Le mal qui est en nous s’exprime sans détours dans notre rapport aux bêtes
Que personne ne dise qu’à se soucier des animaux, on oublie les hommes, les terribles souffrances que des milliards d’entre eux endurent, parce qu’il y a la guerre, qu’ils sont exploités comme des forçats ou qu’ils meurent de faim ! Car
cette clameur immense qui vient de nos compagnons qui n’ont ni ordinateur ni tribunal pour nous accuser parle aussi des hommes, du mal qu’ils sont capables de commettre.
Le mal qui est en nous, ce penchant à dominer autrui, à exercer sur lui sa puissance pour le dompter et l’anéantir, pour que sa volonté soit réduite à la simple obéissance, pour qu’il ne soit plus rien qu’un jouet dans nos mains, s’exprime sans détours dans la manière dont nous agissons avec les bêtes.
Quand un être, humain ou non humain, n’est pas protégé par la loi, et que règle l’impunité, alors il court tous les risques, car le monstre qui est en nous peut surgir pour l’exterminer. Je ne dis pas que tout le monde deviendrait un tortionnaire si la guerre éclatait, qu’il violerait, arracherait les bébés du ventre de leur mère, comme cela arriva maintes fois dans l’histoire, y compris la plus récente, et comme cela a été narré par de nombreux auteurs, que l’on pense à la trilogie rwandaise de Jean Hatzfeld ou aux analyses de Patrick Clervoy dans L’effet Lucifer: Du décrochage du sens moral à l’épidémie du mal. Je dis qu’il faut regarder en face la réalité du mal et réfléchir aux conditions ( et pas seulement aux circonstances) qui font qu’il «prend» sur un individu. Qu’est-ce qui fait qu’un être, autrefois loyal et droit, est vaincu par le mal, qu’il l’exerce ou qu’il en soit le complice et l’observe comme un voyeur? Je dis aussi que
ce mal est déjà victorieux quand on tolère le martyre des bêtes. Pire, il est à notre porte, prêt à franchir toutes les barrières installées par la morale et le droit, quand on l’encourage, comme c’est le cas avec certaines traditions (corrida, grind, etc.).
Quand on l'encourage, comme c'est le cas avec la corrida, le grind, la chasse...