L'aura de Page est telle que tout modèle qu'il a joué à un moment dans Led Zeppelin est appelé à devenir légendaire, qu'il s'agisse de ses Bursts, de sa double manche (qui a fait l'objet d'une réplique chez Gibson il y a peu) ou de ses acoustiques. Sur scène, il jouait surtout une D-28, même si l'essentiel de Led Zeppelin III (l'album acoustique) a été composé sur une Harmony Sovereign, un instrument bon marché au son bien roots.
Mais les passages acoustiques du premier album, notamment la reprise d'Anne Bredon "Babe, I'm Gonna Leave You", ont été enregistrés sur une Gibson J-200 de 1964 qui n'appartenait pas à Page. Selon les versions, il s'agissait de la guitare de Mickie Most (producteur des Yardbirds entre autres) ou de Big Jim Sullivan (un guitariste de session collègue de Page). Une chose est sûre, Page a rendu la guitare, et quelques années plus tard, elle a été volée.
Pour autant, cette absence n'a pas arrêté Gibson pour ce nouveau modèle signature. Ils ont soigneusement analysé les rares photos d'époque et ont fait confiance aux souvenirs de Page pour créer la Gibson Jimmy Page 1964 SJ-200. On retrouve les caractéristiques typiques des J-200 de cette époque, dont la superbe finition Cherry Tea sunburst bien rouge sur la table en épicéa Sitka et les repères en couronnes sur la touche palissandre. Les mécaniques Kluson Waffleback sont dorées, et le corps présente un superbe érable flammé AAA. On a même droit au fameux "stinger", cette partie noire à l'arrière de la tête qui contraste avec le sunburst du très beau manche érable en trois parties.
Mais la particularité la plus notable de la Gibson Jimmy Page 1964 SJ-200 est sans aucun doute son chevalet : sur la forme moustache classique, on trouve un tune-o-matic doré avec des pontets en nylon. Il s'agit d'une tentative de Gibson que l'on ne croise que sur les modèles acoustiques de 1961 à 1970. Cet attribut, qui a souvent été remplacé par un chevalet plus traditionnel sur les guitares d'époque, représente une partie importante de ce qui faisait le son de la J-200 de Page, comme de celle de George Harrison et de Bob Dylan. Pour s'approcher le plus possible de l'aspect qu'aurait la guitare originale si elle était retrouvée, chaque instrument a été vieilli légèrement par le Murphy Lab.
Comme souvent, le prix de la Gibson Jimmy Page 1964 SJ-200 est absolument prohibitif : 13 000 euros pour la version "normale", et 20 000 euros pour la "Collector's Edition", signée et jouée par Page himself. L'ADN du maître se monnaye au prix fort, mais les fans ont l'air prêts à tout puisque les cinquante exemplaires de la Collector's Edition sont déjà vendus.
Plus d'infos sur le site de Gibson.