aïe ca a l'air mal barré concernant le projet de loi LEN. Je n'ai pas suivi les derniers développements mais vu l'incompétence de certains de nos politiques concernant le fonctionnement et les enjeux d'internet, on peut craindre le pire
.
Pour les flemmards : La disposition sur la responsabilité des hébergeurs a été supprimée, mais le caractère privé de l'email semble contesté. Jai l'impression que les softs de cryptage de mails vont être le prochain secteur en vogue
Citation:
LEN - Le Sénat confirme tout sauf la surveillance généralisée des
contenus
Communiqué de presse d'IRIS - 8 avril 2004
[Adresse de ce communiqué sur le web:
http://www.iris.sgdg.org/info-(...)html]
Examinant le 8 avril le projet de loi sur la confiance dans l'économie
numérique en deuxième lecture, le Sénat, en plein accord avec le
gouvernement, a confirmé toutes les dispositions adoptées par
l'Assemblée nationale en janvier dernier, à l'exception, sans surprise,
de l'obligation générale de surveillance des contenus par les
hébergeurs. Pour cette dernière disposition, la nécessité de conformité
à la Directive européenne et la probabilité de poursuites pour
violation de la législation européenne a prévalu, de même sans doute
que les menaces des intermédiaires techniques qui ont jugé
économiquement insupportable une telle disposition. On ne peut que se
féliciter de l'abandon de cette mesure.
Tout le reste est confirmé, malgré les efforts de certains sénateurs.
Le filtrage de l'accès à des contenus hébergés à l'étranger pourra être
ordonné par un juge, y compris dans le cadre d'une procédure sur
requête, sans débat contradictoire. Il n'est pas reconnu au courrier
électronique un caractère de correspondance privée. Une justice privée
sera exercée par les hébergeurs. La volonté politique de la droite est
pleinement satisfaite, dans la continuité totale et prévisible de
ministres interchangeables. Une timide et fugace tentative du sénateur
Trégouët de s'opposer à la possibilité de filtrage de contenus hébergés
à l'étranger a vite été retirée. C'est encore le sénateur Trégouët qui
a introduit une disposition, adoptée, créant un régime de « deux poids,
deux mesures » pour la prescription des délits de presse : prescription
de trois mois pour un contenu sur Internet ayant fait l'objet d'une
publication sur support papier, délit continu dans les autres cas. La
cohérence d'une telle mesure échappe à l'entendement.
Les Communistes tentent de défendre les valeurs de la démocratie
IRIS tient à saluer le travail des sénateurs du groupe Communiste,
Républicain et Citoyen pour défendre les valeurs démocratiques. Les
sénateurs de ce groupe ont été les seuls à vouloir rétablir le
caractère de correspondance privée du courrier électronique lorsque les
destinataires sont déterminés et individualisés, selon la
recommandation d'IRIS. Ils ont également été les seuls à tenter de
s'opposer à la mise en place d'une justice privée,
en recommandant que le caractère illicite d'un contenu soit « dûment constaté par un juge »
avant de pouvoir être supprimé, invoquant à cet égard l'Article 34 de
la Constitution ainsi que l'Article 3 de la Déclaration des droits de
l'homme et du citoyen de 1789 et réfutant l'argument fallacieux de
l'encombrement des tribunaux en s'appuyant sur le recensement des
affaires fait par IRIS dans son rapport.
Le double discours des socialistes
IRIS s'étonne du double discours des socialistes. Le Parti socialiste
affiche, sur son site web, des positions très fermes contre la justice
privée, allant même jusqu'à oublier que la loi actuelle sur la
responsabilité des hébergeurs n'est dûe qu'à la censure par le Conseil
constitutionnel de la partie de l'amendement Bloche qui instaurait déjà
une justice privée. Pourtant, les amendements des sénateurs socialistes
n'ont pas vraiment remis en cause la volonté politique de la droite :
rien sur le caractère privé du courrier électronique ; une minuscule
demande de remplacement du terme « illicite » par « manifestement
illégal », sans contester le fait que la « justice » sera exercée par
des sociétés commerciales (quoi qu'en dise l'exposé des motifs de leur
amendement) ; un soutien clair et déterminé à la possibilité de
filtrage des contenus hébergés à l'étranger. Que croire alors ? Les
discours ou la réalité des amendements et des votes ?
L'opposition doit saisir le Conseil constitutionnel
Nous attendons des parlementaires socialistes qu'ils montrent sans
ambiguïté leur attachement à la démocratie et à l'état de droit. Il en
sera encore temps, si les travaux de la commission mixte paritaire
laissent la loi en l'état. Les socialistes sont, à gauche, les seuls en
position de réunir le nombre suffisant de parlementaires pour saisir le
Conseil constitutionnel. Ils s'honoreraient dans tous les cas de cette
saisine.
Pour plus de détails, voir :
- le dossier complet d'IRIS sur la LEN :
http://www.iris.sgdg.org/actions/len
- le rapport d'analyse et de recommandations d'IRIS avant deuxième
lecture au Sénat
http://www.iris.sgdg.org/actio(...).html
- la pétition pour qu'Internet ne devienne pas une zone de non droit :
http://www.iris.sgdg.org/actio(...).html