Doc Loco a écrit :
Peut-être est-ce à cause du triste temps? peut-être de la mauvaise nuit que je viens de passer? Mais ce matin, je suis TRES loin d'être aussi optimiste que le sont la plupart des gens (ou feignent de l'être par la méthode coué?). Tous ceux (j'en faisais encore partie hier) qui clament que non la liberté d'expression n'est pas atteinte et au contraire en sortira renforcée ...
Vraiment ? Moi, à la réflexion, je pense au contraire que désormais, chaque caricaturiste, chaque humoriste, chaque chroniqueur, au moment de coucher sur papier une idée corrosive, un trait d'humour vache ou une critique sévère pensera INEVITABLEMENT à Cabu, Charb, Wolinski et les autres, que même la police n'a pas pu protéger, puis ils penseront à leurs proches, leurs enfants. Et pensez-vous que, aussi courageux qu'ils soient, ils ne mettront pas un peu d'eau dans leur vin pour officiellement "ne pas agresser une communauté" et officieusement ne pas se mettre en ligne de mire des fous furieux?
Ce ne sont pas des soldats surentraînés, pas des kamikaze, je pense qu'ils ont déjà plus de courage que la moyenne des gens, mais ils ne sont au final que des artistes faits de chair et de sang, et qu'ils le veuillent ou non la peur sera là. La plupart feront mine (sic) de s'en affranchir, mais qui peut y croire totalement à la réflexion? Oui, j'ai bien peur (re-sic) que les obscurantistes aient gagné ce matin.
Citation:
Le quotidien danois constamment menacé depuis qu’il a publié en 2005 des caricatures de Mahomet est le seul de son pays à ne pas reproduire de dessin de Charlie Hebdo. «Je réaffirme mon droit en tant que rédacteur en chef de publier tout type de dessins de nouveau à un certain moment. Mais pas là», se justifie le rédacteur en chef du Jyllands-Posten, Jørn Mikkelsen, dans les colonnes de son propre journal. «La vérité c’est que pour nous il serait complètement irresponsable de publier de vieux ou de nouveaux dessins du prophète maintenant», explique Jørn Mikkelsen. «Beaucoup ne veulent pas l’admettre. Moi si, quoique à contrecœur. Le Jyllands-Posten a une responsabilité envers lui-même et ses salariés».