Vendredi 19 juillet 2004, 11h08,
Fedex sonne a ma porte avec 6 heures et demi d’avances. Le livreur exaspéré d’être monté avec un gros carton encombrant pesant ses bons 5,5Kilos me fait signer un papier vite fait et par sans demander son reste, à savoir : 48,50€ de frais de dédouanement avancés (offerts ?) par l’entreprise qui l’engage…
J’ouvre soigneusement le carton (mes mains tremblent comme avant un oral au bac…) je fais nerveusement voltiger les papiers journaux qui calent l’objet dans le carton… et je découvre un hardcase marqué du sceau de Fernandes tout neuf avec encore quelque bouts de polysthyrene blanc coincés entre les creux du logo.
Première larme de joie.
Vendredi 19 juillet 2004, 11h14,
j’ouvre les 4 solides serrures metalliques qui scellent le coffre fort, enfin l’etui. D’abord aveuglé par les reflet rouges vin et l’effet 3d que procure la table en érable canadien selectionné classe AAAAA,
je prend alors un peu de recul (mes yeux devaient être a 5 cm de la guitare) pour m’éblouir des reflets étourdissants de l’accastillage neuf.
Deuxieme larme de satisfaction.
Vendredi 19 juillet 2004, 11h20, je reste immobile.
Vendredi 19 juillet 2004, 11h30, je reste immobile.
Vendredi 19 juillet 2004, 11h40, je reste immobile.
Mes yeux grand ouverts sont inondés de larmes.
Vendredi 19 juillet 2004, 11h41,
je saisi la guitare. J’accorde les cordes de tirant 10-46, enfin surtout les cordes de mi, en tournotant les mecaniques Grover Rotomatic a bain d'huiles. Toujours a genoux je gratouille quelques accords stupides pour me rendre compte des sonorités « naturelles » de l’instrument. Le manche est plus fin et plus large que sur mes guitares habituelles. Mais quelques riffs ont vite raison de ce sentiment d’égarement. DOMPTEE ! Quant à la finition de l'instrument, on dirait du travail JAPONAIS! Fini les à priori sur les grattes made in China...
Vendredi 19 juillet 2004, 11h58,
je la repose dans l’etui, désireux de partager la nouvelle sur le site « guitariste.com », et conscient que cela va faire durer mon plaisir avant de la brancher dans l’ampli. Je ne resiste pas longtemps.
Vendredi 19 juillet 2004, 12h08,
je la branche dans l’ampli.
Son clair, micro grave (seymour duncan Jazz US) : pureté, chaleur, rondeur mais précision sans bavure. (Petit réaccordage, surement un jeu neuf).
Son clair, micro aigu (seymour duncan JB US) : incision nette et precise, son claquant et mordant.
Les deux micro combinés : J’arrive enfin a « sentir » Little Wing. En jouant sur l’unique potard de volume je m’apercois, OH SURPRISE que les micros sont splittables !
J’ai enfin des p90 sur une guitare !!! (enfin non, mais j’my crois)… Je commence l’EXPERIENCE.
Vite je « crunch » le son : JE SUIS JIMI HENDRIX (en vérité je fais ce que je peux)!!! Tous les sons sont incroyables. Envie de jouer blues de déraciné. La ravelle hurle sa douleur, mais n’en fait JAMAIS trop !
Je Mésa-Boogue le son, puis le Marshallise pour le Tweeder et le Voxer (l’apanage des modélisation d’ampli
). Tout est parfait, tout chante, hurle, siffle sans le moindre effort (j’ai toutefois les doigts qui saignent). Je suis Nuno Bettencourt dorénavant.
Vendredi 19 juillet 2004, 13h12.
Je suis trempé de sueur, je n’ai pas encore déjeuné, et ma Ravelle, elle porte deja les traces de mon ADN sur tout le corps.
Mardi 27 juillet 2004, 15h42.
Je me decide de vous faire part du recit de cette aventure qui ne fait que commencer….