Pour un amoureux de la marque comme l'est votre serviteur, il y a toujours une certaine appréhension à la découverte d'un Vox dit "moderne"... Ayant possédé de nombreuses versions, des premiers JMI des 60's, aux Anniversary et autres TBX, j'avais été quelque peu déçu lors de la sortie des premiers modèles "made in China", j'entends par là les versions CC et CCX, car même s'ils proposaient des fonctions bien plus étendues que les iconiques modèles précités, il manquait pour moi ce petit quelque chose, subjectif peut être, au niveau du son pour se hisser à la hauteur de la légende.
ET SI ON DEBALLAIT ?
Au déballage, on est clairement en terrain connu. Après tout, quoi de plus reconnaissable qu'un combo Vox ? Seule légère différence, la taille de la bête, sensiblement plus petite du fait de la présence d'un unique HP, ici en l'occurrence un Celestion VX12, déjà précédemment utilisé sur d'autres modèles depuis sa sortie en 2014. Un seul HP mais un caisson suffisamment large et totalement fermé à l'arrière qui tente à rassurer sur le fait de retrouver une belle amplitude dans les basses. Pour le reste, c'est du grand classique : un Vox mono-canal tout lampes avec évidemment toujours l'utilisation des EL84 pour la partie puissance.
Là où la différence saute aux yeux pour le puriste que je suis, c'est bien sûr au niveau des réglages. Pas de Tone ni de Cut ici mais des potards de basse et d'aigu, un réglage de gain, un volume et un dernier potard pour contrôler la réverbe numérique intégrée sur laquelle nous reviendrons plus tard.
La face arrière n'offre que du grand classique pour un ampli moderne, à savoir une boucle d'effets et une sortie pour raccorder un baffle externe.
Pour les besoins de ce test, j'ai utilisé plusieurs guitares : une Ibanez Artcore, une Strat Standard US, une PRS ou encore une Gibson Les Paul. De quoi se faire une idée bien précise de la réactivité de l'ampli dans différents contextes.
ON BRANCHE...
Premier point rassurant, l'ampli est extrêmement silencieux même avec le gain poussé à l'extrême et attention... malgré ses 30w annoncés, c'est devenu récurrent chez Vox, l'ampli est extrêmement puissant. De quoi faire trembler aisément les murs du voisin, où rendre sourd votre batteur préféré même s'il a l'habitude de fracasser ses fûts ! Heureusement la présence du master permet d'y remédier, contrairement aux vieux modèles, master qui se révèle ici de belle facture, sans réelle déperdition dans la qualité de son, même à très bas volume. Un premier bon point...
L'égalisation est relativement efficace, même si le guitariste moderne aurait certainement préféré l'ajout d'un réglage de médiums pour affiner plus précisément. Mais la course des potards de basse et d'aigu est progressive et permet de trouver facilement son "son", en fonction de la guitare utilisée et du style de jeu abordé.
Mais venons-en au son en lui-même... Autant le dire de suite, le caractère Vox est totalement présent. Là où j'avais émis des réserves concernant les modèles CC et CCX, on retrouve ici immédiatement ce medium plein et riche qui a fait la légende de la marque. En son clair, le caractère de chaque guitare est totalement préservé, c'est extrêmement transparent, et la boucle d'effets remplit parfaitement son office, chaque pédale rajoutée s'intégrant parfaitement au son, et là encore, la boucle est très silencieuse.
Pour un vieux puriste de l'AC30 ne jurant que par le canal normal avec un trebble boost en amont (vous avez dit Brian?), je n'ai pas pu résister à essayer cette config et autant dire que je n'ai pas été déçu. J'ai utilisé ici mon JMI Rangemaster en façade et retrouvé immédiatement ce crunch assez dingue que l'on peut obtenir dans cette config, avec une grande dynamique dès que l'on joue sur le volume de la guitare pour cleaner le son.
Mais bon... Quitte à avoir un potard de gain, autant s'en servir me direz vous ? Alors disons-le de suite, amis du metal passez votre chemin. Même si le gain va déjà relativement loin comparé au traditionnel canal Top Boost cher à la marque, on ne franchira pas la barrière du gros stoner 70s. Là encore, la course de gain est très progressive, rajoutant une compression naturelle dans les réglages les plus extrêmes. C'est d'ailleurs peut être le reproche que je pourrais émettre. L'ampli réagit extrêmement naturellement jusqu'à une course au ¾ du potard de gain, au delà le son me paraît trop "lissé" dès lors qu'on utilise des doubles bobinages. Cela reste par contre totalement exploitable avec une Strat. Le caractère Vox est là encore parfaitement présent et comme nous le disions en préambule, le fait que le caisson soit fermé apporte une réelle amplitude aux fréquences basses.
Un dernier point déjà abordé, la dynamique est excellente, même avec un réglage de gain relativement haut, il est aisé de cleaner le son avec le volume de la guitare. Une réussite.
Je ne peux terminer ce test sans vous parler de la réverbe intégrée qui sera ma seule légère déception. Même si celle-ci se révèle de bonne facture, sa course manque clairement de progressivité et il est difficile de trouver un réglage fixe qui conviendra en rythmique comme en solo. Néanmoins, pour les fans de Gilmour l'utilisant à haute dose, sa qualité sonore est indéniable lorsqu'elle est poussée.
CONCLUSION
Soyons clair, je n'échangerais certainement pas mes vieux Vox contre ce nouveau modèle mais force est de constater que le contrat est ici complètement rempli et l'appellation AC30 totalement justifiée. Quand on voit le prix auquel se monnaient actuellement les anciens modèles sur le marché du Vintage, ce combo conviendra à tout musicien désireux d'avoir le son Vox.
Proposé au tarif public conseillé de 826€ TTC c'en est même bluffant. Alors bien sûr, il s'agit d'un mono-canal et les frénétiques du switch s'en trouveront déçus, mais pour qui a l'habitude d'exploiter cette config avec l'ajout de quelques bonnes pédales, c'est un régal tant la transparence et le respect de ces dernières, comme des différentes guitares utilisées est là. Une vraie réussite.
LES PLUS
- Le son Vox
- La puissance
- La transparence et le respect de chaque instrument et de chaque pédale
- Le prix
LES MOINS
- La réverbe qui mériterait plus de progressivité
- L'absence d'un réglage de médiums
- Le gain qui compresse un peu trop en fin de course