Je me suis refait dans l'ordre toute la discographie des trois poilus ces deux derniers jours, du premier album jusqu'à Eliminator. Y'a pas à dire, c'est quelque chose .
Le premier album contient déjà les prémices de tout ce qui va suivre, et le niveau de jeu est déjà exceptionnel, mais alors dès le deuxième (Rio Grande mud), la messe est dite: le son énorme, les compos accrocheuses, les riffs dantesques ... chef d'oeuvre!
Le troisième (Tres Hombres) poursuit dans la même veine, avec encore un peu plus d'énergie débridée, de feeling affolant et toujours cette sonorité énorme - c'est le moment de la réelle percée dans les charts avec "La Grange" bien sûr.
Fandango et sa moitié live permet de réaliser le son sur scène à l'époque, mais n'est pas avare en perles de studio non plus (avec deux hymnes, Tush et Heard it on the X).
Par contre, avec Tejas, la rupture est brutale: le son devient plus soft (tout est relatif), plus travaillé, les pistes guitare se multiplient et il y'a une volonté délibérée d'élargir ses frontières musicales, au prix de l'efficacité et d ela brutalité d'avnt. C'est un album attachant, avec de très belles plages, mais assez atypique pour le Top, ça sent la crise d'identité.
Trois ans de hiatus et revoilà les désormais barbus de retour avec Deguello en '79: retour d'une part au riffs tranchants et compos accrocheuses mais début de recherches sonores (effets sur la batterie, effets sur les grattes), tout en se payant une reprise d'un classique du blues, Dust my broom.
El diablo [EDIT: El LOCO bien sûr - boulette ] est un peu plus faiblard, avec plus d'expérimentations sonores mais moins de compositions marquantes - ce groupe se cherche ...
Eliminator: ils se sont (de nouveau) trouvés. C'est dur de décrire la baffe que cet album a été à l'époque : l'alliance parfaite du très gros son, des compos accrocheuses, des riffs survitaminés, avec une sonorité en phase (trop?) avec son époque et surtout une compréhension instantanée que le futur est à l'image (MTV vient de démarrer) et donc un investissement dans de mémorables clips second degré qui assieront leur image une fois pour toute.
Sans cet album, ZZTop ne serait sans doute redevenu qu'un groupe "sudiste" (gros guillemets car ils ne se considèrent pas comme tel, mais comme un groupe texan, important distinguo!) de plus - au lieu de ça, ils ont réussi à exister durant quatre décades, sans jamais tomber dans l'anecdotique ou le médiocre. Bien sûr il y'aura des baisses de régime, mais sur scène le groupe reste imparable et mêle toutes ses époques avec un égal bonheur.
Oops, je me suis laisser emporter on dirait .
In rod we truss.
"Quelle opulence" - themidnighter
"It's sink or swim - shut up!"