La BONESHAKER, fruit de la collaboration entre DOD et Mark Wentz, concepteur de la très réussie Pharoah Fuzz de Black Arts Toneworks. Il s'agit d'une distorsion ayant la grande particularité d'être contrôlée par une égalisation paramétrique à trois bandes. Trois doubles potentiomètres concentriques permettent de choisir une fréquence précise à booster ou à atténuer, pour chacune des trois bandes, basses, médiums et aigus. Hormis les contrôles obligatoires de gain et volumes généraux on trouve la présence d'un réglage de DEPTH, qui est en fait un léger passe haut pas forcément très perceptible à l'oreille mais évitera d'aller surcharger en fréquences graves l'entrée d'un ampli. La pédale dispose d'une entrée et d'une sortie au format jack, accepte une alim standard type Boss ainsi qu'une pile 9v. Le boîtier en métal semble construit pour durer. Voyons cela de plus près !
L'EQ est... drastique ! D'ailleurs, au vu de la plage de fréquences balayée par le réglage des graves, la BONESHAKER se destine également à la basse tant il est possible de boursouffler le son à volonté. L'affinage des médiums permet avec précision de se rapprocher de sonorités métalliques en les creusant, ou au contraire se se rapprocher du timbre d'une fuzz en les accentuant, le tout en ayant le choix précis de la fréquence. Le réglage précis des aigus, lui, déterminera l'agressivité de la distorsion, et vous pourrez chercher à souhait à réveiller le côté naturellement granuleux de la distorsion, ou alors trouver la bonne fréquence qui fera ressortir au mieux palm mutes de votre instrument. Cette pédale peut s'avérer parfaite pour un usage en studio, pour doubler des pistes de guitare, technique nécessitant souvent des égalisations très différentes d'une piste à l'autre, pour arriver au fameux « guitar wall » sans polluer le spectre avec des fréquences trop ressemblantes.
La BONESHAKER est un outil polyvalent, dans le registre classic rock. Elle ne sera pas idéale en premier achat, mais sera fort utile pour qui aura l'envie de jouer au caméléon avec l'EQ avec goût, patience et culture !
Prix conseillé : 160 Euros
MOSFET ? Rien à voir avec Star Wars. Il s'agit d'un type de transistor (metal oxide semi-conductor field effect transistor) sensé faire des merveilles quand il s'agit de simuler le caractère des lampes bien chauffées. La GUNSLINGER, la « flingueuse », promet de coucher tout le monde sur Main Street avant le petit déjeuner, avec ses 4 potentiomètres de gain, volume, graves, aigus, ses deux connecteurs jack in et out, son slot 9v standard type et son solide boîtier en métal. Parmi les autres pédales de distortion faisant appel aux transistor MOSFET on peut noter la Zvex Box-Of-Rock, l'overdrive de Blackstone Appliances, la Fulltone Fulldrive... Bref, autant de noms qui ont fait leurs preuves dans la catégorie des distorsions bien saignantes. Voyons ce que la GUNSLINGER a dans le ventre !
Dès les premières notes, son caractère hybride frappe. A faible gain on entend le caractère crémeux et voilé de type Tubescreamer, mais sans la dynamique habituelle. Le son semble également légèrement compressé et laisse transparaître un filet d'aigus très granuleux. On entend aussi juste ce qu'il faut de son dry de la guitare. Ce timbre m'a rappelé des sonorités bien franches, comme on en trouve sur « London Calling » des Clash ou « Look Sharp » de Joe Jackson. Plus on pousse le gain, plus la compression s'accentue, le son dry originel tend à disparaître. Une fréquence particulière, savoureuse, dans le haut médiums prend le dessus : une sorte de « honk » bien particulier et intéressant, rappelant au pire un canard, au mieux un vieux Mesa Boogie chauffé à blanc. Le drive alors se modernise et s'encanaille, va lorgner du côté de Motörhead, Zakk Wylde, Nashville Pussy... bref... pas de la musique de buveur de lait sans faux-col !
La GUNSLINGER ne fera pas de miracles sur des parties leads pyrotechniques, ne réalisera pas vos fantasmes de guitar hero, mais prend tout son sens sur des rythmiques franches, soutenues, qu'elle soient à base de powerchords ou d'accords aigus bien tranchants. La compression évidente de la distorsion et son timbre « honky » s'y prête vraiment. C'est le genre de pédale qui amène à jouer d'une façon bien précise, et ne se pliera pas à vos exigences. Il vous faudra à la fois articuler votre jeu et laisser parler le punk qui est en vous. Elle a beau tenir un peu de la Tubescreamer et de Zvex Box Of Rock, elle n'est ni l'une ni l'autre, à la fois bâtarde et racée.
Prix Conseillé : 120 Euros
Une petite précision s'impose, car c'est un sujet un peu obscur pour beaucoup... Définissons cette bête un peu bizarre qu'est le ring mod. A très peu de chose près, il s'agit d'un trémolo très rapide, dont la fréquence de modulation se situe dans le spectre audible, c'est à dire que la vitesse de modulation est telle qu'elle produit une note. Cette note, une fois combinée à la note jouée par l'instrument produit une harmonique. Le résultat souvent très atonal et rappelle le son d'une cloche. Le générique de la série South Park, ou encore le brouillage du son de Canal + sont des exemples. On peut se servir d'un ring mod soit de manière atonale, soit en réglant la fréquence sur une note tonique, comme il est montré dans la vidéo.
Le GONKULATOR est un 2 en 1 comprenant une distorsion et un ring modulator. Il s'agit d'une réédition revue et corrigée du Gonkulator Modulator FX13 que DOD avait produite dans les années 90, pédale relativement rare et devenue collector depuis. A ceci près que sur l'originale, la fréquence de la modulation était fixe, ajustable seulement par un réglage à l'intérieur de la pédale.
La distorsion en elle même est d'esprit très grungy/punk, rappelant un peu la ProCo Rat ou la Crunch Box de MI Audio. Pleine, pas trop définie, son réglage de gain allait du très léger crunch au franchement distordu, elle a beaucoup de charme même utilisée seule et malgré l'absence d'un réglage de tone. Si on y ajoute un poil de signal modulé, le son devient juste suffisamment sale pour devenir curieux, sans pour autant basculer du côté atonal de la force. La Gonkulator devient alors une arme secrète pour un jeu de style math rock/post rock. Quand on pousse le niveau de l'effet, on bascule dans l'atonalité et la science fiction pure et dure. La plage de réglage de la fréquence est très vaste et on pourra aussi bien en tirer de belles harmoniques graves et grumeleuses (voir « Trouble Man » de Jeff Beck) qu'un filet suraigu de notes aléatoires rappelant le doux son d'un demi kilo de lardons en train d'hurler à la mort dans une poêle très chaude.
Pour peu qu'on en trouve l'utilité, ce qui n'est pas le cas de beaucoup de musiciens en ce qui concerne les ring modulators, la GONKULATOR est un bon petit gadget bien conçu. Et pensez que son usage n'est pas uniquement réservé à la guitare. Du côté de la basse (Incubus, Primus) elle fera des merveilles aussi, ainsi qu'utilisée sur la voix : écoutez par exemple « Animal Kingdom » de Prince, ou les méchants Daleks dans la série Doctor Who... Les plus aventureux apprécieront également de pouvoir contrôler la fréquence de la modulation avec un outil malin comme l'Option Knob !
Prix conseillé : 200 Euros
Ces trois test ont été effectués avec une Ibanez Roadstar équipée du Humbucker TV Jones, une Fender Jaguar, un ampli Fender Princeton 65' (réglé en clair à la limite du drive) et un simulateur de hp Two Notes Torpedo VB101.