J'ai enfin eu le courage d'écouter le dernier Arno (enregistré peu avant sa mort, dans une relative urgence). Opex.
Son Blackstar à lui en quelque sorte. Mais totalement lui (tout comme Blackstar était du pur Bowie): pas de pathos, des accents burlesques, d'autres totalement terre-à-terre, une poésie définitivement décalée qui lui appartenait entièrement et qui est inimitable.
La mort omniprésente mais plutôt la camarde goguenarde qui t'attend patiemment à la sortie du dernier pub qu'une faucheuse terrifiante. Un pied dans un au-delà déjà accepté, apprivoisé.
Merde, qui peut bien me faire apprécier Mireille Mathieu alors que j'en ai ricané toute ma vie? Ici, elle est simplement ... juste. Arno ne chante plus guère, il parle, il nous parle avec ce qu'il lui reste de souffle. Une fois de plus, ce n'est jamais pathétique. Les arrangements sont simples, parfois dépouillés, parfois rugueux , et les guitare fuzzy qui l'ont toujours accompagné sont bien là.
Un album court, sans une note de trop. La note d'adieu très simple et juste du condamné qui a accepté sa vie et sa fin. Simple et beau. Arno.
In rod we truss.
"Quelle opulence" - themidnighter
"It's sink or swim - shut up!"