Ah la Duesenberg Paloma !
J’ai toujours eu une histoire d’amour avec Duesenberg. Ayant déjà eu le double coup de foudre (ma femme et moi, c’est dire !) pour la Caribou, que je
Et en effet, quand la Paloma a été présentée au NAMM 2016, ça a été le coup de foudre immédiat ! En plus de la couleur Red Sparkle qui est sublime, cette guitare combine une forme parfaite (j’adore les guitares offset), la combinaison de micros de mes rêves pour tout faire et le tremolo Duesenberg, qui est pour moi le tremolo parfait.
Quand Guitariste.com m’a proposé un partenariat avec Fred’s Guitar Parts pour la tester et partager mon ressenti avec la communauté guitaristique c’était vraiment l’alignement des planètes ! Je tiens donc à remercier très chaleureusement Guitariste.com, Fred’s Guitar Parts le distributeur de Duesenberg en France et Duesenberg bien sûr pour cette superbe opportunité !
Duesenberg : une marque au positionnement fort et unique
Ce qui caractérise ces guitares est un style rétro « Art-deco », une touche vintage avec des côtés presque steampunk sur l’accastillage, doublé d’une production de très grande qualité et très innovante, notamment le Tremolo, version Diamond Deluxe pour la Paloma. Leurs designs peuvent être assez familiers (type Les Paul, ES335, jazzmaster), mais aussi très originaux comme on peut voir avec la Double Cat ou la toute dernière Julia.
La Paloma : guitare offset ultime ?
Quand on ouvre le case de la Paloma, c’est la claque immédiate : la finition Red Sparkle brille de partout, et l’odeur de vanille qui sort de l’étui est assez enivrante.
Avec ses airs de Jazzmaster du futur, la Paloma fait figure de guitare offset ultime. En effet, les guitares offset sont celles avec le haut du corps décalé par rapport au bas, et il s’agit d’un style très vintage, présent initialement sur les Fender des 60’s, et qui revient en force depuis un certain nombre d’années, comme on peut le voir avec la Paloma, mais aussi, toujours chez Duesenberg, la Caribou ou encore la Alliance Johnny Depp.
La Paloma explose le côté traditionnel avec un look racé, particulièrement avec la finition Red Sparkle de toute beauté et parée de parties métalliques au visuel marquant. On aurait pu tomber dans un côté trop chargé, mais finalement l’équilibre est parfait : ça lui donne un look steampunk/Jetsons avec beaucoup de caractère.
Dernière touche de modernité et d’originalité, les inlays en forme de diamant représentent à mon avis un réel “risque“ esthétique. Perso j’aime beaucoup, mais ça peut rebuter certains.
Caractéristiques techniques
Avec tous ces éléments spécifiques, on n’est donc pas déçu de trouver certaines spécificités aussi dans les caractéristiques techniques, même si elles ne sont pas forcément visibles au premier abord.
Au niveau des bois on est sur une construction mêlant tradition et modernité : corps en aulne, manche en érable et touche palissandre, jusque-là tout va bien ! Mais on dévie rapidement de la strat avec un manche collé et les mécaniques sur deux rangées de 3. L’arrière du corps présente un body contour pour accommoder les petits bidons avantageux, mais aussi une découpe très intelligente et moderne sur la jonction corps/manche, afin de faciliter l’accès aux notes les plus hautes du manche.
Arrêtons-nous un peu sur les mécaniques, car c’est souvent le nerf de la guerre : si c’est pour jouer faux, autant ne pas agresser les oreilles de nos auditeurs (potentiels). Ces mécaniques sont donc faites maison, et c’est du très haut niveau : non seulement elles tiennent l’accord parfaitement, mais surtout elles sont très très précises lorsque l’on s’accorde : pas d’à-coups, pas de risque de dépasser le pitch et de devoir tout recommencer.
Les micros sont bien sûr faits maison – Grand vintage en chevalet, Pearlito au milieu et Alnico Blade en manche, avec une combinaison HSS très polyvalente. On verra que cette configuration est loin d’être passe partout et est empreinte d’un fort caractère.
Les positions de micros sont assez étonnantes :
• Position 1 : Micro chevalet
• Position 2 : Micro chevalet (single coil) + micro milieu
• Position 3 : Micro chevalet (single coil) + micro manche
• Position 4 : Micro manche
Confort de jeu
Avec un diapason long (25,5 pouces / 648mm, équivalent d’une strat), et un tirant de cordes un chouïa plus élevé que le traditionnel 10-46 – on est ici sur du 11-48, la guitare peut paraître au premier abord un peu difficile à jouer : cela demande quelques instants pour s’habituer, mais on s’y fait vite notamment grâce à un manche en forme de C très accessible et des frettes jumbo. Le setup est parfait, ce qui contribue à une prise en main facile.
Attardons-nous rapidement sur le Tremolo Diamond Deluxe : les tremolos Duesenberg sont à mon avis les meilleurs du marché pour celui qui ne cherche pas à faire des dive bombs vers l’enfer, mais plutôt une alternative au sempiternel Bigsby. Il est précis, léger et, désolé pour l’anglicisme, très “smooth“ - fluide. C’est un point très très fort de cette guitare, on peut facilement attaquer du Jeff Beck, d’autant plus que les micros simples nous permettent d’atteindre ces sonorités.
Le son, et quel son !
Après tout ce blabla, venons-en à ce qui nous intéresse le plus : comment sonne la fameuse Duesenberg Paloma ?
Avec une configuration micro HSS et un diapason stratoïde, on n’ est pas surpris de se retrouver rapidement en territoire strat : on a le côté snappy des micros simples, particulièrement le micro manche. On va rapidement pouvoir faire du blues à la Jimi Hendrix, du Texas blues à la Stevie Ray Vaughan ou du funk-rock à la Frusciante. Les positions 1 (micro manche) et 3 (micro chevalet splitté + micro milieu), sont particulièrement cristallines, parfaites pour des arpèges envoûtants avec un peu de CDR (chorus, reverb et delay).
La position 2, alliant le micro chevalet splitté avec le micro manche sera un peu plus ronde et aura une sorte de "couac", un peu comme une pédale de wah arrêtée vers le milieu, que je retrouve également sur la Caribou. C’est une position assez unique aux Duesenberg et très intéressante pour les cocottes funky notamment.
Enfin, le micro chevalet est plus puissant et permet de pousser un peu plus l’ampli dans de l’overdrive chaleureuse et épaisse, tout en gardant une belle définition dans les notes.
Dans l’ensemble l’électronique et les micros de haut vol donnent une guitare très réactive, dynamique et vivante : on a envie de varier l’attaque pour obtenir toutes les nuances de jeu possibles.
Conclusion
En tant que bon fan des guitares offset, mais aussi étant un guitariste exigeant sur la qualité du matériel que j’utilise, je retrouve ici une guitare qui vaut largement ses 1900€. Personnellement elle me fait rêver et m’inspire, et cela n’a pas de prix !
Les plus
- Qualité de fabrication irréprochable
- Look d’enfer
- Confort de jeu pro, que ce soit au niveau ergonomique mais aussi niveau poids
- Qualité des mécaniques pour un accordage hyper précis
- Le tremolo Diamon Deluxe, le meilleur que j’ai pu tester jusqu’à présent
- Polyvalence sonore extrême mais avec beaucoup de caractère
Les moins
- Les inlays en forme de diamant peuvent déplaire à certains (question purement esthétique, perso j’adore)
- Le tirant d’origine un peu élevé, combiné avec un diapason long peut la rendre un peu dure à jouer au premier abord, mais on s’y fait vite – et le tirant ça se change !
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