Greg Egan dans 'Téranésie' a écrit :
Quand les temps sont durs, il y a une part de chaque personne qui veut croire que quelqu’un veille sur elle. Quelqu’un qui serait prêt à l’aider, voire seulement à juger ses actions et à reconnaître qu’elle a agi de son mieux.
Mais le monde n’est pas constitué ainsi.
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L’évolution n’a aucun sens… une énorme machine idiote qui pond des améliorations microscopiques à un bout et crache des cadavres par milliards à l’autre bout.
Jacques Sternberg dans 'Toi, ma nuit' a écrit :
Retraçant impitoyablement le peu de grandeur et les multiples servitudes de ce XXe siècle, von Kieffer commençait par jeter à bas de leur piédestal tous les veaux d’or de cette époque : le travail forcené, la religion, la respectabilité, la morale, la course de record en record, le besoin de posséder et d’amasser des biens généralement inutiles. Son bilan était facile à établir, l’addition finale également : on inscrivait zéro et on retenait zéro.
Qu’avait gagné l’homme à cette course au bonheur par le confort, le progrès et l’argent ? Une suite de dépressions nerveuses et de profondes insatisfactions. Et von Kieffer de prendre alors le grand virage dans l’éloquence pour enchaîner et affirmer que le bonheur était ailleurs. En un seul point bien précis : le sexe.
Brandissant l’étendard de la révolte, il réclamait du plaisir à toute heure pour tous, sans discrimination. Inutile de revendiquer désormais des hausses de salaire, de l’espace vital ou de l’oxygène, des logements pour tous ou des allocations, il y avait plus important à exiger, plus exaltant : de la fesse et de l’orgasme.