n'en suis pas compétent, je n'ai pas étudié le sujet. Mais comme les assertions débiles sur la qualité des études du Census, m'ont mis la puce à l'oreille, les conclusions de ces travaux qui ont l'air de tous provenir de la même source, sont à prendre avec des pincettes.
Mais la question principale, c'était pas ça, c'était de savoir si l'économie européenne va très mal ou pas, actuellement, où en est l'emploi en 2015. Mais pour discuter intelligemment, il faut se fonder sur des bases solides.
Vous battez pas, je vous aime tous