IA, né en 1969 à Goteborg, commence à jouer de la guitare à treize ans en s’inspirant de Frank Zappa et de Kiss mais rapidement ses influences se diversifient. Il ira puiser dans le jazz (Miles Davis) et le metal (Slayer) pour concocter un melting pot musical qui prendra tout son sens à partir de 1998 avec l’album éponyme décrit à l’époque comme un disque de « heavy-pop-rock-latin-world-jazz-avant-garde-metal-blues ». Bizarrement, rien ne sonne plus juste…
Néanmoins, avant d’en arriver là, Eklundh transite par les groupes Frozen Eyes et Fate. Il quitte ces derniers en 1991 et s’en va former, un an plus tard, Freak Kitchen. Le line-up d’origine (Christian Grönlund à la basse et Joakim Sjöberg à la batterie) restera stable jusqu’en 2000 et sortira quatre disques qui montent lentement et sûrement en intensité, en savoir faire et en attrait. Bijou incontestable du « Mark One »,
Dead Soul Men propulse le big rock du trio vers le haut des palmarès de fin d’année des magazines spécialisés. Avec un fond musical que ne renierait pas King’s X ainsi qu’une fécondité créative toujours à la limite (qui a oublié les concerts où Mattias joue avec un vibromasseur et la manière de Jimmy Page et son archer de violoniste ?), ce quatrième opus s’impose grâce à des tubes comme « Silence ! » et une qualité d’ensemble exemplaire.
Le niveau ne baissera pas, bien au contraire, avec l’arrivée de Christer Örtefors, bassiste capable de magnifiquement bien chanter (comme le montreront les morceaux « Razor Flowers » et « Infidelity Ghost ») et de Björn Fryklund aux baguettes.
Move, en 2002, reste à ce jour le disque le plus marquant du groupe et synthétise à merveille leur musique crossover avec des titres pop/rock comme « Seven Days In June », hard rock catchy avec « Nobody’s Laughing », metal humoristique avec « Propaganda Pie » ou « Porno Daddy ». Freak Kitchen constitue une station de radio à lui tout seul et, s’il n’y avait les soli de guitare concis et écrasants par leur classe, ses albums auraient beaucoup de mal à trouver leur cohérence. En 2005,
Organic voit le jour mais manque d’innovation. Sans être mauvais, il fait davantage penser à un Move Part Two qu’à un authentique nouveau disque…
En dehors de Freak Kitchen, Eklundh participe à de nombreux projets comme ses très recommandables albums solo (en particulier Freak Guitar : The Road Less Traveled), ses guitar clinics (Freak Camp) et ses guest spots sur des disques d’Evergrey, Soilwork (à trois reprises) de Martin Motnik ou des hommages à Jason Becker et Yngwie Malmsteen. Depuis
Organic, le guitariste a été moins productif que d’habitude, les fans devant se contenter presqu’exclusivement de sa participation à l’Art Metal de Jonas Hellborg. C’est donc avec le sourire que l’on attendra la rentrée, car avec des noms de morceaux aussi « freaky » que « God Save the Spleen », « Honey You’re a Nazi » ou encore « Sick ? (Death by Hypochondria) »,
Land Of The Freaks s’annonce sous les meilleurs auspices ! De quoi contenter les vaches : meuuuuuuuh !
Line-up
Mattias "IA" Eklundh (chant, guitare)
Christer Örtefors (basse, chant)
Björn Fryklund (batterie)
Discographie
Appetizer (1994)
Spanking Hour (1996)
Freak Kitchen (1998)
Dead Soul Men (2000)
Move (2002)
Organic (2005)
Land of the Freaks (2009)
Thunderstruck Productions
www.freakkitchen.com