Révision esthétique
Première nouveauté : le format. Abandonnant le casing représentatif de la marque depuis ses premières pédales, les nouvelles réalisations prennent places dans des boîtiers beaucoup plus petits (environ 2/3 moins larges, moins hauts et moins profonds) : le bonheur pour ceux qui les empilent à leurs pieds !
Dans une certaine logique, ces enveloppes sont également plus légères – ce qui n’est pas nécessairement un atout commercial dans une société où l’on associe très souvent (mais à tort) la qualité et la solidité au poids. Attention cependant aux guitaristes n’utilisant pas de pedalboard, mais positionnant leur pédales par terre : un boîtier trop léger « s’envole » facilement, tiré par le câble venant de la guitare.
On constate que les textures des revêtements différent d’un modèle à l’autre : tandis que le NeoComp et la QuintMachine sont mats, les robes des ReplayBox et DivaDrive sont satinées et celle du Karma lisse comme les précédentes réalisations de T-Rex. La première impression générale concernant ces prototypes est une légère baisse de qualité (par rapport aux éditions précédentes) des boîtiers. Le revêtement s’écaille légèrement lorsque l’on ôte les vis au dos des pédales, l’intérieur de certaines pédales n’est pas très propre, comporte des traces de colles… Espérons que les sorties de série bénéficient d’un meilleur contrôle qualité.
Ces pédales ne sont pas True-Bypass. En effet, T-Rex estime que cette spécificité apporte plus d’inconvénients (« pop » à l’enclenchement, perte de brillance lors de grandes longueurs de câbles) que d’avantages, et lui préfère un bypass bufferisé qui se veut ici plutôt invisible.
Tous ces modèles fonctionnent en 9V, que ce soit sur secteur (alimentation non fournie) ou pile. A ce propos, deux points négatifs : l’indication en anglais d’une utilisation sur pile uniquement en cas d’urgence (pour pousser à acheter une alimentation T-Rex probablement) et l’abandon de la trappe d’accès à la pile: il sera désormais nécessaire d’ouvrir la pédale en ôtant les 4 vis au dos. Le fabricant danois a eu cependant l’intelligence de fournir une clé 6 pans dédiée avec chaque pédale.
Pour résumer, nous retrouvons dans chaque boite une pédale, un succin (mais très suffisant) mode d’emploi, une clé et quelques vis de rechange. Chaque dos de pédale comporte 4 petits patins en plastique servant à la stabiliser au sol – patins qui s’enlèvent (trop) facilement et peuvent laisser la place à du Velcro et se fixer ainsi à un pedalboard.
Comme on peut s’en douter, cette pédale est un compresseur – le 3ème de T-Rex, après le Squeezer à lampe et le facile d’accès Sustainer. Nous retrouvons les réglages courants d’un compresseur, à savoir un Gain (afin de récupérer la perte de volume potentiellement engendrée par une forte compression), un Attack (rapidité de la mise en action de la compression), un Release (vitesse de la « disparition » de l’effet) et enfin le bien nommé « Comp ». Inspiré des compresseurs de la compagnie américaine DBX Inc, ce Neo Comp est un compresseur dit VCA (pour Voltage controlled amplifier, ou amplificateur commandé par tension) : le réglage de compression se veut plus précis et flexible que sur (par exemple) un compresseur à lampe ou optique.
Il est plutôt silencieux et colore très légèrement les aigus. Permettant un ratio jusqu'à 9 :1, il nécessite de régler très subtilement le « Comp ». Pour une compression légère, on jouera uniquement entre 1 et 3/10, le rendu étant déjà extrêmement différent entre ces deux points. Au delà de 3, on obtient une compression beaucoup plus drastique, parfait pour les cocottes et le chicken-picking.
Légèrement plus compliqué et complet que certains de ces concurrents (il faut savoir gérer l’Attack, le Release et le Comp là où d’autres ne proposent qu’un unique et simpliste potard), le Neo-Comp est un compresseur de qualité, éclaircissant légèrement le son de base (face à une concurrence qui peut parfois proposer un correcteur de tonalité).
Le NeoComp est proposé au très honnête prix de
169 € T.T.C.
Il s’agit d’un booster ultra simpliste, avec un unique contrôle dénommé « Boost ». Pouvant ajouter jusqu'à +16dB, il permet autant de prendre le dessus lors d’un solo (pour un rappel très vulgarisé, « doubler votre volume » équivaut à l’augmenter de +3dB) que de faire saturer l’entrée de votre ampli (en poussant le boost un peu plus). Ce Karma n’est pas « transparent » : ayant une action non linéaire, le Karma affectera différemment votre son selon son volume, pouvant même légèrement saturer selon le niveau d’entrée de l’ampli .
Outils à tout faire, un boost de ce type sera toujours utile sur un pedalboard.
Il est cependant proposé à un tarif plutôt élevé (149€ T.T.C.) pour cette grande simplicité.
Travaillant en superposant une couche d’écho digitale sur le son de base conservé analogique, T-Rex possède déjà des delays de référence tels que la Replica ou les Reptile 1 et 2.
Ce nouvel effet d’écho reprend ainsi certains éléments de ses prédécesseurs : en plus d’un volume global (Unity Gain autour des 6/10) et d’un contrôle de mix (dosage entre le signal de base et les répétitions produites par la pédale), on trouve les habituels Repeat (nombre de répétition) et Tempo - le retard peut aller jusqu’à 3 secondes ! Cette dernière valeur peut également être générée via une pulsation exercée sur le Tap Tempo (footswitch « dur », à bien enclencher à chaque pression) - En supplément, on trouve un sélecteur 3 positions gérant la subdivision de la répétition : à la noire, la croche ou la croche pointée.
A noter qu’il faudra faire attention lors de l’utilisation du Tap Tempo avec de (grosses) chaussures: il est très facile de toucher / d’écraser / dérégler les potentiomètres qui se trouvent à peine éloignés de 3cm.
Ce delay n’a pas été conçu pour recréer les standards vintages, mais dans l’idée d’obtenir un effet de studio fournissant une répétition identique, que ce soit à la première ou à la 150ème itération. Le signal de l’écho ne se dégrade pas comme sur les pédales analogiques ou les récréations - telles la Reptile. En modifiant la position du potentiomètre « Tempo » pendant le jeu, on impact sur fréquence de la répétition et des effets très intéressants peuvent être produits (rendu équivalent à celui de toucher la bande magnétique d’un délai de ce type). Etrangement, l’écho se stoppe lorsque l’on modifie son tempo via le Tap.
Cette ReplayBox se démarque également par ses entrées et sorties stéréo qui permettent plusieurs configurations : entrée et sortie mono, entrée en mono et création d’une sortie en stéréo sur 2 amplis, puis enfin 2 entrées et 2 sorties. Le fonctionnement est une vraie stéréo, chaque « canal » étant traité séparément – bien qu’étant soumis aux mêmes réglages (un peu comme si vous aviez deux pédales similaires sur deux amplis différents).
La Replay Box propose un delay linéaire et typé studio, tout en offrant un grand nombre d’options (subdivision, Tap Tempo, stéréo) dans un espace très réduit. Proposée au prix de
199 € T.T.C, cette pédale est un contre-pied très intéressant et bien réalisé des tendances du moment.
Cette petite pédale violette est le second « octaver » de la marque danoise. Le premier modèle (l’Octavia) s’illustrait avec un boost et l’ajout d’un doublage du signal à l’octave supérieure – en plus du traditionnel doublage à l’octave inférieure. Lors de la conception de la Quint Machine, T-Rex a supprimé le boost mais ajouté un 3ème doublage, cette fois-ci à la quinte (comme son nom l’indique).
La Quint Machine est très facile d’accès et on se fait rapidement une idée de ses possibilités. Chaque doublage est géré par un potentiomètre permettant d’en doser la présence. En plus de ces 3 contrôles, on trouve un « Mix » qui permettra d’étalonner le rapport global entre signal de départ et la part des différentes sonorités ajoutées. Notons que même lorsque l’intégralité des potentiomètres est poussée à 10, le son original reste présent. L’activation de la machine rajoute un léger souffle et boost le son d’une manière non négligeable, et ce même si l’ensemble des potentiomètres est à 0.
Globalement, ce multi-octaver délivre des sonorités très intéressantes bien qu’assez synthétiques (question de gout) et permet tout autant d’obtenir un très léger de doublage / style 12 cordes qu’un son très éloigné de celui d’une guitare et se rapprochant plus de celui d’un orgue. Il est cependant dommage qu’un infime décalage se ressente entre le signal original et celui/ceux à l’octave.
Son tarif est de
199€ T.T.C
Il s’agit de l’un des deux nouveaux « drive » de la fournée 2014. Riche d’une large expérience sur ce type de produit, T-Rex propose aujourd’hui un overdrive héritier de la fameuse Tube Screamer. En plus contrôles de Gain, de Tone et de Volume habituels sur ce type de réalisation, on trouve un réglage dénommé Mix, qui va permettre de doser la portion de signal saturé et de signal original – et cela de manière indépendante de la dose de saturation. Cette excellente idée permet ainsi de sculpter encore plus le son et notamment de conserver une certaine attaque (du signal original) lorsque l’on pousse le drive dans ses retranchement - ce qui a naturellement tendance à compresser le tout. Ce potentiomètre de Mix peut également transformer cette pédale en Clean Boost : réglé à 0, il annule toutes actions des Tone et Gain et donne la main au Volume (unity gain à environ 7/10).
La Diva Drive se veut plus polyvalente que son modèle notamment grâce à son sélecteur 3 positions de « voicing » qui mettra l’emphase sur une fréquence précise. Il ne s’agit pas d’un gadget, chaque position ayant un réel caractère (à écouter/regarder dans la vidéo).Très intelligemment pensée et réalisée, cette Diva Drive n’est pas une copie de plus. Avec son potentiomètre de Mix et ses 3 possibilités de voicing, elle se démarquera très certainement de la multitude d’offre sur le marché.
Avec un tarif avoisinant les
170€ T.T.C, elle se positionne en tant que produit milieu de gamme, au même niveau qu’un très grand nombre de concurrents.
Cette seconde wah T-Rex est visuellement jumelle de la Gull, première réalisation de ce type des Danois. Adoptant exactement les mêmes contrôles que son ainée (un Boost, un Slop pour étalonner la plage de fréquence de l’effet, un toggle switch 3 positions - 2 wah et le fameux Yoy Yoy) et un bouton poussoir « Hot Spot »), la Shafter possède tout de même quelques différences, à commencer par le revêtement, noir, qui lui donne un aspect un peu moins « jouet plastique ». Nous notons également que le « Hot Spot » - toujours situé sur la tranche supérieure de la pédale » est cette fois moins « grand » lorsqu’il est relâché, et totalement intégré dans le boitier lorsqu’il est pressé. Ce changement permet ainsi d’utiliser un jack coudé sur la sortie de la wah. Passé ces petits détails, on note surtout une différence de sonorité de la Shafter, moins agressives dans les aigus, plus douces dans l’ensemble. La poisition Wah 1 de la Shafter se rapproche de la position Wah 2 de la Gull, tandis que la Wah 2 Shafter est vraiment moins criarde – tout cela du à un changement d’inducteur. On constate d’une manière générale un spectre un peu plus large avec beaucoup plus de bas.
Proposée autour des
160€ T.T.C., la Shafter se place dans le cœur de l’offre de wah, entre les standards Cry Baby et Vox.
Conclusion
Cette nouvelle fournée T-REX propose quelques nouveautés par rapport à son ancienne gamme (delay « clean », triple octaver, boost) et également des produits revisités / améliorés à l’aide de nouveaux composants. Dans un casing réduit et avec des prix le plus souvent cohérents, ces nouveaux produits donne une fraicheur à l’offre des danois. Cependant, seules se démarquent réellement la ReplayBox ainsi que la Quint Machine en proposant de nouvelles fonctions ou une vision différente de l’effet.
Plus d’informations sur
http://www.t-rex-effects.com