Salut,
une petite explication vidéo sur le phénomène que tu cites.
Etant un grand amateur de benson, et aussi un grand détracteur par rapport à son inconstrance, je suis assez interessé par ce fil.
Le génie de Benson, c'est que "la vérité est ailleurs".
Comme tout le monde, tu vas déchiffrer un de ses plan et tu vas te rendre compte que :
1/ en gros, c'est penta + arpèges + glissés
2/ c'est un très bon virtuose... en toute décontraction.
3/ il est très imprécis. Il y a des tonnes de bruits annexes dans tout ces plans. (C'est souvent sale).
4/ Quand t'as tout fini de déchiffrer, tu te rends compte que tu n'es pas capable de sonner comme lui.
Quand je dis comme une boutade "la vérité est ailleurs", c'est que c'est le champion du monde du placement.*
Si je me risque à une définition: le placement c'est l'art d'être à côté du temps, tout en respectant la pulsation.
Benson est capable de t'exploser la tronche avec 3 pauvres notes. Et toi, quand tu prends ces 3 notes et que tu les joues ... ben, ça sonne pas.
Pour essayer de répondre à ta question: Benson est justement assez unique dans son genre. Il passe de la guimauve pure au funk puis au bebop. Tout celà est très déroutant.
J'ai une quarataine de titres de la période "Benson Quartet". C'est vraiment très inégal. Très tendu, plutôt en majeur, avec des rytmiques très typées twist - boogie woogie, souvent pas beau... mais avec des phrasés de légende qui sortent de nulle part et qui retombe dans le gnan-gnan en quelques secondes.
Et puis de temps en temps on te sort des bijoux intemporels comme celui ci :
http://www.deezer.com/listen-886484
J'ai jamais entendu des trucs comme ça ailleurs. D'où l'idée assez répandue que c'est un génie ... et à part, Ahmad Jama ou Thelonious Monk, je n'en connais pas beaucoup d'autres de cette trempe.