Je n'ai jamais compris la critique du woman spreading, dans les trains.
En général j'aime bien la compagnie des bourgeoises, elles sentent bon et se tiennent plus calmes que les ados. Plus elles s'étalent langoureusement, plus il y a des chances que je m'assois à leur côté. J'adore les entendre soupirer et enlever nonchalamment leur affaire. Après, sans enlever mon cuir, je sors mon ordinateur portable et je tente d'écrire une ou deux pages en soufflant fort - ça aide a me concentrer. J'ai le coude impérial et je compense ma maigreur par une maladresse touchante: je cherche inévitablement à un moment ou un autre des papiers dans mon sac, qui renferme un bordel sans nom, et laisse non moins inévitablement tomber, un stylo, un post-it, une clé USB, qui roule en général sous le siège de la dame. Je rougis tout en me penchant pour ramasser l'objet. Je tiens souvent à peine 20 minutes, avant de craquer pour le sandwich que j'avais prévu pour midi. Alors là je pose l'ordinateur sur la tablette tout en m'excusant, et je plonge à nouveau dans mon sac, pour sortir un morceau de nourriture odorant, que je mastique avec application, tout en m'efforçant de faire le moins de bruit possible (il n'y a pas plus bruyant que quelqu'un qui essaie de manger silencieusement). Puis en général je me lève pour aller me rincer les mains aux toilettes, mains que je n'essuie jamais dans les toilettes publiques (ce qui laisse - bénéfice secondaire - la poignée toute trempée).
Bref, je suis un prédateur de tranquillité, le cauchemar de la coprésence et le roi du spreading intégral
Vous battez pas, je vous aime tous