Si le soleil peine à briller plein ciel dans la région Nord, les groupes, eux, rayonnent sur notre [Scène ouverte] –appel du pied aux Sudistes : faites-nous écouter vos guitares !-. Du soleil et du rythme, il y en a plein les notes dans la musique de Sorah. Du Nord, oui, mais de leurs origines racées et influences éclectiques, ils ont su créer un univers musical lumineux, personnel et bien inspiré, ce qui n’a pas dû être évident à harmoniser. C’est à force d’un travail constant et sérieux qu’ils en sont arrivés à ce rock, folk, ethnique qui donne envie de chanter et danser pieds nus avec eux… Il faut maintenant écouter This is Religion, mais également ce qu’ils ont à dire ici. Amis musiciens, cela vous concerne tous.
Quelle est la genèse du groupe ?
Après un certain temps à jouer seul comme guitariste et chanteur, Moh a eu l’envie de monter un groupe. Ses différentes rencontres musicales l’ont naturellement attiré vers deux de ses amis : Manu (guitare lead et chant) et Ulisses (basse). À la suite de cela, un autre de ses amis les a rejoints, Sylvain (batterie et percussions). Puis est arrivé Rodji (saxophone, chant et ukulélé). On peut dire qu’avant toute chose, Sorah est une histoire de rencontres humaines. Ce qui nous a réellement motivés et qui continue à nous motiver encore aujourd’hui, c’est cette alchimie. Lorsque nous sommes en création, ou sur scène, le mot d’ordre est « plaisir » aussi bien pour le public, que pour nous. Nous préserverons cela très longtemps…
Le mieux, c’est de l’écouter, on est tous d’accord, mais avec quels mots définiriez-vous votre musique ? Quelles sont vos influences ?
Les influences sont multiples car nos horizons musicaux sont différents. On pourrait qualifier notre musique de métissée, ethnique, dansante, solaire… C’est d'ailleurs comme ça que le public la qualifie. Notre musique nous ressemble. Nos plus grandes influences sont John Mayer, Dave Mathews Band, Ben Harper, John Butler, ou encore Ray Lamontagne…
Qui fait quoi, que ce soit en composition ou en arrangement ?
Au début, Moh venait avec un riff et un texte, puis tout le groupe construisait autour. Aujourd’hui, nous créons la musique ensemble et Moh écrit les textes. Rodji et Manu J. sont les principaux arrangeurs. Ils ont tous les deux une sensibilité particulière pour cet exercice périlleux.
Où et dans quelles conditions a été enregistré l’EP et avec qui ?
Nous avions besoin d'une personne de confiance pour l’enregistrement de notre premier EP. Notre son dépendait aussi de lui. C'est tout naturellement que nous avons pensé à Clément Decrock du Boss Hog studio, près de Béthune, dans lequel nous avons bénéficié d'une acoustique naturellement chaleureuse, de bons conseils et de matériel de qualité.
Côté guitares, amplis, effets, quel matériel a été utilisé ?
Moh possède une guitare acoustique Taylor 414. On voulait garder un son naturel et rendre justice à cette magnifique guitare. Un micro Rode a été utilisé pour le chant. Manu J. utilise une Xavier Petit Elcery sur un ampli Laney L20T-112. Le son clean, la disto et la reverb sont ceux de l’ampli. S'ajoutent à cela les effets : une wah-wah Crybaby 535Q, une overdrive/boost Tim Pedal de Paul Cochrane et un chorus Boss CE-3. L’idée générale est d’avoir un son qui ne soit pas « trop » dénaturé par une multitude d’effets. Et puis un rig pas trop chargé, ça va plus vite à installer et c’est moins lourd à transporter !
Que représente pour vous la sortie de ce premier EP ?
Nous sommes très fiers. C'est la concrétisation de notre travail. This is Religion, c’est le début d’une nouvelle aventure. C'est une vitrine, une façon de communiquer, mais c’est surtout le moyen de partager enfin notre musique. Nous espérons qu’il donnera envie au plus grand nombre de venir nous voir sur scène.
Quels sont vos actus et projets ?
La sortie de l’EP This is Religion en juin prochain, suivie d’une tournée promotionnelle en région Aquitaine de deux semaines. Et toujours autant de concerts dans le Nord. Le prochain objectif est d'investir la scène belge… Nous sommes aussi à la recherche d’un label… Qui sait...
De qui, de quoi auriez-vous besoin pour le bon développement du groupe ?
D’argent évidemment. C’est parfois un sujet tabou, mais il ne faut pas se voiler la face. La musique est un art qui coûte cher ! Sans compter les frais liés à l’enregistrement, les instruments ou encore la communication. Développer sa musique demande beaucoup d’investissement, aussi bien personnel que financier ! Nous proposons aux gens qui aiment notre musique de « miser » sur Sorah en nous aidant à autofinancer notre EP via la plateforme participative d’amorçage de projets musicaux Oocto.com.
Sorah se développerait mieux si les programmateurs faisaient davantage confiance aux groupes émergents locaux… Même si le plus important reste le public. Sans public, pas de musique et donc, pas de Sorah !
Puisque manager il y a, nous aimons avoir ici son regard sur le groupe et sur leur collaboration. Qu’est-ce qui fait la singularité de Sorah ? Peux-tu nous en parler un peu, Elizabeth ?
À la première écoute, la voix éraillée de Moh interpelle. Le mélange des styles est surprenant. Sorah, c’est un melting pot musical. Avec ses cinq membres aux racines capverdiennes, marocaines, brésiliennes, algériennes et française… Leur musique colorée n’oublie pas de sonner rock. Ils sont tous les cinq très impliqués dans leurs projets, c’est une richesse pour leur musique. Ils sont sérieux dans ce qu’ils font et se remettent sans cesse en question. On est loin du petit groupe qui joue dans son garage… Et s’il reste encore du chemin avant de passer « pro », le désir de qualité est là. C’est pour toutes ces raisons que j’ai accepté de les suivre.
Pas de question, la voie est libre pour dire ce que vous voulez !
Un détail, et pas des moindres, que nous n’avons pas encore abordé est le cachet. Il est difficile de décrocher une date avec un cachet. Souvent, on nous demande de jouer gratuitement… La passerelle entre pro et amateur n'est pas simple à franchir… Mais nous ne baisserons pas les bras. On remercie bien sûr tous ceux qui se déplacent pour assister à nos concerts. Et aussi tous ceux qui travaillent pour nous dans l’ombre… Ils se reconnaîtront.
Nous organisons une grosse soirée pour notre release party, samedi 15 juin, à la Maison Folie de Moulins à Lille. Et la tournée en Aquitaine du 1er au 14 juillet.
Le clip du morceau « Colonization » par Sorah
Liens :
La page Facebook de Sorah
La chaîne YouTube de Sorah
Cette rubrique est aussi la vôtre, alors n'hésitez pas à envoyer vos productions pour être interviewé par Maritta Calvez à maritta[a]guitariste.com (remplacez le [a] par @).