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SCANDALE Adepte de sadomasochisme, l'homme d'Eglise maniait le martinet
Pour la punir, le pasteur de Versoix (GE) lui donnait la fessée ou utilisait la tapette et le martinet. Selon la Tribune de Genève, qui a dévoilé l'affaire, les humiliations ont duré près d'un an. Fin 2004, la femme de ménage, âgée de 25 ans, a craqué et décidé de porter plainte. Interpellé, le pasteur a été inculpé «d'abus de détresse». Il lui est reproché d'avoir profité du lien de dépendance créé avec cette jeune femme pour lui faire subir des actes sadomasochistes. Mardi soir, après avoir appris la nouvelle, le Conseil de l'Eglise a suspendu avec effet immédiat le pasteur incriminé.
«Ma cliente a souffert et est choquée. Souvent, le pasteur l'obligeait à se peser nue, puis vérifiait son tour de taille. Si elle avait grossi, il la frappait pour la punir, affirme Thomas Barth, l'avocat de la plaignante. Le pasteur lui avait aussi acheté un habit particulier pour le travail: une blouse et un short très court. La police a trouvé chez lui des DVD avec des scènes sadomasochistes d'un goût vraiment douteux. Il possédait la panoplie du parfait amateur de ce genre de chose.»
Président des pasteurs genevois, Roland Benz a appris cette affaire à Nouvel-An. «Suite à une rumeur, j'ai convoqué ce pasteur, explique-t-il. Il a admis avoir fait une connerie, mais a nié tout acte sadomasochiste. Je suis consterné car ce collègue était extrêmement apprécié.» Devant la gravité des faits, Roland Benz a informé le Conseil de l'Eglise en début de semaine. «Je regrette qu'il ne nous ait pas avertis plus tôt, mais Roland Benz n'a en aucun cas essayé de couvrir l'affaire, précise le patron de l'Eglise protestante, Joël Stroudinsky. Le pasteur de Versoix est suspendu car, pour des raisons de crédibilité et de respect de sa fonction pastorale, il n'est plus en mesure de poursuivre son travail. Un licenciement n'est pas exclu. Mais ne le jugeons pas, une instruction est en cours...»
A ce propos, l'avocat de la victime a demandé la récusation de la juge d'instruction: «Elle aurait proposé à ma cliente de retirer sa plainte, car l'affaire n'aurait rien de pénal. Si c'est vrai, elle ne peut pas s'occuper de ce dossier», estime Thomas Barth.
La juge était inatteignable hier. Par ailleurs, le pasteur mis en cause a refusé de s'exprimer.