Et c’est là tout l’art de Bob Smeaton, le réalisateur de ce film, qui nous livre entre autres 1 heure de bonus (en anglais) avec des témoignages émouvants de proches d'Hendrix (ses ex petites amies, Eddie Kramer, son ingé son et producteur, Mike lang (organisateur du Miami Pop Festival et Woodstock entre autres !), etc.
Dans ce film, des images inédites de Jimi sur scène et on comprend pourquoi il a marqué la guitare d’une empreinte indélébile. Son jeu on le connaît (ou pas ?) : tout simplement inégalable parce qu’il y met ses tripes, ses blessures, parce qu’il a inventé un style bien à lui aux multiples influences dont se sont inspirés et s’inspireront encore sans nul doute des générations de guitaristes. Il joue avec les mains, avec les dents, avec sa tête, sa manche, il invente un style, SON style.
A une époque où la moitié des jeunes américains sont envoyés au casse-pipe au Vietnam, c’est dans les hurlements de sa guitare (on se souvient notamment de The Star Spangled Banner à Woodstock) qu’ Hendrix, engagé dans les parachutistes et démobilisé suite à une blessure à la cheville, criera sa révolte sur toutes les scènes. Génial.
Dans ces images poignantes, le film nous livre des morceaux inédits qui ne sont jamais sortis de ces festivals, n’ont jamais été produits. Jimi y est prodigieux, il s’imprègne du son, il hypnotise littéralement son public par sa gestuelle, ses tenues excentriques (pantalon fushia ou rouge, chemise à jabot, chapeau à plumes ou bandeau rouge). Sa guitare entre ses mains devient aérienne et puissante à la fois, il envoie un son nouveau pour l’époque… que l’on recherche encore aujourd’hui, il innove, il improvise, il révolutionne le monde de la musique.
Et puis le dernier festival auquel il participera, le 6 septembre 1970, celui de l'Ile de Fehmarn en Allemagne. Il fait un temps pourri. Les organisateurs ont dû annuler son passage la veille tant la météo était mauvaise mais il revenu le lendemain jouer devant une foule transie, emmitouflée qui dans une couverture, qui sous un plastique pour se protéger de la pluie, qui sous un sac de couchage. Ils ne savent pas, en le regardant jouer, transcendé par sa musique, que 12 jours plus tard, le 18 septembre, il s’en ira voir là-haut si les anges aiment Purple Haze et Foxy Lady...
Plus d’un simple documentaire, c’est un film poignant qui nous offre encore de jolies surprises, de belles découvertes, de véritables pépites.
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