Entre Slipknot et Stone Sour, Jim Root est un homme fort occupé depuis près de dix ans. Ce fut d’ailleurs assez difficile de lui mettre la main dessus pour avoir quelques informations sur le quatrième album de Slipknot, All Hope Is Gone. Celui-ci s’apprête à connaître un succès aussi important que les précédents en revenant à des ambiances proches d’Iowa tout en continuant dans l’ouverture d’esprit de Vol. 3 – Subliminal Verses…
Entre Slipknot et Stone Sour, Jim Root est un homme fort occupé
depuis près de dix ans. Ce fut d’ailleurs assez difficile
de lui mettre la main dessus pour avoir quelques informations sur le quatrième
album de Slipknot, All Hope Is Gone. Celui-ci s’apprête à
connaître un succès aussi important que les précédents
en revenant à des ambiances proches d’Iowa tout en continuant
dans l’ouverture d’esprit de Vol. 3 – Subliminal Verses…
Par Nicolas Didier Barriac
Pendant quelque temps, les gens ont pensé qu’il
n’y aurait peut-être plus d’albums de Slipknot après
Vol. 3 – The Subliminal Verses. Qu’est-ce qui vous a fait
changer d’avis et vous mettre à bosser sur All Hope Is Gone ?
Jim Root : Lorsque Corey Taylor et moi étions en tournée
avec Stone Sour, nous nous doutions que nous ferions un nouvel album.
En parlant à certains autres membres, nous nous sommes vite aperçus
qu’il serait bon de voir ce dont nous étions capables. Le
truc avec Slipknot, c’est que rien n’est vraiment prévu
à l’avance (rires). Ça se passe ou ne se passe pas
du tout !
En tout cas, il faut attendre de plus en plus longtemps entre
chaque album…
J. R. : Oui et cela signifie simplement que ce que Corey et moi faisons
avec Stone Sour marche plutôt bien (rires) ! Franchement, c’est
la seule explication. Je n’ai pas un moment de libre et j’aimerai
bien pouvoir faire autre chose de temps en temps. Je suis tout le temps
occupé avec Stone Sour et Slipknot, sans relâche. Je passe
d’un studio à un tourbus puis à un autre studio et
ainsi de suite… Voilà ma vie depuis 1999 résumée
en une phrase !
Depuis que l’album est annoncé, vous avez fait beaucoup
de « teasing » sur Internet avec des photos notamment.
C’est un passage obligé de l’industrie du disque de
nos jours pour vendre ses albums ?
J. R. : Peut-être… Nous essayons avant tout de trouver des
moyens originaux de faire parler de nous et de mettre un peu d’Art
dans ce que nous faisons, car personne ne nous prend très au sérieux
depuis que nous existons. Avec Vol. 3 – The Subliminal Verses nous
avons commencé à gagner un peu de crédibilité
en tant que compositeurs, mais avant nous n’étions qu’une
bande de connards avec des masques qui sautaient dans tous les sens. Personne
ne s’intéressait à nos chansons et à leur construction
et je ne comprenais pas pourquoi. Peut-être que c’était
simplement trop heavy ? Après, devons-nous faire ce teasing ?
Internet rend les choses très accessibles et je ne serai pas surpris
de me voir un jour sur Youtube en train de préparer du café
(rires). Tu peux tout savoir sur n’importe qui par le biais d’Internet.
Donc autant contrôler un minimum ce qu’on y diffuse.
All Hope Is Gone est un titre à la signification très
forte. Tu y adhères ?
J. R. : Franchement, pas du tout (rires). Je n’ai pas trouvé
ce nom. Je ne suis même plus très sûr qui l’a
nommé ainsi même si j’ai ma petite idée…
Nous faisons souvent les choses par pure provocation même si j’y
adhère quand même en partie. Du point de vue des médias,
il semblerait effectivement que tout espoir soit perdu. La guerre en Irak,
la hausse du pétrole, les élections qui arrivent, le réchauffement
climatique, etc. : où est l’espoir dans tout ça ?
Mais c’est le point de vue des médias. En ce moment, je suis
dans ma voiture et je reviens du Nebraska : l’herbe est verte,
le ciel est bleu, les nuages sont magnifiques et les collines me rappellent
le sud de la France. Tout ça est en opposition avec le discours
des médias. Tout est donc une question de point de vue. J’essaie
de garder un point de vue optimiste (rires).
Et dans le disque, trouve-t-on aussi une part d’optimisme ?
J. R. : Peut-être… Malgré la violence, il y aura forcément
qui va renaître derrière. Peut-être que nous prenons
cette voie et que l’optimisme de All Hope Is Gone réside
là.
Sur Vol. 3 – The Subliminal Verses, la majorité
du groupe, et toi en particulier, n’a pas été content
du travail (ou plutôt du non-travail) de Rick Rubin (Slayer, System
Of A Down, Metallica, Linkin Park, etc.). Est-ce que cela s’est
mieux passé avec Dave Fortman, un ex-Ugly Kid Joe, qui est
connu pour ses réalisations aux côtés de Simple Plan
et d’Evanescence ?
J. R. : Tu sais quoi ? Je préfère ne rien dire à
propos de Dave Fortman. Ma mère m’a dit de plutôt ne
rien dire si je n’avais rien de gentil à dire. Disons simplement
que j’aurais préféré avoir le plaisir de travailler
avec un vrai producteur. En tout cas, c’est un ingénieur
du son incroyable, car le disque sonne terriblement bien. Voilà :
Dave Fortman est un très bon ingénieur du son (rires) !
Est-ce que le groupe a expérimenté de nouvelles
façons d’écrire ses chansons sur All Hope Is Gone ?
J. R. : Non, pas vraiment. Cet album a été assemblé
de bric et de broc (rires). J’aimerais dire que nous avons expérimenté
et fait des trucs inédits, mais la vérité est que…
en fait, non je retire ce que je viens de dire ! All Hope Is Gone
est notre album le plus varié. Et pour en revenir à ce que
je disais tout à l’heure, je pense qu’il fallait en
passer par là. Nous n’avons jamais enregistré un album
de cette façon et que le résultat soit bon ou mauvais nous
n’y pouvons plus rien. Généralement Joey enregistre
ses parties de batterie avec le reste du groupe qui l’accompagne
dans une pièce à côté. Ce coup-ci il a presque
tout joué sans nous et le disque s’est construit en couches
à partir de là. C’était nouveau.
Est-ce que vous écoutiez beaucoup de musique tout en enregistrant
cet album, pour vous inspirer ?
J. R. : Non, pas spécialement. Nous étions tellement à
fond dans l’écriture que nous n’avions pas le temps
de nous inspirer des autres ! Nous avons oublié de ce qui
se passait autour de nous durant ces sessions.
Avec neuf membres dans un groupe, on peut s’attendre à
neuf personnalités. Quand on voit certaines grosses formations
comme Metallica qui ont du mal à ne pas se taper dessus, on est
en droit de se demander si les membres de Slipknot s’entendent bien…
À titre personnel et humainement, avec quel membre du groupe t’entends-tu
le mieux ?
J. R. : Il y en a trois avec lesquels je m’entends super bien. Mais
je pense que ça serait Clown ou Sid.
Quel genre de chansons de Slipknot préfères-tu ?
J. R. : En règle générale je préfère
les titres cérébraux qui ont une ambiance pesante. J’aime
le progressif, mais plus dans le genre Pink Floyd que Rush. Quand nous
arrivons à incorporer ce son dans notre mixture de métal,
je trouve le résultat vraiment intéressant. Du coup j’adore
des morceaux comme Danger ou Iowa. Ils font vraiment peur !
Quand une tournée de Slipknot passe par Paris, qu’est-ce
que tu aimes faire pendant ton temps libre dans notre belle capitale (rires) ?
J. R. : J’aime me balader de mon hôtel jusqu’à
un café sympathique, glander et regarder les gens. La dernière
fois que j’étais à Paris, mon roady et moi avons marché
de la Place de la Concorde jusqu’aux Champs-Élysées.
Se balader dans cette ville est incroyable. Il y a tellement d’Histoire
à chaque coin de rue. Parfois j’aimerai mieux faire ça
que jouer (rires) ! Je ne suis jamais allé à la Tour
Eiffel ou à l’Arc de triomphe, mais il faudra que je le fasse.
Pour le moment, j’étais plus occupé à trouver
des restaurants et des cafés sympas. Je prends des centaines et
des centaines de photos aussi de mes pérégrinations parisiennes
(rires).
Tu as visité d’autres endroits en France que Paris ?
J. R. : Tout à fait. D'ailleurs, une de mes villes françaises
préférées est Lyon. C’est un endroit superbe.
Malheureusement, nous ne passons pas suffisamment de temps dans le sud
de la France... J’aimerai bien aller à la plage un de ces
quatre, car nous ne sommes passés par là qu’une seule
fois, rapidement. Nous avons joué dans plusieurs villes françaises
et aucune ne m’a déplu.
Pour finir, qu’est-ce qui tourne en boucle dans ton iPod
récemment ?
J. R. : Je viens d’acheter l’album de MGMT et je l’écoute
pas mal. Sinon j’écoute surtout du Pink Floyd et pas mal
de vieilleries, des trucs que je connais bien. Clown et moi avons également
écrit de la musique et j’aime bien écouter ça,
tout comme notre nouvel album, à faible dose. En règle générale
les nouvelles sorties ne m’intéressent pas beaucoup.
Slipknot – All Hope Is Gone
Roadrunner - Warner
www.slipknot1.com
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