Je n'ai écouté du monsieur que le single "Oh Japan our time is now", et c'est vraiment un bon, ce gars.
Citation:
BIOGRAPHIE
With a guitar
I have come to this world
Some Years ago
And now
I want to send you all
Big waves of fun
“Thousand wave plus”
With this guitar
Tak Matsumoto – Thousand wave plus.
A l’heure ou Tak Matsumoto réinvente le hard rock avec sa formation internationale « TMG » , dont le premier album vient de naître le 23 Juin, on ne compte plus le nombre de projet musicaux dont il fait partie. A l’origine, il menait une carrière solo, à partir de 1988, après avoir longtemps exercé le métier de musicien de session. C’est à cette époque qu’il créé aussi « B’Z », le groupe de jpop / jrock sans frontière, l’un des groupes les plus vendus au monde !
Après avoir annoncé une année de break pour B’Z, il surprends avec son TMG (Tak Matsumoto Group), alors même que B’Z n’en fini plus d’amasser les récompenses, de signer des BO de films, de dramas, .. et que Tak laisse au Japonais un souvenir impérissable avec son dernier album solo « The Hit parade » ou il reprenait de vieux standarts japonais.
Bref le moment était parfait pour récapituler la vie de ce monument de la musique japonaise, et d’éclaircir certains points de ses origines et de ses influences.
Matsumoto Takahiro
Le 27 Mars 1961 débarque de l’Ouest le Dragon de Kansai (Fuchu City, Osaka), née de parents musiciens, il est baigné tout petit dans cet univers… et ce ne sera pas la seule fois ou le destin semble l’attirer vers la musique.
Pendant sa vie classique d’étudiant, il s’initie à ceux qui deviendront ses références : Deep purple, Led Zeppelin, Richie Blackmore. Le choc survient lorsqu’il achète enfin sa première guitare, une Gibson EG700, à partir de là, tous ses loisirs passent par l’apprentissage de l’instrument. Il forma même un petit groupe amateur lors de ses études universitaire, certes très médiocre mais néanmoins populaire.
Sa première grande histoire d’amour survient même avec la manageuse du groupe, une rédactrice du journal amateur de l’université. Alors qu’il décide de quitter son groupe croyant qu’elle ne voulait pas de lui, le destin offre un premier cadeau à Tak et Kanojo réponds à ses avances (ou l’inverse plutôt). Même si l’histoire dure peu de temps, Tak restera dans le groupe et s’initiera au songwritting.
Après sa fac, Tak entre dans une école de musique, orientée Jazz / classique, mais obnubilé par le Rock, il ne s’investi que moyennement. Néanmoins, un de ses professeurs le forme aux balades.
A l’abris du besoin, Tak décide tout de même, au sortir de sa formation, de diffuser des cassette démos, tout en continuant à se produire dans de petites salles avec un groupe d’amis, certes peu motivés.
L’apprentissage de Tak, le parcours idéal commence…
A 20 ans, la chance lui souris une première fois quand une de ses cassettes démo atterri dans une maison de disque, qui lui propose de laisser tomber son groupe pour devenir guitariste de session. Sa toute première expérience de musicien professionnel survient lors d’une performance sur le programme télévisé de « Akimoto Naomi » où il a en charge la musique de fonds de l’émission (style jingle publicitaire).
Considérant encore ce type d’expérience comme un travail alimentaire, puisque ne pouvant pas jouer librement ce qu’il aurait voulu, ni dévoiler toutes ses compétences de guitar héro en devenir, il abandonne ce poste. Ceci coïncide avec l’arrivée du heavy métal au Japon, courant qui l’inspire particulièrement… C’est alors que Tak opère son premier virage sérieux dans sa carrière de musicien, en intégrant le line up de « Mari Hamada », véritable icône du rock japonais des années 80.
En 1985 toujours, Tak participe aussi au premier volume de « Heavy metal guitar battle », une compilation de titres metal instrumentaux pour la plupart, provenant de la discographie des meilleurs guitar heros japonais de l’époque. Ainsi figure à côté de Tak, Kenji Kitajima, non moins illustre guitariste que Tak, et Takanobu Matsuda, grand claviériste et très bon ami de Tak. Cette compilation, véritable marque de fabrique du courant heavy metal des années 80 japonais, effectuera des tournées live tous les ans, et Tak figurera encore sur le volume 2 de « Guitar monsters » en 1997.
Suite à plusieurs albums de participation avec la « reine du métal japonaise », dont « Blue revolution », et « Promise in the history », Tak intègre le groupe TM Network, par hasard, profitant de l’indisponibilité de l’un des guitaristes du groupe. C’est ainsi qu’il rencontre Tetsuya Komuro, qui deviendra pour quelques temps son mentor. En effet, voulant quitter le groupe après la première tournée, car trouvant que les parties guitares de TM Network trop vides pour lui, Tetsuya Komuro le rappelle et lui propose de le former au songwritting à côté de la 2eme tournée de TMN.
Tak aura notamment participé, que ce soit à la production ou l’interprétation, aux albums « Self control », « human system », « Carol », en 1988, et « Dive into your body » en 1989.
Au bout d’un certain temps, une évidence s’impose au songwriteur-instrumentiste-producteur Tak Matsumoto : le besoin de jouer et diffuser sa propre musique. C’est ainsi que née « B’Z », en parallèle à sa carrière solo instrumentale. La stupeur et l’approbation de Tetsuya, après le premier concert de B’Z en 1988, confortent Tak dans ses choix et l’aventure peut vraiment commencer.
A ce propos, Koshi, chanteur de B’Z choisi par Tak, a aussi participé en même temps que son aîné à un album de Megumi Hayakawa « metal version », en 1985, soit 3 ans avant le casting pour sélectionner le chanteur de B’Z, cette anecdote renforce le sentiment de force du destin autour des deux compères qui deviendront le groupe le plus vendu au Japon. Leur rencontre serait due à Nagato Daiko, président de la « being record company », la maison de disque qui avait déjà repéré Tak…
En même temps, Tak participera à un groupe « Urusakute gomen ne! » mené par le virtuose bassiste Yoshihiro Naruse, en 1987, qui a notamment joué avec Akira Jimbo du groupe Cassiopea. En 2001, Tak remet le couvert avec le « Urusakute Gommenne Band », sur lequel il joue « under my feet ». Les aficionados du guitar hero peuvent notamment le retrouver sur une vidéo pédagogique de basse « Lesson bass shopper » de Naruse, où il joue en compagnie de plusieurs autres virtuose un morceau instrumental, ceci bien avant le commencement de sa carrière solo en 1988.
Il collaborera à nouveau avec Kenji Kitajima, pour l’album « Early Takes » en 1987, sur le quel figurent « touch operation » et « dead line » issus de sa discographie solo instrumentale, ainsi que 2 titres de Kenji Kitajima, (ces 4 titres figurent aussi sur le « Heavy metal guitar battle ») auxquels ont été ajoutés 2 titres du « Urusakute gomen ne! ».
Le nombre d’icône de la musique japonaise qui compte parmi les contacts de Tak prend alors une importance considérable sur tous les plans.
La musique de Tak
En 1988, alors qu’il termine sa période avec TMN, Tak sort son premier album solo instrumental « Thousand wave », et forme B’Z. Sur son album solo figure notamment le thème de l’animé première version d « Vampire Hunter D », composé par Tetsuya Komuro. Il reprendra cet album et le ressortira tel quel en Octobre 1996, avec deux titres bonus déjà présent sur son single de 1991 « Love Ya ». Cet album est pour ainsi dire son fer de lance ; de loin le plus « heavy », c’est l’album qui l’a propulsé au rang de guitar hero à la période où il en avait besoin, les années 80 donc.
Pour comprendre la motivation et les influences de Tak, il faut citer son album solo « Rock and Roll standart club » sorti en Mai 1996, où il reprend les musiques anglophones qui l’ont poussées à devenir musicien, avec des groupes tels que Withesnake, Jeff Beck, Mikael Shenker Group, Janis Joplin, Garry More, Led Zeppelin et Deep Purple.
En 1999, il sort « Knokin’ « T » around », dont la qualité provient en partie de la participation de Billy Sheenan, bassiste américain virtuose, et Shinya, batteur de Luna Sea, pour l’hymne de la carrière instrumentale de Tak « Go further ». Ce titre est par ailleurs devenu l’hymne du championnat mondial de formule1 japonais. C’est notamment pendant cette année que B’Z a fait son premier « breack », officiellement dans le but de se concentrer sur leur carrière solo. L’attente en valait la peine, puisque B’Z sort « Survive », un des albums les plus aboutis du groupe, et Tak offre « Knokin’ « T » around », dont la maturité contraste avec le poids dense des guitares imposantes de « Thousand wave ».
En cette même année 1999, Tak Matsumoto rencontre le virtuose américain Steve Vai, qui l’avait repéré depuis un certain temps déjà. Le guitariste japonais compose et joue pour l’album de Vai « The ultra zone », le titre « asian sky », sur lequel Koshi chante par ailleurs.
C’est l’année de la rencontre avec l’occident puisqu’en 99 toujours, Tak rencontre Eddie Van Halen, son modèle, dans une interview mémorable ou les deux héros discutent de leurs influences, de leurs débuts… faisant la joie des journalistes présents.
Le 8 juin 99, lors d’une conférence de presse, le dragon de Kansai annonce qu’il disposera de ses propres modèles de signature « Gibson », créant ainsi la surprise en stoppant son partenariat avec Yamaha, et sans avoir recours à la 1ere marque japonaise : ESP, qui sponsorise au Japon la majorité des groupes. Tak devient le premier guitariste asiatique à bénéficier de cette reconnaissance de la firme américaine Gibson.
Par la suite, il obtiendra deux autres signatures Gibson et plusieurs prototypes de guitares construites selon sa volonté.
En 2002, Tak créé l’évènement en sortant simultanément un mini album « Dragon from the west », d’inspiration hard rock blues, et un album transcendantal « Hana », sur lequel figure une reprise de « little wing » d’Hendrix, et « romeo & juliet ». Steve Vai a encore participé à une partie de la production.
La tournée 2002 de B’Z sera aussi pour Tak une des plus marquantes, puisqu’il retrouve Billy Sheenan et Matsuda Takanobu parmi son line up live. La prestation de B’Z à la clôture de la coupe du monde de football lui permet de rencontrer et jouer avec Aerosmith.
Le dernier impact médiatique du guitar hero au Japon, a été la sortie de son 7eme album solo « The Hit parade », le 25 Novembre 2003, qui recense pas moins de 17 titres issus des standarts japonais des années 70, où il s’accompagne des idoles à la mode telles que Izumi Sakai (Zard), et Mai Kuraki. La polémique portait alors sur la légitimité de « saccager » les titres originels, patrimoine culturel japonais, à coup de riffs heavy metal, et sur l’éternelle question « Est-ce que les consommateurs auraient aimé / acheté cet album s’ils avaient connus les versions originales ?».
En effet, les fans de Tak sont issus d’une autre génération et ont une connaissance culturelle assez hermétique de cette période 70’. Il faut savoir qu’au Japon, il n’existe habituellement pas le genre de polémique qu’on peut rencontrer en occident par exemple, à la sortie d’un produit commercial, le phénomène mérite donc d’être souligné.
B’Z.
C’est en 1988 que Takahiro décide de former B’Z en réponse à son besoin de jouer et diffuser sa propre musique ; non pas qu’il ne pouvait pas le faire dans sa carrière solo (plusieurs albums tels que « Knokin’ « T » around » ou « the changing » sont d’ailleurs majoritairement chantés et non instrumentaux), mais sans doute éprouvait-il le désir de créer un groupe de pop « variété » facilement accessible et produit de manière plus industrielle que ce qu’il avait réalisé jusqu’à présent.
Au sein de B’Z, Tak composera, produira et interprétera presque la totalité de la discographie.
De 1988 à maintenant (36eme single « Banzai sorti le 3 Mai 2004), 2 maîtres mots auront défini la musique de B’Z : innovation, et polyvalence.
Sous ces 2 mots se révèlent le véritable talent de Tak.
-Innovation
C’est bien la pièce maîtresse de B’Z. Pour le son tout d’abord, chaque album surprend par sa nouveauté et sa fraîcheur (les mauvaises langues diront que toutes les chansons de B’Z se ressemblent). Un tel renouvellement de l’intérêt des fans ne manquera d’ailleurs pas de figurer périodiquement dan les gros titres de la presse.
La presse justement, voila ou le nom de « B’Z » prends tout son sens. Les trouvailles de Tak pour satisfaire les fans seront systématiquement mentionnées en première page, de manière régulière et soutenue. Ainsi un écran géant diffusant des images de clips animés, des effets de lumières (lasers) pour introduire leur hymne « love phantom », les jeux de scène ou les frasques de Koshi feront le régal des grands journaux japonais.
Quelques scandales marqueront les médias, comme le divorce de Tak et sa liaison avec une fille beaucoup plus jeune (devenue sa femme depuis)
-Polyvalence
De l’euro beat des débuts, le son devient progressivement rock classique (« roots » on peut dire), pour devenir power rock à la limite du heavy metal (dans sa définition japonaise) vers 1998, pour tourner un court instant, vers le blues pour finalement aboutir, depuis 2002 jusqu’à présent sur un rock international (tout en gardant les sonorités japonaises si douces à nos oreilles).
Et les deux compères sont crédibles. Il suffit de comparer leur carrière solo sur une même période pour s’en convaincre. De même les occasions où Koshi (le chanteur) joue d’un instrument (guitare acoustique en général) pendant les concerts témoignent de la sincérité de la polyvalence sonore de B’Z.
Tak et l’exportation.
En 2001, Tak effectue sa première sortie hors du Japon pour les tournées taiwanaises et Hong Konguaise de B’Z, puis en 2003 pour sa tournée nord américaine. Cette excursion sur l’occident aura en fait permis à Tak de recruter un line up entièrement international afin de créer le « TMG » (Tak Matsumoto Group), dont le premier single est sorti fin Mars 2004, intitulé « Oh Japan, our time is now », et qui sera en tournée live cet été au Japon. L’album sort le 23 Juin, et là encore, il marque : est ce du rock japonais, du hard rock US… ? A mi chemin entre le son international actuel et le hard rock des 70’ joués à la sauce japonaise du shreddeur de Kansai (comme par exemple « Rock & roll standart club ») il est difficile de se faire une opinion arrêtée sur cet album tant il succite l’interrogation.
Continuant en parallèle B’Z et probablement sa carrière solo, Tak devient un des musiciens japonais les plus occupés et les plus « touche à tout » du Japon.
On peut donc résumer la carrière de ce géant de la musique japonaise : régularité, constante innovation, polyvalence, qualité .. Tout ça est très subjectif bien entendu, mais force est de constater que Tak Matsumoto, au travers de toute son œuvre, ne semble pas posséder de limites artistique.
Après on aime ou on aime pas, mais étant donné sa polyvalence, il est vrai qu’il parait difficile de dénigrer chacun de ses projets, d’autant plus qu’il possède au Japon une image médiatique presque parfaite, bien qu’il sache rester discret hors de ses impératifs promotionnels.
Alors que B’Z a frappé un coup fort avec « banzaï » le 5 Mai dernier, et que la carrière solo de Tak change une fois de plus de direction, c’est le TMG qui étonne le plus avec un album qui en promet certainement un prochain, permettant on l’espère de définir enfin le style de cette formation.
CHRONIQUE
A l'heure où Tak a déjà fait ses preuves en live avec son TMG, où il transcende son style avec un "house of strings" impérial, où B'Z reprends du service après une année de pause riche en activité solo (autant pour Tak que pour Koshi), il n'y a plus grand chose à attendre de Tak tant il s'est montré polyvalent, inventif, efficace sur tous les terrains (Jpop, gros Jrock, instrumental, session, symphonique, "zen attitude" avec Hana, ..) . Et pourtant il reste encore beaucoup de points d'ombre à éclaircir, par exemple sa période de session, ses débuts dans B'Z, son carnet de contacts (Eddie Van Halen, Aerosmith, Steve Vai, Isumi Sakai, Komuro, Mai Kuraki, ... )
Alors qu'il s'est essayé à tous les styles, on en attends toujours plus du dragon du Kansai, comme s'il pouvait ré inventer la guitare japonaise.