Confiné-es - Mode d'emploi

Pour certains peut-être, prise de conscience toussa mais j'y crois pas trop ....

ça fait toujours rire Lassalle qui joue le petit paysan, député depuis 20 ans, habitué des cercles élitaires parisiens depuis des lustres, et avec le cumul de ses autres fonctions, il palpe minimum 10000 euros par mois.
Mais bon la com' rurale, ça marche toujours pour rendre sympathique, modeste et proche des gens à peut près n'importe qui.

Au moins le confinement a le mérite d'inspirer pas mal d'âmes seules sur Youtube ... pour le meilleur (parfois) et le pire (souvent)

Au risque de me répéter, j'ai bien peur que "l'après" confinement ne soit qu'un pauvre retour forcené vers "l'avant" confinement…
J'ai cru un bref instant que l'Homme saurait tirer parti de "l'événement" pour réfléchir et avancer vers quelque chose de plus authentique; mais la déficience intellectuelle du plus grand nombre, toutes classes confondues, m'oblige à penser qu'il n'en sera rien…

Je suis plus optimiste que toi. L'après n'est à mon avis pas pour demain, ni peut-être après demain.
Nous n'en avons pas encore fini avec cette saleté, loin de là.
Et c'est peut-être un mal pour un bien.
Je pense que ces 2 mois de confinement ont fait réfléchir plus de monde que tu ne crois. ça aurait été 2 semaines, d'accord avec toi, juste un mauvais moment à passer on oublie et on repart comme avant. mais au bout de 2 mois, personne n'a envie de se renfermer pour XX semaines. Je pense qu'à un certain niveau ça restera gravé dans les mémoires, d'autant que comme je disais l'après n'est pas encore vraiment là.
La période de déconfinement, à cheval sur le pendant et l'après va certainement durer longtemps, on risque encore d'y être en 2021. Cette vigilance sur la longueur est peut-être ce qui fera prendre conscience au plus grand nombre qu'un mode de vie est à revoir ou à ré inventer.

Assez d'accord avec toi, voire un peu plus pessimiste
j'ai bien peur que les belles déclarations et les bonnes résolutions ne résistent pas au retour à la vie "normale" (et à ses bonnes habitudes), et aux discours incitant à la reprise économique ...

Cette période a provoqué d'énormes changements dans les rythmes et les rapports au travail et aux autres, amis, famille. Le sens de la vie, ni plus ni moins. Après, il faut peut-être arrêter de tout mettre sur le dos de l'imbécilité supposée des gens. La vie reprendra comme avant parce qu'elle repose sur bon nombre de choses sur lesquelles nous n'avons aucune prise. Et c'est pour cette raison, aussi, que nous nous efforçons de reprendre un peu de contrôle sur le peu que nous autorise ce monde. Quand on passe les 3/4 de notre temps éveillé dans une activité éreintante monotone, sans intérêt et mal payée, difficile d'être créatif le dernier quart de notre temps.
Par contre, cette parenthèse aura permis à beaucoup d'entre nous de vivre une période privilégiée avec ses proches. Certains ont vécu une énorme plage de temps libre permettant un retour sur soi, malgré les soucis d'un revenu diminué, d'un travail perdu, ou parfois encore la solitude. D'autres ont juste pu s'initier aux vertiges du télétravail, synonyme très souvent d'une augmentation du temps de travail effectif. Mais aussi expérience d'un rythme différent, d'un drôle de déplacement où sa famille proche devient presque collègue et ses collègues, familles lointaines. C'était mon expérience et je pense que tous ceux qui ont vécu ça ont pu se rendre compte à quel point le rythme ordinaire forcé et effréné est nocif. Combien il est importamt d'essayer de travailler pour vivre et pas de vivre pour travailler.
Parmis toutes ces personnes, la configuration de ces derniers jours les aura marqué de façon indélébile. Et l'effet du confinement se verra en subtilité, parmi ces gens qui ont vécu le confinement dans leur chaire, dans une attitude moins egocentrée, moins focalisée sur la valeur travail. Mais aussi peut-être réconciliée avec le travail, autrement.

Quant aux retraités ils ont vécu une réduction de leur liberté de vivre leurs journées de loisirs comme bon leur semble. Mais peut-être que certains comprendront qu'on vient de mettre par terre l'économie, donc nos retraites futures, pour sauver leurs vies.

Il y a des belles leçons de solidarité réelle qui ont été donnée. Les passer par dessus bord est injuste.

Je suis extrêmement pessimiste quant à la suite.
Les inégalités ont été accentuées par ce confinement et la crise économique qui arrive va rajouter une couche là dessus.
De nombreuses pertes d'emplois à venir, une inflation déjà constatée sur des produits alimentaires et qui ne cessera pas après la sortie du confinement. Lui même est assez précaire par rapport à nue potentielle seconde vague.

d'un point de vue purement personnel, je n'ai pas le droit de me plaindre car mon appart est chouette et j'ai pas mal de livres et de passions mais psychologiquement ça a été très difficile. Je pense à ma voisine de 80 ans, seule, asthmatique, surpoids qui n'est pas prête de mettre le nez dehors.


La lettre de Houellebecq...

https://www.franceinter.fr/emi(...)enard

Les effets économiques vont mettre environ 10 ans à se résorber. On ne le voit pas encore clairement aujourd'hui, mais là on vient de sacrifier la génération de ceux qui ont 20 ans.

On va assister à un retour de la question sociale avec forcément un regard nouveau sur la solidarité puisqu'on vient d'assister à mouvement de solidarité sans précédent dans l'histoire (lors de la grippe de Hong Kong, on ne s'est pas soucié des personnes âgées).

Je suis vraiment bien plus pessimiste que ça. Nous avons mis 10 ans à nous relever de 2008 qui était une toute petite crise à coté de celle là.
L'impact va être, selon moi, dramatique pour tous avec des effets de bord sur la solidarité, la violence, les positions encore plus tranchées et plus agressives.
Le décrochage scolaire d'une bonne partie des personnes déjà en difficultés, "instruites" par les réseaux plutôt que par les profs. Ca va faire très mal

Sans parler des cas de stress post-traumatique. Tout le monde n'a pas eu la chance de vivre dans des conditions correctes pendant 2 mois.