C'est assez classique dans la rhétorique sophiste du faf contemporain de dire je ne suis pas fasciste, vous ne savez pas ce que c'est que le fascisme. Pareil pour l'extrême droite, je ne suis pas séditieux et antiparlementariste donc je ne suis pas d'extrême droite (ou comme les gens de droite qui disent je ne suis ni de droite ni de gauche
).
Le truc c'est que les idéologies et l'histoire politique ça n'est pas figée sur une définition, ça évolue, ça s'adapte aux changements sociaux et historiques. Un faf en 2023 est différent d'un squadri des années 20, comme l'extrême droite n'est plus constituée de cagoulards. En plus ça s'est étoilé, il y a pleins de chapelles, mais la plupart des fafs sont plutôt des libéraux protectionnistes (oxymore) réactionnaires aujourd'hui.
C'est pour ça qu'il vaut mieux parler de tendances, ou de racines fascistes ou d'idées d'extrême droite, et là ça colle parfaitement avec les fondamentaux.
La vieille rengaine du corps étranger exogène qui vient corrompre (au choix, rayez la mention inutile) la civilisation, la culture, la race, l'économie, la sécurité, la famille, la religion.
Le populisme simplificateur (des solutions simples pour des problèmes compliqués en instrumentalisant les peurs, les crises autour de boucs émissaires). La verticalité et l'ordre contre le laxisme et la corruption.
La négation de l'individu (mais pas de l'individualisme) et un rejet des droits de l'homme. (Quand Camus écrit qu'en envoyant des capotes en Afrique ça va réduire les noyés en Méditerranée et libérer des places dans les prisons, il est bien dans la ligne)
Dans la rhétorique neuneu du faf actuel. Psychologiser son contradicteur, c'est une méthode fasciste. Mais je crois sincèrement que plus grand monde pense encore que Renaud Camus est sain d'esprit.
"Macron est de gauche" BluesBarbu le 20/02/2021