Simon Springer a écrit :
Rien du néolibéralisme ne mérite notre respect, c’est pourquoi de concert avec une politique préfigurative de création, mon message est tout bonnement : « fuck it ».
Fuck l’emprise qu’il a sur nos imaginations politiques.
Fuck la violence qu’il engendre.
Fuck l’inégalité qu’il vante comme une vertu.
Fuck la manière dont il a ravagé l’environnement.
Fuck le cycle sans fin d’accumulation et le culte de la croissance.
Fuck la société du Mont-Pèlerin et tous les think tanks qui continent de la soutenir et la promouvoir.
Fuck Friedrich Hayek et Milton Friedman pour nous avoir refourgué leurs idées.
Fuck les Thatcher, les Reagan, et tous les politiciens lâches et intéressés qui ne cherchent qu’à satisfaire leur avarice.
Fuck l’exclusion basée sur la peur qui perçoit les « autres » comme méritant de laver nos toilettes et d’éponger nos carrelages, mais pas comme des membres de nos communautés à part entière.
Fuck l’attrait grandissant des chiffres et l’incapacité d’apprécier que tout ce qui compte ne
peut être compté.
Fuck le désir du profit qui prime sur les besoins de la communauté.
Fuck absolument tout ce que le néolibéralisme représente, et fuck le cheval de Troie dans lequel il est arrivé !
Depuis bien trop longtemps, on nous a répété qu’ « il n’y a pas d’alternative », qu’ « une marée montante fait avancer tous les bateaux », que nous vivons dans un monde darwinien cauchemardesque régi par la loi du plus fort. Nous avons mordu à l’hameçon et tout avalé de la « tragédie des communs » ; alors qu’en réalité, ceci est une ruse qui reflète la « tragédie du capitalisme » et ses pillages sans fin (Le Billon 2012). Le talon d’Achille de Garrett Hardin (1968 ) était qu’il n’a jamais arrêté de penser au bétail comme appartenant à un propriétaire privé.
Que se passera t-il lorsque nous invoquerons l’idée des communs comme le bien commun
sans présupposition de propriété privée (Jeppesen et al. 2014) ?
Que se passera t-il lorsque nous commencerons à porter plus d’attention à la préfiguration des alternatives qui existent déjà et privilégient ces expériences comme les formes les plus importantes d’organisation (White et Williams 2012) ?
Que se passera t-il lorsque au lieu d’avaler l’amère pilule de la concurrence et du mérite, nous concentrerons nos énergies non pas sur les remèdes que nous prescrit le néolibéralisme, mais sur la guérison plus profonde qui résulte de l’entraide et la coopération (Heckert 2010) ?