C'est un peu l'éternel débat. Plus j'avance en âge, moins je suis convaincu par mes arguments, mais plus je me tourne vers l'analogique...
J'ai une histoire qui me sert d'analogie. Je ne sais pas s'il y a un rapport, mais je la trouve très compatible avec la théorie de Zepot. C'est un vieil ami qui a fait de la course moto. Il a fait pas mal de circuit et une fois j'étais curieux de discuter de jeux vidéo, parce qu'il était évidemment passionné de jeux de course. Il m'expliquait que ces jeux avaient un niveau de réalisme hallucinant, la moindre bosse sur la piste étant modélisée. Il avait pu faire certains circuits avec les mêmes bécanes et j'avais trouvé intéressant qu'il m'explique faire de meilleurs temps en vrai que sur le jeu. Pourquoi?
Mon interprétation c'est que l'analogique (la réalité/jeu) a un grain, une texture d'imperfections (ou pas) qui sont autant de prises pour le cerveaux. Le cerveau n'utilise pas seulement la connaissance de la vitesse donnée par les yeux, mais une foule de données secondaires, qui sont des perturbations et du bruit, mais constituent aussi des points d'ancrage pour le cerveau. Un disque vinyl est plein de rayures qui sont des bruits parasites qui participent "cognitivement" à l'appréhension du morceau, aidant à l'habiter. Ce sont des aides, comme les petits cailloux non modélisés de la piste, l'effet du vent ou je ne sais quoi.
Ma théorie vaut ce qu'elle vaut, mais c'est ma manière de comprendre pourquoi des défauts, des erreurs, des bruits sont indispensable pour rendre l'objet "parlant". Comme s'il fallait des petits trucs qui fassent contraste entre le modèle et la réalité. Des petites passerelles. C'est ce qui expliquerait pourquoi on repasse les enregistrements numériques dans des préamplis analogiques ou sur des bandes. C'est incompréhensible sinon. Et dire que tous ces gens sont justes des idiophiles nostalgiques irrationnels ne me convainc pas.
Vous battez pas, je vous aime tous