Installé depuis 2002 dans la petite ville de Turenki (en Finlande, située à mi-chemin entre Helsinki et Tampere), MAD PROFESSOR AMPLIFICATION est menée par Harri Koski, entouré de trois autres collaborateurs. Leur catalogue se partage entre les pédales, renfermant un circuit imprimé et dont les composants sont assemblés manuellement et également, comme le nom de la société peut l'indiquer, une poignée d'amplificateurs. La pédale KOSMOS qui nous avons aujourd'hui entre les mains est tirée de la gamme "Factory Pedals", et promet une multitude de réverbérations et d'ambiances.
Découverte
La boite noire renfermant la KOSMOS affiche sur la partie supérieure une reproduction de la pédale couverte d'un vernis sélectif. A l'intérieur, nous trouvons un autocollant aux couleurs de la marque, un mode d'emploi... et la pédale !
Le boitier en métal est plutôt joli avec un revêtement bleu très légèrement pailleté. Il supporte sur ses cotés des entrées et sorties jack au format habituel 6.35 mm ainsi qu'une embase pour alimentation secteur de 8.5V à 12V – mais il est également possible d'utiliser une batterie 9V (fournie) pour une courte durée de fonctionnement (2 à 3 heures annoncées). Des pieds en caoutchouc sont montés d'office au dos de la pédale, ce qui ravira les guitaristes n'ayant pas placé leur configuration sur un pedalboard.
Sur la face avant de la Kosmos prend place un footswitch "silencieux" qui activera/désactivera l'effet (mais pas seulement, comme nous le verrons plus bas), ainsi que 5 potentiomètres permettant de sculpter votre ambiance : 3 petits Tone, Time et Control, surplombés d'un gros Level et d'un second potentiomètre permettant de sélectionner la typologie de texture que l'on souhaite.
Une multitude d'ambiances...
La Kosmos offre 11 ambiances, allant des plus classiques : Plate-Hall-Room-Spring aux combinaisons hybrides et autres sonorités artificielles : Swell, Shimmer, Reverb + delay. La sélection de l'effet se fait via le gros potentiomètre cranté (ce qui est vraiment très appréciable, car on "sent" le passage d'une position à l'autre et il n'est pas nécessaire de chercher au millimètre près le bon emplacement). Chaque ambiance est identifiée par 1 à 3 caractères logiques qui permettront de s'affranchir rapidement du mode d'emploi (P = Plate, H = Hall, SW1 = Swell)
Les contrôles peuvent être classés en 2 familles. D'une part celles qui ont une constance dans leur action et s'appliquent sans distinction à chaque type d'ambiance :
- TONE, qui permettra bien évidemment d'éclaircir ou assombrir le signal de l'effet.
- TIME, qui détermine la largeur/grandeur/longueur/espace de l'ambiance.
- LEVEL, qui permet de doser le mix entre l'effet (digital) et le son original (qui, lui, reste analogique).
... et de fonctionnalités (cachées) !
La seconde famille de contrôleurs aura une action différente selon l'ambiance sélectionnée. Ainsi le potentiomètre CONTROL va permettre de gérer divers paramètres. Celui que l'on retrouve le plus souvent nommé Duck Depth (sur les ambiances "Classiques" ainsi que sur les deux premières Room with Shimmer), consiste en une réduction automatique de la dose d'effet par rapport au signal original lors du phrasé. Lorsque vous jouez une (ou plusieurs) note(s), l'effet sera peu ou pas entendu et se libèrera totalement (jusqu'au ratio sélectionné via le LEVEL) lorsque vous ne jouerez plus. L'intensité est bien entendu réglable et peut aller jusqu'à faire totalement disparaître l'ambiance pendant le jeu pour une diffusion envahissante lors des soupirs, ce qui donne un rendu très intéressant pour peu que vous soyez plus Gilmour que Jason Becker.
Sur le troisième effet Shimmer, le CONTROL gérera le ratio entre Reverb et Shimmer, tandis qu'il dosera le delay sur les deux ambiances de Room + Delay. Pour finir, il paramètrera la vitesse du swell sur les deux dernières ambiances.
L'autre contrôleur dont la fonction va différer selon les ambiances est... le footswitch ! En effet, cet interrupteur, en dehors d'activer/désactiver l'effet, va également permettre de gérer en temps réel certains paramètres. Ainsi pour les 8 premières ambiances (Spring exceptée), la pression continue du footswitch "figera" (jusqu'à son relâchement) le dernier son créé par la pédale. On suppose qu'il s'agit d'un micro échantillonnage des quelques millisecondes du signal créé par la KOSMOS et de son maintien infini.
Cette fonction Freeze (disponible donc sur toutes les ambiances sauf sur les Spring et Swell) permet de créer une sorte de nappe (ou bruit !) sur laquelle jouer, avec un son non traité: lorsque le Freeze est déclenché, seul le signal échantillonné est réverbéré par l'algorithme (les notes que vous jouerez par dessus ne seront pas traitées, dans une volonté de préserver le signal principal audible et clair).
Il faudra prendre (ou perdre) l'habitude d'appuyer correctement sur l'interrupteur : pour désactiver l'effet, il ne faut pas laisser le pied plus d'une demi seconde, sinon la pédale interprétera cela comme la demande de Freeze (et votre tentative de désactiver votre immense Hall virera à l'échec).
Comme on peut s'y attendre, l'autre application du footswitch est le contrôle du Swell sur les deux dernières typologies de sonorités. Le terme Swell indique ici la montée progressive du volume qui peut s'obtenir avec une pédale de volume, en actionnant le potentiomètre de volume de votre guitare ou avec une pédale qui automatise la chose (le cas présent). Ainsi, sur les deux derniers modes de la Kosmos, aucun son ne sort de la pédale lorsque vous jouez : il vous faut presser le footswitch afin de déclencher cette montée du volume et entendre votre signal. Relâcher le footswitch correspondrait à baisser le volume de votre guitare et le son disparaitra (en laissant simplement la queue de la reverb s'éteindre). Il faudra prendre du temps pour s'habituer à bien synchroniser votre attaque et la pression du footswitch pour atteindre des jolis résultats.
En bonus, il est possible de paramétrer la KOSMOS de deux manières : soit pour qu'elle diffuse le signal original accompagné de l'ambiance créée, soit pour qu'elle diffuse uniquement l'ambiance. Une solution parfaite pour les boucles d'effets d'ampli câblées en parallèle, ou pour d'autres configurations où seule la réverbération compte !
Conclusion
Dans un marché déjà bien occupé par les pédales de réverbération haut de gamme dont la qualité ne semble plus suffire pour se démarquer, cette KOSMOS propose pour sortir du lot, en plus de la diversité de ses algorithmes et de ses possibilités (types de Reverb, Delay, Swell), des fonctions innovantes qui permettent la création de rendus atypiques. Bien que numérique, la KOSMOS n'altère aucunement votre son de guitare qui conserve toute sa dynamique : l'effet (numérique) créé par la pédale va être accolé au signal "original" qui restera analogique de part en part.
Cette petite boite, proposée à un prix de 252 € T.T.C pourra correspondre aux besoins des guitaristes traditionnels autant qu'aux chercheurs de textures plus abstraites et inattendues ; Il est simplement dommage qu'avec cette multitude de possibilités sous le pied il ne soit pas possible de sauvegarder un (ou plusieurs) réglages.
On aime :
- Se passer d'une pédale d'expression
- Potentiomètre cranté
- La fonction Freeze pour occuper tout l'espace !
- La fonction Duck Depth
On a moins aimé :
- Il est dommage de ne pas pouvoir enregistrer ses presets.
Prix : 252 TTC
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