Bonjour/bonsoir,
Je vais partager ici quelques conclusions après 15 années principalement vouées à déterminer les limites du 1 note/corde. Passé le cap des 10 notes par seconde, pour une raison que je vais expliquer, le 1 note/corde est un défi rarement relevé, qui implique l'épaule, le coude et le poignet, la mise en place d'habitudes contre-intuitives et la prise en compte de facteurs peu voire pas connus. Ou bien, beaucoup, beaucoup de chance.
J'en parle maintenant avec la permission des modérateurs (big up!) parce que je suis enfin certain de ne pas vous tromper sur la marchandise, et je le fais ici car, bêtement, j'ignore où enseigner ces notions. Il doit bien y avoir quelques endroits accueillants dans le sud, or vous aurez peut-être plus d'idées que moi à ce niveau. Il s'agit donc d'un topic d'entraide, mps bienvenus.
Je vais au moins vous expliquer les bases, la technique, et quelques astuces ensuite pour l'acquérir en bien moins d'années qu'il m'a fallu pour la décrypter. Donc allez, parlons d'aller-retour en 1 note par corde (legit) et tout ce que ça implique.
L'aller-retour est fondamentalement composé de trois actions susceptibles d'être répétées très fréquemment et donc soumises à des limites physiques de fréquence gestuelle. Le pincement d'une corde, le déplacement parallèle (changement de corde) et le déplacement vertical (saut/contournement de corde). Le pincement résultant des deux autres. En 1 note/corde, la fréquence de ces trois actions est identique et cela va poser un problème en ce qui concerne le contournement des cordes. Ou bien nous devons contourner la corde d'origine (inside picking) ou bien la corde ciblée (outside picking).
Or si l'aller-retour permet de pincer deux fois une corde en un seul cycle gestuel (aller+retour=1), et par extension changer de corde et rebrousser chemin en un seul cycle également, ainsi que changer plusieurs fois dans une même direction en 1/2 cycle, il faut néanmoins un cycle gestuel ENTIER pour réaliser un seul contournement et se préparer au prochain. Ainsi, arrivé à la moitié de notre fréquence potentielle de picking, soit la vitesse potentielle d'aller-strict, autour de 8-10 notes/seconde, il ne suffit plus d'attribuer un seul geste au contournement des cordes pour passer le cap.
Ce n'était pas ma conclusion initiale, 15 ans en arrière, j'ai tenté de résoudre ce problème de fréquence en attribuant le pincement et le contournement à la pronosupination (rotation) de l'avant-bras afin d'attaquer le plan des cordes en arc de cercle d'un seul geste et remonter au dessus entre chaque pincement. Un mouvement pendulaire au dessus des cordes. Mais le rayon du cercle s'est vite avéré bien trop grand, l'arc de cercle étant trop proche de la ligne droite pour contourner les cordes.
Cependant la pronosupination de l'avant-bras a un autre rôle décisif à jouer, celui de contrôler l'angle d'incision du plectre dans le plan des cordes. En supination posturale (paume vers le haut ou le sillet), les mouvements permettant d'extraire le plectre du plan des cordes seront ceux qui en pronation posturale (paume vers le bas) permettront l'inverse, c'est à dire plonger sous le plan des cordes. C'est un phénomène maintenant popularisé sous le terme pick slanting par Troy Grady, mais je vais conserver ma terminologie si ça ne vous dérange pas, pronation et supination posturale.
D'ailleurs, c'est à ce niveau que mes conclusions et expériences vont différer de Grady. Car ce dernier en conclut que seule l'alternance des postures entre chaque note permettrait le 1 note/corde, en fait une forme extrême de pronosupination, très ample, or cette amplitude gestuelle n'est pas viable à haute fréquence, d'autant que ça ne résout pas le problème du rayon de la pronosupination, et selon lui, le 1 note/corde implique donc une certaine part de triche : gratter deux cordes et étouffer l'indésirable.
Mais, c'est sans compter sur le fait que nos bras possèdent de multiples articulations susceptibles de fonctionner ensembles et perpendiculairement les unes aux autres. Lorsque par exemple en supination posturale, l'abduction du poignet extrait le plectre du plan dans un mouvement de retour, l'extension du poignet, mouvement non antagoniste (l'adduction est l'antagoniste), extrait lui aussi le plectre du plan mais dans un mouvement d'aller, et ce sans changer de posture. Ainsi il est possible d'adopter une stratégie de contournement bi-motrice, une combinaison d'au moins deux gestes non antagonistes, perpendiculaires, opérant tels des cylindres en V, lorsqu'un plonge le plectre sous les cordes, l'autre l'en extrait, et le tout dans une même direction latérale. Ce mouvement pendulaire qui en résulte est plus efficace qu'un arc de cercle produit d'un seul geste rotatif. Je vais appeler cette stratégie V-picking. C'est celle-ci que j'utilise et vous suggère d'apprendre, le seul remède que je connais au 1 note/corde.
Il reste pourtant quelques obstacles qui m'ont tenu en échec 10 ans de plus. Premièrement, les articulations et possibilités sont nombreuses, surtout celles de se tromper et se blesser. Deuxièmement, il est très difficile de confirmer ce qui se passe gestuellement tant par les sensations musculaires qu'à l’œil nu. Et une part importante de l'apprentissage va être justement, de répertorier, isoler pratiquer et ressentir chaque geste, ceux à faire autant que ceux à éviter, afin de gagner du temps, paradoxalement. Les pratiquer un peu au dessus des 10 notes/seconde afin de ne pas tomber dans le piège sensoriel de ce qui ne fonctionne qu'en dessous et ne faire les mauvais mélanges au dessus.
Il y a deux choses qui ne fonctionnent d'ailleurs qu'en dessous. D'une part, le faux V-picking, lors duquel un même muscle s'activera à chaque contournement tout en passant inaperçu dans l'ensemble des sensations, bloquant donc la technique à 10 notes/seconde. D'autre part, je l'ai compris plus tard, le contre-impetus.
Je nomme impetus nos contractions musculaires volontaires. Lorsque nous décidons de répéter le même geste, étendre le bras deux fois par exemple, il suffit de vouloir cette extension répétée pour que la flexion antagoniste se produise sans volonté ou attention. Il est toutefois possible d'introduire une flexion volontaire entre les deux, ainsi je parle de contre-impetus. Ce dernier pose des problèmes de synchronisation donc de fatigue, de débit de prise de décision et de poids à déplacer car la volonté du geste ajoute généralement en vitesse explosive donc en force, or forcer dans le sens du poids du bras invite à forcer d'autant plus à l'opposé, problème majeur en 1 note/corde. En définitive le 1 note par corde rapide est très difficile à maintenir lorsque l'impetus n'est pas placé sur le retour, et sans ajouter de contre-impetus.
Peut-être difficile à accepter car la plupart d'entre nous et moi le premier prenons l'habitude de placer l'impetus sur l'aller, dans le sens du poids, or cela dévie l'action du plectre vers le bas de sorte que l'on arrive vite à cours de force, d'amplitude pour remonter en 1 note/corde. Après je pense qu'une fois bien conditionné musculairement, il est possible de changer l'impetus sans perturber l'action du plectre, mais moi-même je n'y suis pas encore et ça reste hypothétique.
Par action du plectre je veux parler de la distance à laquelle la corde se trouve des deux extrémités d'un geste, le point de départ et l'arrivée du plectre. En effet, plus la fréquence de contournement augmente, plus l'amplitude du geste diminue et restreint l'action du plectre, il est par conséquent nécessaire de déplacer la plus grande partie de l'action vers la surface du plan des cordes. Cela implique que si l'impetus démarre au dessus du plan, il sera situé au plus loin de la prochaine corde à pincer, c'est à dire au dessus de la précédente. Et s'il démarre au dessous, il sera au plus près de la prochaine corde à pincer. Ne pas respecter ce principe est s'exposer à l'incapacité d'aller chercher la prochaine corde faute d'action trop courte.
Bon, j'arrête là pour vous laisser me questionner si besoin avant de détailler la combinaison de gestes que j'utilise en ce moment pour le V-picking, ce qui nécessitera au moins une vidéo je pense donc, si vous avez des soucis pour visualiser ce dont j'ai parlé, on fera d'une pierre plusieurs coups...
Je vais partager ici quelques conclusions après 15 années principalement vouées à déterminer les limites du 1 note/corde. Passé le cap des 10 notes par seconde, pour une raison que je vais expliquer, le 1 note/corde est un défi rarement relevé, qui implique l'épaule, le coude et le poignet, la mise en place d'habitudes contre-intuitives et la prise en compte de facteurs peu voire pas connus. Ou bien, beaucoup, beaucoup de chance.
J'en parle maintenant avec la permission des modérateurs (big up!) parce que je suis enfin certain de ne pas vous tromper sur la marchandise, et je le fais ici car, bêtement, j'ignore où enseigner ces notions. Il doit bien y avoir quelques endroits accueillants dans le sud, or vous aurez peut-être plus d'idées que moi à ce niveau. Il s'agit donc d'un topic d'entraide, mps bienvenus.
Je vais au moins vous expliquer les bases, la technique, et quelques astuces ensuite pour l'acquérir en bien moins d'années qu'il m'a fallu pour la décrypter. Donc allez, parlons d'aller-retour en 1 note par corde (legit) et tout ce que ça implique.
L'aller-retour est fondamentalement composé de trois actions susceptibles d'être répétées très fréquemment et donc soumises à des limites physiques de fréquence gestuelle. Le pincement d'une corde, le déplacement parallèle (changement de corde) et le déplacement vertical (saut/contournement de corde). Le pincement résultant des deux autres. En 1 note/corde, la fréquence de ces trois actions est identique et cela va poser un problème en ce qui concerne le contournement des cordes. Ou bien nous devons contourner la corde d'origine (inside picking) ou bien la corde ciblée (outside picking).
Or si l'aller-retour permet de pincer deux fois une corde en un seul cycle gestuel (aller+retour=1), et par extension changer de corde et rebrousser chemin en un seul cycle également, ainsi que changer plusieurs fois dans une même direction en 1/2 cycle, il faut néanmoins un cycle gestuel ENTIER pour réaliser un seul contournement et se préparer au prochain. Ainsi, arrivé à la moitié de notre fréquence potentielle de picking, soit la vitesse potentielle d'aller-strict, autour de 8-10 notes/seconde, il ne suffit plus d'attribuer un seul geste au contournement des cordes pour passer le cap.
Ce n'était pas ma conclusion initiale, 15 ans en arrière, j'ai tenté de résoudre ce problème de fréquence en attribuant le pincement et le contournement à la pronosupination (rotation) de l'avant-bras afin d'attaquer le plan des cordes en arc de cercle d'un seul geste et remonter au dessus entre chaque pincement. Un mouvement pendulaire au dessus des cordes. Mais le rayon du cercle s'est vite avéré bien trop grand, l'arc de cercle étant trop proche de la ligne droite pour contourner les cordes.
Cependant la pronosupination de l'avant-bras a un autre rôle décisif à jouer, celui de contrôler l'angle d'incision du plectre dans le plan des cordes. En supination posturale (paume vers le haut ou le sillet), les mouvements permettant d'extraire le plectre du plan des cordes seront ceux qui en pronation posturale (paume vers le bas) permettront l'inverse, c'est à dire plonger sous le plan des cordes. C'est un phénomène maintenant popularisé sous le terme pick slanting par Troy Grady, mais je vais conserver ma terminologie si ça ne vous dérange pas, pronation et supination posturale.
D'ailleurs, c'est à ce niveau que mes conclusions et expériences vont différer de Grady. Car ce dernier en conclut que seule l'alternance des postures entre chaque note permettrait le 1 note/corde, en fait une forme extrême de pronosupination, très ample, or cette amplitude gestuelle n'est pas viable à haute fréquence, d'autant que ça ne résout pas le problème du rayon de la pronosupination, et selon lui, le 1 note/corde implique donc une certaine part de triche : gratter deux cordes et étouffer l'indésirable.
Mais, c'est sans compter sur le fait que nos bras possèdent de multiples articulations susceptibles de fonctionner ensembles et perpendiculairement les unes aux autres. Lorsque par exemple en supination posturale, l'abduction du poignet extrait le plectre du plan dans un mouvement de retour, l'extension du poignet, mouvement non antagoniste (l'adduction est l'antagoniste), extrait lui aussi le plectre du plan mais dans un mouvement d'aller, et ce sans changer de posture. Ainsi il est possible d'adopter une stratégie de contournement bi-motrice, une combinaison d'au moins deux gestes non antagonistes, perpendiculaires, opérant tels des cylindres en V, lorsqu'un plonge le plectre sous les cordes, l'autre l'en extrait, et le tout dans une même direction latérale. Ce mouvement pendulaire qui en résulte est plus efficace qu'un arc de cercle produit d'un seul geste rotatif. Je vais appeler cette stratégie V-picking. C'est celle-ci que j'utilise et vous suggère d'apprendre, le seul remède que je connais au 1 note/corde.
Il reste pourtant quelques obstacles qui m'ont tenu en échec 10 ans de plus. Premièrement, les articulations et possibilités sont nombreuses, surtout celles de se tromper et se blesser. Deuxièmement, il est très difficile de confirmer ce qui se passe gestuellement tant par les sensations musculaires qu'à l’œil nu. Et une part importante de l'apprentissage va être justement, de répertorier, isoler pratiquer et ressentir chaque geste, ceux à faire autant que ceux à éviter, afin de gagner du temps, paradoxalement. Les pratiquer un peu au dessus des 10 notes/seconde afin de ne pas tomber dans le piège sensoriel de ce qui ne fonctionne qu'en dessous et ne faire les mauvais mélanges au dessus.
Il y a deux choses qui ne fonctionnent d'ailleurs qu'en dessous. D'une part, le faux V-picking, lors duquel un même muscle s'activera à chaque contournement tout en passant inaperçu dans l'ensemble des sensations, bloquant donc la technique à 10 notes/seconde. D'autre part, je l'ai compris plus tard, le contre-impetus.
Je nomme impetus nos contractions musculaires volontaires. Lorsque nous décidons de répéter le même geste, étendre le bras deux fois par exemple, il suffit de vouloir cette extension répétée pour que la flexion antagoniste se produise sans volonté ou attention. Il est toutefois possible d'introduire une flexion volontaire entre les deux, ainsi je parle de contre-impetus. Ce dernier pose des problèmes de synchronisation donc de fatigue, de débit de prise de décision et de poids à déplacer car la volonté du geste ajoute généralement en vitesse explosive donc en force, or forcer dans le sens du poids du bras invite à forcer d'autant plus à l'opposé, problème majeur en 1 note/corde. En définitive le 1 note par corde rapide est très difficile à maintenir lorsque l'impetus n'est pas placé sur le retour, et sans ajouter de contre-impetus.
Peut-être difficile à accepter car la plupart d'entre nous et moi le premier prenons l'habitude de placer l'impetus sur l'aller, dans le sens du poids, or cela dévie l'action du plectre vers le bas de sorte que l'on arrive vite à cours de force, d'amplitude pour remonter en 1 note/corde. Après je pense qu'une fois bien conditionné musculairement, il est possible de changer l'impetus sans perturber l'action du plectre, mais moi-même je n'y suis pas encore et ça reste hypothétique.
Par action du plectre je veux parler de la distance à laquelle la corde se trouve des deux extrémités d'un geste, le point de départ et l'arrivée du plectre. En effet, plus la fréquence de contournement augmente, plus l'amplitude du geste diminue et restreint l'action du plectre, il est par conséquent nécessaire de déplacer la plus grande partie de l'action vers la surface du plan des cordes. Cela implique que si l'impetus démarre au dessus du plan, il sera situé au plus loin de la prochaine corde à pincer, c'est à dire au dessus de la précédente. Et s'il démarre au dessous, il sera au plus près de la prochaine corde à pincer. Ne pas respecter ce principe est s'exposer à l'incapacité d'aller chercher la prochaine corde faute d'action trop courte.
Bon, j'arrête là pour vous laisser me questionner si besoin avant de détailler la combinaison de gestes que j'utilise en ce moment pour le V-picking, ce qui nécessitera au moins une vidéo je pense donc, si vous avez des soucis pour visualiser ce dont j'ai parlé, on fera d'une pierre plusieurs coups...