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Le Miremont Guitares Festival se déroule plus précisément à Plan-De-Cuques. Pendant trois jours, cette ville de 10 000 habitants au nord-est de Marseille va accueillir la première édition de ce qui devrait être un très bon moment entre passionnés, organisé entre autres par l'écrivain Emmanuel Bighelli (auteur de Paroles et Guitares de Luthiers) et le guitariste Gérard Toubiana (chef des affaires culturelles de la ville de Marseille).
Le festival s'articulera autour d'un salon regroupant pas moins de quarante luthiers français (et quatre italiens), dans lequel se mélangeront des styles de guitares très différents, de la classique (Gaëlle Roffler, DEA Guitars) à l'électrique (Thibaud Imbard, Philippe Marceau) en passant par la folk (Loic Muller, même si l'avignonnais réalise aussi d'excellentes électriques), l'archtop, la manouche (Anthony Viste), le ukulélé (Uku GB), la guitare à résonateur (JMT résonateurs), le weissenborn et des propositions encore plus originales (Philippe Berne ou Fred Kopo) sans oublier un des plus grands luthiers français Thomas Fejoz !
Mais le salon ne sera que la moitié de l'histoire du Miremont Guitares Festival puisqu’il y aura aussi deux soirs de concerts remplis de belles notes. Le 31 mai, c’est le maître du fingerpicking François Sciortino qui viendra rappeler à tout le monde à quel point une guitare peut être un véritable orchestre à elle seule, avec les trois musiciens Antoine Tatich, Eric Gombart et Bruno Mursic qui assureront la suite de la soirée en tant que Superpickers. Le 1er juin, c'est une véritable Nuit de la Guitare. qui rassemblera pas moins de six projets musicaux, tous centrés autour de la guitare : la guitariste classique Gaëlle Solal, le duo de musiques du monde Sylvie & Gil Aniorte Paz, la chanteuse blues Roxane Arnal, le duo formé par la chanteuse Laurence et le guitariste Joël Gombert, le guitariste brésilien 7 cordes Cristiano Nascimento et enfin Angelo Debarre, le maître du manouche, l'un des plus dignes héritiers de Django et un artiste hors pair dont les concerts sont toujours un grand moment de musique sans filet.
Vous l'aurez compris, ça vaut le coup de réserver son weekend, d'autant plus qu'il s'agit d'une initiative qui mérite d'être soutenue. Rendez-vous donc du vendredi 30 mai au dimanche 2 juin à Plan-de-Cuques pour le Miremont Guitares Festival.
Après l'engouement des salons/Concerts à Issoudun, Paris, Montrouge notamment, vous proposez un nouvel événement cette fois près de Marseille. Est-ce que vous souhaitiez répondre à un besoin sur ce secteur géographique en particulier ?
Emmanuel Bighelli : il est évident que l'absence d'un festival guitares d'envergure dans notre région, avec un salon des luthiers, a toujours été une anomalie pour nous. De nombreux amoureux de la guitare du sud-est n'hésitent pas, du reste, à faire le déplacement vers ces festivals lointains. Notre association Arts & Talents, qui porte l'événement, s'est donc engagée dans ce challenge ambitieux ! Nous ne sommes pas du tout en concurrence avec les autres festivals, nous souhaitons juste permettre aux passionnés de notre région d'assister à un événement de qualité, et permettre également aux luthiers de s'adresser en direct aux guitaristes locaux ! Nous ne remercierons jamais assez la municipalité de Plan-de-Cuques, aux portes de Marseille, de nous avoir soutenu dans ce projet ambitieux ! J'ajoute que l'entrée au salon des luthiers, sur 3 jours, sera gratuite, pour faire du Miremont Guitares Festival un bel événement populaire ouvert à tous !
Votre situation géographique vous a permis d'attirer des luthiers italiens ?
Nous n'avons pas particulièrement ciblé des luthiers italiens, mais les 2 ou 3 auprès de qui nous nous sommes manifestés ont été extrêmement intéressés et, au final, ils seront donc 4 à exposer leurs instruments et nous en sommes très heureux ! Il faut noter que nous accueillerons des luthiers de la France entière, et pas seulement du sud !
Aujourd'hui, l'artisanat et le respect de l'environnement prennent beaucoup d'importance vis-à-vis des consommateurs. Vous souhaitez véhiculer ces valeurs autour de votre salon et des luthiers présents ?
C'est une évidence. Je crois qu'on ne peut envisager la lutherie aujourd'hui en s'affranchissant d'une démarche écoresponsable, qui est d'ailleurs celle de la plupart des artisans luthiers à présent. Vernis non-toxiques, colles animales, utilisation de bois locaux, etc. La pratique de la lutherie a bien évolué ces dernières années et nous souhaitons bien évidemment transmettre ces valeurs à nos visiteurs.
Vous proposerez une programmation très éclectique lors de vos 2 soirées concerts, sans oublier vos showcases. Est-ce le reflet de votre vision de la guitare ?
Absolument ! C'est un choix symbolique de notre part, pour cette 1ère édition. Nous voulons créer une fête de la guitare dans sa globalité, sans nous cantonner à un style. La 1ère soirée du 31 mai sera donc dédiée au fingerpicking, car nous avons des musiciens de grand talent dans cette discipline en France, dont François Sciortino et le trio des Superpickers qui occuperont l'affiche ce soir-là, mais aussi, car les fans de cette musique jouent souvent sur des guitares de luthiers ! Cela nous semblait donc très cohérent. La nuit de la guitare du 1er juin, quant à elle, sera très éclectique, effectivement, puisque l'on pourra y écouter du jazz, du chant hispanique, du blues, de la guitare brésilienne, de la guitare classique et bien sûr, du jazz manouche avec notre tête d'affiche Angelo Debarre. Nos showcases seront gratuits et offriront eux aussi une programmation très variée, avec notamment Serge Lopez pour un set flamenco de très haut niveau, mais nous aurons aussi du picking, du blues et du classique.
La récente disparition de Sylvain Luc a secoué le monde de la guitare il y a peu. Il devait être le parrain de votre festival. Vous souhaitiez lui dédier quelques paroles ?
Difficile de trouver les bons mots. Sylvain était proche de notre équipe et était très impliqué dans notre événement dont il était effectivement le parrain et la tête d'affiche. Nous lui dédierons cette édition mais rien ni personne ne pourra le remplacer. Nous sommes encore sous le choc de sa disparition brutale mais nous sommes aussi motivés à faire du festival un succès, à sa mémoire. C'est le minimum que nous puissions faire.
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