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- Publié par
rhum66 le 17 Juin 2014, 17:41
Gainsbourg avait un guitariste de jazz exceptionnel dans les années 50;
Elek Bacsik
Ame tsigane et jazz américain (1963-1964)
Elaeudanla Téïtéïa, La Saison des pluies,
La Fille au rasoir, Maxim’s, Chez les yé-yé, Scenic Railway
Sur Gainsbourg Confidentiel, on n’entend que lui. La guitare d’Elek Bacsik apporte à l’album le plus jazz de Gainsbourg toutes ses nuances et son élégance. Jazzman très prisé en France à l’orée des années 60, ce Hongrois accompagne les « grands » de la chanson française et ceux qui le seront un jour : Barbara, Juliette Gréco, Jeanne Moreau, Claude Nougaro… Quand, en 1963, Gainsbourg lui propose d’enregistrer un album en trio, avec son compère contrebassiste, l’excellent Michel Gaudry, Bacsik a le vent en poupe. Il vient de sortir The Electric Guitar of the eclectic Elek Bacsik, un premier opus qui, contre toute attente pour un disque de jazz, trouve l’oreille du grand public. Ses versions de Take five et de Blue Rondo à la turk, sorties en 45 tours, passent en boucle à la radio et se classent dans les meilleures ventes !
Le toucher exceptionnel de Bacsik, la façon qu’a ce violoniste virtuose de pincer les cordes de sa guitare, d’égrener chaque note, n’est évidemment pas étranger à l’affaire. Un style syncopé dont Gainsbourg s’inspire pour ses propres textes qui entrechoquent les syllabes (Elaeudanla Téïtéïa) et fourmillent déjà d’anglicismes (Le Talkie-walkie). En 1966, Elek Bacsik s’envole pour New York plein d’espoir. Mais le rêve américain fait long feu et bientôt, le virtuose cachetonne dans des big bands de Las Vegas. Affaibli par un accident cérébral, l’homme qui rêvait de retourner sur l’Ancien Continent meurt près de Chicago en février 1993.
Ca serait super de pouvoir re-écouter le disque dont il est question dans la mini bio ci-dessus.