allez j'en suis encore tout retourné.
Présentation
Pour ceux qui connaissent les Laney, j'ai le petit frère (VC15, un bon petit ampli, c'est pas un Matchless bien sûr, mais ça fait bien le boulot pour du blues rock). Je m'appuierai donc sur un comparatif qui vaut ce qu'il vaut avec le VC15.
Le tolex est magnifique et bien appliqué, et en plus ça change du noir qu'on voit partout, vraiment classieux.
La grille devant est comme le reste, originale (un peu comme les vieux Marshall) avec du bleu/violet en plus du blanc, tout comme la poignée avec les surpiqures sur le dessus. Ca sent bon le boutique, le prix en moins.
Sur le site, ils disent que l'amp est fabriqué à la main, c'est probable pour l'extérieur, j'ai pas démonté pour voir l'intérieur.
C'est mieux assemblé que le VC qui a quelques visses serrées de traviole, rien d'irratrapable, mais ça prouve qu'on cherche à gratter partout, y compris sur le temps de construction. Malgré tout, ça reste un ampli "made in UK", avec un Celestion G12H dedans, on y reviendra plus tard; à l'heure où tout est fabriqué dans Dieu sait quelles conditions, là bas en Asie, je salue l'initiative qui garantit une certaine éthique (pas de travail des enfants, pas de fleuve noir de pollution à cause des rejets etc).
Pour boucler sur la présentation, notons la présence en série d'un footswitch et d'une belle housse qui va bien. 2 détails qui n'en sont pas, ceux qui ont l'habitude de balader leur matériel apprécieront, en plus il s'agit d'une vraie économie quand on voit le prix d'un switch (et surtout ce qu'il y a dedans).
Finissons avec les potards chickenhead, ce qui va bien à l'esprit vintage qui se dégage de l'ensemble. Laney a eu le bon goût aussi de virer les boutons d'allumage noir pour le canal drive et l'allumage du VC au profit de mini switch qui semblent assez robustes. Et toujours par rapport au VC, on a enfin la présence d'un switch de préchauffage de la lampe de puissance, une unique EL84 de chez TAD.
Les contrôles sont classiques et idem à ceux du VC (grave, médiums, aigus, presence, reverbe).
Essai
On laisse un poil chauffer, et hop.
Le son clair est vraiment sympa, et avec de bons micros, ça démarre vite au quart de tour, en terme de dynamisme. Normal, c'est classe A.
C'est moins violent qu'un AC15 chinois que j'ai essayé voilà peu, beaucoup plus maîtrisable.
Bonne nouvelle, on peut le jouer (et le pousser) à la maison. Ce qui n'est pas toujours évident avec le tout lampes, ça dépend des modèles bien sûr.
Le 12 pouces assure plus de volume et plus de graves que le VC15, c'est assez flagrant.
En tournant les potards, on se rend compte qu'il y a une vraie interaction, ils ne sont pas juste là pour décorer.
Le son comment à être chouette avec le volume à 9h.
A 12h, c'est le nirvana. Je pense que mes voisins apprécieront moins, mais moi les voisins, c'est pas mon truc.
Ca crunch déjà, mais ceux qui ont l'habitude de jouer du volume avec le potard sur la guitare sauront gérer pour quelque chose de plus cristallin.
Après, c'est déjà élevé, pas du volume d'appartement en tous les cas.
Le clean est, pour moi mais c'est subjectif, plus proche de Vox que de Fender. Les notes sont bien détachées même et écrasant les cordes, ce qui fait irrémédiablement cruncher l'ampli (vive le classe A, 2e édition).
Je passe en drive.
C'est une surprise. Avec le gain à 10h, on a un crunch de toute beauté, on a bien envie de monter le volume, c'est vraiment, vraiment joli.
Passé midi (là est la surprise), on arrive progressivement à un niveau hi gain (attention, c'est pas un recto non plus), genre entre Vox et Marshall poussé à blanc. J'adore, ça reste toujours bien défini.
Le gain poussé à fond, et sur un double bob sur une LP like, ça sonne vite hard, j'ai pas essayé de baisser le tone sur le micro grave, mais ça doit pouvoir atteindre du Santana like sans problème.
En comparaison, le drive du VC15 est plus compressé et moins aéré (Jensen de 10 pouces), plus boxy diront certains.
Conclusion
Le VC15 n'est pas déméritant loin de là. Ca reste une bonne base de travail et sa petite taille permettront de le balader partout.
Le Lionheart apporte le supplément d'âme qui lui manque. Le Celestion (que je ne connaissais pas) a vraiment la pertinence de la section puissance/préamp.
Le clair permet d'assurer jusqu'à un certain niveau sonore, au delà il faudra probablement repiquer, mais on repique bien les stacks sur scène, ça n'a rien de choquant. Le tout est extrêmement dynamique.
La saturé pourra élargir le spectre du blues au hard (à l'ancienne) d'un simple coup de potard, avec une vraie personnalité.
Pour qui cet ampli ?
Ceux qui veulent se faire plaisir avec un outil utilisable en appartement comme en studio (pour l'utilisation live, on peut imaginer qu'un 2e baffle en 12 pouce permettra de s'éclater encore plus).
Ceux qui ont besoin d'un son plug and play sans la complexité de réglage d'un Boogie par ex.
Ceux qui veulent un clean sympa, mais pas un 2e ampli en plus pour le canal saturé.
Le prix
Certains vont trouver ça cher, mais je pense que passé un certain stade, on juge de la qualité du watt avant le nombre de watts.
Ici, on en a clairement pour son argent. C'est joli, bien fini, ça sonne et ça sonne tout de suite. Ca a un certain cachet.
Qui plus est, le switch est déjà fourni et la housse aussi, des petits détails mais qui n'ont pas été laissés au hasard, et c'est ce qui fait la différence au final.
Enfin, mais c'est personnel, j'avais essayé voilà quelques temps un Matchless qui m'a moins impressionné (et pourtant je l'avais poussé). Attention, j'ai pas dit que c'était moins bien, simplement que pour le prix, ça ne m'attirait pas plus que ça.
Les guitares de l'essai
Gibby LP de 76 micros GFS, Yam AES 620, Godin LG et Fender Bullet US
Mon background ampli
Mesa DC2, Velocette twin, Laney VC15, Harley Benton GA5
Pour ceux que ça intéresse, je vends mon VC15 et ma Godin.
Un esprit simple dans un corps simple.