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Je viens de découvrir, avec un degré de lassitude qui ferait passer Doc Gynéco pour un mec stressé, le #objectifbikinifermetagueule.
L'idée de ce hashtag affligeant, c'est de dire "fuck les diktats de la beauté imposés par le patiarcat à l'approche de l'été, je suis comme je suis". Le "comme je suis" allant généralement de paire avec un slip taille 52 et un double menton style pélican qui revient de la pêche.
Soit. Contrairement à ce que l'on peut penser, j'en ai rien à foutre que les gens soient gros. Vraiment. D'abord parce qu'un surpoids peut cacher un drame, une dépression, une maladie, et ensuite parce que si c'est juste le résultat d'un mode de vie fait de macdo et de feignasserie, ça les regarde.
Selon moi, les canons de beauté "imposés", qu'ils prennent la forme d'une femme 90-60-90 en bikini ou d'un rugbyman dans le calendrier des Dieux du stade, sont bénéfiques pour la société. Je développe.
Prenons Arthur. Il a 20 ans, mesure un petit mètre 80 et pèse dans les 70 kilos. Pas malingre, pas gras: banal. Si Arthur veut ressembler à Brad Pitt, il va adopter un mode de vie sportif, fait d'activité physique et d'alimentation saine. Ce mode de vie interdit de devenir une merde, car quand on prend soin de son corps et de son apparence, on a tendance à vouloir gravir l'échelle sociale, au passage. ll est donc probable qu'Arthur, arrivé à 35 ans, devienne un connard de droite bien gaulé et avec un bon salaire. On dira ce que veut des connards de droite, n'empêche que ce sont eux qui tirent la société vers le haut par leur dynamisme, leur énergie et leur entreprenariat. Le connard de droite a ses défauts, mais il est plus utile pour le pays qu'une grosse daube improductive style antifa. Bref.
Si, en revanche, Arthur se laisse séduire par le #objectifbikinifermetagueule et qu'il valide le discours féministo-gaucho ambiant qui voudrait qu'un mec obèse qui se lève à 16h et qui mange des kebabs avec les aides sociales soit mis sur un pied d'égalité avec Jérôme Lebanner ou Bernard Arnault, ça va dégénérer. Il va se laisser aller, s'auto-excuser de bâfrer des Twix à longueur de journée, écouter des bélougas égalitaristes lui dire qu'il est une personne unique et magnifique, et au final devenir une gigantesque merde dépressive en proie au suicide ou au féminisme (le suicide c'est mieux).
Idem pour les femmes, évidemment.
Arrêtez de faire semblant d'être heureux (se) quand vous ressemblez à des putains de lamantins en froc extensible. Je me permet de dire ça parce que je sais de quoi je parle: j'ai moi-même été gros. Je suis monté à 120 kilos (j'en pèse aujourd'hui 95 pour 1m92). Attention: pas que du gras. A cette époque j'étais manoeuvre de chantier, et j'avais une force physique à rendre une vache tétraplégique avec une baffe. N'empêche que j'étais gros et puis c'est tout.
On n'est pas heureux quand on est gros, c'est pas vrai. On fait semblant de s'en foutre et on se la joue "bon vivant" en société, mais une fois à la maison on évite les miroirs pour fuir le spectacle navrant de ses propres bourrelets qui dégueulent de partout.
Être un sac poubelle rempli de graisse n'est pas une fatalité. Quand j'ai compris ça, je me suis repris en main, j'ai perdu 30 kilos en un an et je n'ai plus jamais cessé de pratiquer la musculation et les sports de combat. C'était il y'a dix ans. Je ne suis pas une gravure de mode, je ne suis pas obsédé par les calories que j'ingère et que je dépense, mais je m'entretiens un minimum pour pas ressembler à une salope de baleine.
"Regardez ce connard de Marsault qui s'envoie des fleurs en regardant ses gros bras dans le miroir". Oui, et? C'est honteux de se reprendre en main physiquement, de travailler dur pour avoir une belle vie, et d'encourager les gens à suivre le même chemin, du moins les grandes lignes?
Tous les égalitaristes à la con, là, les "tu pèses 200 kilos et tu es dépressive mais tu es belle et rayonnante, ma chérie", vous êtes des marchands de défaite, vous prônez l'abandon, l'excuse, vous rejetez la volonté, vous transformez les gens en flaques de renoncement. Et comme personne ne veut de vous parce que vous êtes gros, cons et pénibles, vous allez finir par vous reproduire entre vous pour finalement engendrer des générations entières de perdants à gros culs.
Voilà.
Et pour les gens à peu près normaux qui me lisent: c'est pas grave si t'es pas exactement gaulée comme Jessica Alba, c'est pas grave si t'es moins musclé que Hugh Jackman, c'est pas grave si t'as un peu de bide, j'en ai aussi. Mais fait quand même un effort pour ressembler à quelque chose, te laisse pas aller, arrête de bouffer des Curly toute la journée, relève la tête, respecte-toi un minimum.
La vie commence toujours demain, force à toi et breum courage.
Marsault
