Quoiqu'ils fassent, les membres d'Europe seront toujours affiliés à « The Final Countdown », une des chansons les plus connues des années 80, maintes et maintes fois reprises depuis. Pourtant, que ce soit John Norum avec ses albums solo ou le groupe lui-même dans sa version reformée, il y a de quoi trouver des choses intéressantes dans la production des Suédois. En 2012, ils ont sorti « Bag Of Bones ». Nous ne vous en avions pas parlé au moment de la mise en vente. Voici l'erreur réparée en compagnie non seulement de John Norum mais aussi du chanteur de la bande, Joey Tempest.

« Bag Of Bones » arrive donc rapidement après une tournée. Son ambiance est très rock. Cause et conséquence (rires) ?
Joey Tempest : Oui, certainement. Rien n'était spécialement voulu de notre part. Nous avons simplement essayé de faire un album rock. Les hits radio sont venus ensuite. Nous avons cherché à nous faire plaisir et apparemment c'est aussi ce qui fait plaisir au public (rires). Ca tombe bien !

Avec toute l'expérience emmagasinée par Europe depuis ses débuts, en 1979, vous savez ce que le public veut, non ?
J. T. : Notre expérience nous permet surtout d'être plus relax lors des sessions d'enregistrement. Ça nous aide à rester toujours très spontané. Toutefois, pour être franc, à la fin de l'enregistrement de « Bag Of Bones », je pensais que le public rock allait l'adorer. Classic Rock et Metal Hammer ont adoré l'album, donc mes pressentiments étaient bons !

Depuis votre comeback, vous n'avez pas vraiment écrit de hits radio potentiels... La seule chanson qui convenait peut-être était « Always The Pretenders »...
J. T. : C'est vrai. Sur cet album, nous avions essayé d'avoir un son plus contemporain, notamment en embauchant le type qui mixe pour Rammstein. Mais nous avons rapidement compris que c'était juste une étape dans notre carrière et nous avons voulu faire quelque chose de différent, plus rock. « Last Look At Eden » et « Bag Of Bones » se situent sur une trajectoire où nous nous lâchons de plus en plus. Pour preuve, « Bag Of Bones » ne contient presque aucun overdub (rires) ! Sur « Secret Society », tout était précis et très méticuleux à tous les niveaux.

Vous avez travaillé avec Kevin Shirley, qui est connu pour ses méthodes de travail et son son très reconnaissable. Cela s'entend pleinement sur le disque.
J. T. : Oh oui ! Ce fut une belle expérience avec un vrai professionnel. Nous travaillions à fond sur une chanson et nous passions à la suivante. Ainsi, chaque titre a sa chance et bénéficient d'un travail qui lui est propre. Un des avantages de procéder comme cela est que tous les membres du groupe sont là, tout le temps. Généralement, le bassiste et le batteur ne restent pas très longtemps (rires). Kevin a créé une atmosphère sympathique pour nous tous et a même trouvé des idées excellentes pour les arrangements.

En regardant la discographie de production de Kevin Shirley, je me suis aperçu qu'il bossait souvent avec des groupes dont les membres ont tous une vraie personnalité, comme chez Europe... Est-ce qu'il a réussi à intégrer les inputs de chacun de manière inédite pour vous ?
John Norum : Je crois que oui. Il a attaché de l'importance à ce que tout le monde soit entendu. A la fois dans le mix mais aussi dans les idées.
J. T. : Kevin est lui-même musicien, donc il sait bien comment s'y prendre. Je crois qu'il joue des claviers, de la guitare et de la batterie donc c'est tout sauf un débutant !
J. N. : Nous sommes généralement assez préparés lorsque nous allons en studio – environ à 80% - mais il y a toujours un peu de place pour l'amélioration.
J. T. : Il a même changé quelques trucs. Nous avions un bon pressentiment sur Kevin et nous ne nous sommes pas trompés. Je crois que nous l'avons impressionné. Il veut absolument rebosser avec Europe et nous voulons aussi retravailler avec lui. Nous devrions avoir un avenir commun.
J. N. : Nous n'aimons pas vraiment reconduire un producteur d'album mais pour une fois nous allons peut-être changer. Nous avons adoré l'approche sixties / seventies où nous avons enregistré dans une même pièce en utilisant un casque. Je n'avais jamais bossé comme ça (rires) !

Bag Of Bones possède des passages de guitare très variés. Il y a en particulier des titres acoustiques qui ne sonnent pas tout du artificiels...
J. N. : Joey et moi jouons tous les deux de la guitare acoustique. Joey jouait principalement des textures tout au long du disque. En tout cas c'est une approche relativement nouvelle pour nous. « Bag Of Bones », « Bring It All Home » et « Drink And A Smile » sont assez novateurs sur le son typique d'Europe.

Il y a des moments presque country !
J. T. : Je n'arrête pas de le dire à John (rires) ! Mais ça l'énerve (rires). C'est pourtant de sa faute : il a utilisé une Telecaster sur le refrain de « Bag Of Bones ».
J. N. : Je ne suis pas fan de musique country. Je trouve ça ringard même s'il ne faut pas tout réduire à la scène de Nashville. Mais cela est bien si les gens entendent chez nous de nouveaux sons.
J. T. : Nous sommes arrivés à un point de notre carrière où nous pouvons nous exprimer avec plus de profondeur. C'est un trait commun avec les grands artistes country que nous connaissons tous. Notre musique n'est plus mono-dimensionnelle comme elle pouvait l'être dans les années 80.




Europe - Bag Of Bones
earMUSIC
www.europetheband.com
Europe - Bag Of Bones