J'utilise un pseudo parce que la famille de JPD me connait bien.
J'étais musicien de session et producteur à mes heures dans le milieu à Paris.
Juste une question.
Vous savez ces compils qu'on trouve chaque année, "Best of 2009" "Ibiza 2012" etc.
On en trouve dans tous les vide greniers, dans les cash express, dans les Emmaus, dans les braderies à 2 euros etc.
Vous avez déjà trouvé UN de ces best sellers évoqués par JPD dans ces bacs ?
Non bien sûr. Parce qu'en réalité, le système de JPD est bien connu des producteurs. On lance la machine en achetant soi même les premiers exemplaires d'une production. Selon les charts, c'était quelques dizaines à quelques centaines d'allbums. Ensuite, on les file à la famille, à des clubs etc.
Puis on essaie de continuer à en vendre aux boutiques pas trop spécialisées simplement en évoquant le bon classement de cette production (regarder, il est au top 10 à tel endroit). Il s'y sont retrouvés mécaniquement ! C'est pareil avec les ventes sur Itunes ou Spotify. Tu demandes à une ferme (en Asie, ou en inde) d'acheter 500 téléchargements d'un morceau, et tu passes facilement dans le top 3 d'un chart. Et plus ça sera pointu, plus ça le fera : musique instrumentale rock Français (qui d'autres fait ça s'il n'y a pas une sortie cette semaine là ) etc. Un gars qui s'occupe du rayon culture à Carrefour ou à Leclerc regarde ça, le mec arrive avec des articles où il est en photo avec Carla Bruni, avec Voulzy, il prend 100 copies de l'album.
Ça demande à avoir un petit capital de départ, mais quand on vend le type de prod de JPD, l'investissement se fait avec un bon retour : il vend à des rayons style Auchan, Carrefour etc. Et quand ça se vend pas, ça part ensuite à la benne. Donc c'est les circuits de revente qui épongent ce manque à gagner, là ou un musicien non connecté perd l'argent de ce qu'il n'a pas vendu. Il ne vend pas vraiment de disques au public, mais à des circuits de distributions.
Prenons l'exemple d'un autre gars avec plus de talents, mais qui n'a pas l'héritage (et donc le réseau ET l'argent du capital) de JPD. Il sort son album, il en presse 500. Il en vend 60 ou 80. Il ne se classe nulle part. Comme il n'a pas de distributeur derrière, il reste avec ses 400 copies sur le ventre, et basta.
Il perd sa mise de départ, comme il ne se classe pas il ne peut pas tourner et c'est tout.
C'est pour ça que l'immense majorité des groupes sont des fils et filles de. Parce qu'en plus de leur nom et de pognon, ils partent dans la vie avec le réseau construit par leurs parents. Les Danel, c'est une entreprise familiale ou le talent n'a rien à voir, on est simplement dans les recettes de producteurs que les autres appliquent avec plus ou moins de talent.
Si ça vous titille autant, c'est parce qu'il a pris la niche de "guitariste rock". Mais dans les faits, si vous regardez bien, dans la prod actuelle, rien de ce qui est proposé n'est vraiment d'une excellente qualité ni vraiment innovante.