Malgré des centaines de participations avec les plus grands musiciens de ce monde (et même de l’autre : Michael Jackson en tête), des succès publiques et critiques obtenus avec trois groupes différents, Slash n’avait jamais cru bon de se lancer dans la composition d’un album solo. L’annonce de la sortie d’un disque éponyme avec une multitude d’invités au chant avait donc de quoi surprendre et pouvait même être accueillie par les plus pessimistes comme l’amorce tranquille d’une fin de carrière. Mais, sans entendre la moindre note de musique, tout ceci ne constituait que des spéculations infondées. Chronique de l’événement guitaristique du printemps en attendant le mois prochain une interview de Slash !
A l’image du line-up hallucinant de chanteurs réunis ici, les morceaux affichent une grande diversité stylistique. L’Américain maîtrise tous les styles du rock et il les passe en revue en rajoutant ses licks et rythmiques uniques. Le disque lui présente également une occasion de rêve pour faire la fête avec ses potes notamment les ex-Guns n’ Roses Izzy Stradlin, Steven Adler et Duff McKagan. Mais il ne faut pas s’attendre à une quelconque émulation des classiques de la fin des années 80 / début des années 90. Cet opus n’a pas d’autre ambition que d’enchaîner des titres plaisants, faciles et diaboliquement mélodiques. Les dénigreurs n’avaient peut-être pas tort…Contrairement à bon nombre de ses confrères se lançant dans l’écriture d’un album solo, Slash a décidé de ne pas mettre une guitare masturbatoire au centre des débats. Comme dans les trois groupes auxquels il a participé, il se met entièrement au service des compositions et tant pis pour ceux qui souhaitaient un disque de blues fusion techniquement renversant. Cela n’empêche nullement le chevelu de livrer au passage quelques soli d’excellente facture (« Watch This », « By The Sword », « Ghost »).
De par le choix des chanteurs, Slash a du mal à ne pas passer parfois au second plan, notamment lorsque l’identité sonore rappelle grandement le groupe d’origine du vocaliste. « Nothing To Say » sonne ainsi comme un authentique morceau d’Avenged Sevenfold. « Doctor Alibi », aussi, semble tout droit sorti d’un album de Motörhead. Mais à moins de donner une partition de chants grégoriens à ce vieux bougre de Lemmy, comment pourrait-il en être autrement ?
D’autres leaders sont utilisés à contre-emploi comme Fergie des Black Eyed Peas sur le sympathique « Beautiful Dangerous ». Et, au milieu des stars, nous avons même droit à une vraie révélation avec Myles Kennedy que Slash va d’ailleurs embarquer dans son groupe de tournée pour promouvoir le disque. Celui qui a fait ses preuves avec Alter Bridge parvient à illuminer une des moins bonnes chansons du disque (« Starlight ») par son timbre de vrai mâle, sûr et puissant.
Les erreurs de tir demeurent très rares sur Slash et se limitent uniquement aux morceaux les plus ouvertement pop (« Gotten » et l’horripilant « Adam Levine, I Hold On »). L’album incrémente même le répertoire du guitariste de quelques classiques avec les imparables « By The Sword » et « We’re All Gonna Die » qui devraient passer le cap de la scène sans aucun mal. Le retour sur les planches de Slash dans un cadre qui lui conviendra certainement mieux que celui de Velvet Revolver constitue sûrement la meilleure nouvelle de ce premier album solo, pas dépourvu d’intérêt mais pas incontournable pour autant.
Line-up :
Slash (guitare)
+ une foule d’invités
Tracklist de Slash (en gras les morceaux essentiels) :
1. Ghost (feat. Ian Astbury & Izzy Stradlin) 3:34
2. Beautiful Dangerous (feat. Fergie) 4:35
3. Crucify the Dead (feat. Ozzy Osbourne) 4:04
4. Back from Cali (feat. Myles Kennedy)
5. Promise (feat. Chris Cornell) 4:41
6. By the Sword (feat. Andrew Stockdale) 4:50
7. Gotten (feat. Adam Levine) 5:05
8. Doctor Alibi (feat. Lemmy Kilmister) 3:07
9. Watch This (feat. Dave Grohl & Duff McKagan) 3:46
10. I Hold On (feat. Kid Rock) 4:10
11. Nothing to Say (feat. M. Shadows) 5:27
12. Starlight (feat. Myles Kennedy) 5:35
13. Saint is a Sinner Too (feat. Rocco DeLuca) 3:28
14. We're All Gonna Die (feat. Iggy Pop) 4:30
Discographie :
Guns N' Roses
Appetite for Destruction (1987)
G N' R Lies (1988)
Use Your Illusion I (1991)
Use Your Illusion II (1991)
The Spaghetti Incident? (1993)
Slash's Snakepit
It's Five O'Clock Somewhere (1995)
Ain’t Life Grand (2000)
Velvet Revolver
Contraband (2004)
Libertad (2007)
En solo
Slash (2010)
Slash – Slash
Roadrunner
www.slashonline.com
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