Je viens de lire 2 ou 3 trucs sur le pape de l'antispécisme, le philosophe Peter Singer.
Et bien il tient vraiment des positions que je ne partage pas et qui auraient plutôt tendance à m'inquiéter.
Son fond de commerce intellectuel, c'est la sentience. Pour lui, on peut faire ce qu'on veut des être non-sentients, des personnes ayant de gros problèmes neurologiques, des foetus ou des personnes dans le coma. Son critère, pour construire l'être moral, est la conscience: des êtres sans systèmes nerveux centraux ou très disfonctionnants n'ont pas de statut moral. On assimile sa position à une radicale position pro-euthanasie et pro-avortemement. Mais ce sentientisme va plus loin, dans une forme de relativisme qui, poussé dans toutes ses conséquences est un eugénisme: c'est mal de tuer, mais moins mal lorsque l'être dispose d'une conscience amoindrie. A choisir entre deux êtres, il faut choisir le plus "conscient", pas le plus proche. Singer accorde un statut moral en fonction de la capacité des êtres sentients. Donc il refuse la frontière absolue entre les espèces (antispécisme) pour la replacer par un continuum relativiste. Il y a une différence de valeur entre les êtres, celle-ci ne passe pas par la relation (la "relation particulière" que l'on entretient avec les autres) mais par la capacité individuelle de l'être en question. L'infanticides n'est pas à mettre au même niveau que le meurtre d'un adulte. Et l'assassinat d'un poisson peut être comparé à celui d'un débile.
Il y a d'autres arguments philosophiques qui militent pour le végétarisme. Celui de la "relation particulière", que je trouve beaucoup plus convainquant et surtout éthique: on n'impose pas à autrui sa valeur. Il y a l'argument climatique. Mais pas l'argument utilitariste, eugéniste et autistique de l'antispécisme qu'on dirait sorti tout droit de Mein Kampf.
Vous battez pas, je vous aime tous