S'il en est un qui mérite une seconde interview [Scène Ouverte], c'est bien Jimm. Il porte en lui cette constance que l'on trouve chez les cavaliers solitaires, cette détermination à toute épreuve qui jamais ne s'ébranle. Et il t'envoie ses solos de guitare en rafales, extrêmement bien menés sur ses Les Paul : directs, lourds et massifs, intenses et efficaces, décoiffants, forcément. On doit lui reconnaître le travail effectué sur le chant depuis son premier album, des efforts ont également été fournis sur les textes, tous en français. Après, tu aimes ou tu n'aimes pas, c'est une autre histoire. Jimm, c'est du rock metal à l'énergie punk, fidèle à ce qu'il est et ce qu'il veut donner, comme cette surprenante reprise de "La Chanson de Prévert" de Gainsbourg. Pour mettre tout le monde dans la confidence, ce mec-là s'est présenté à moi il y a 6 ans par un simple message privé d'un célèbre réseau social. C'est qu'il a dû en balancer de ces messages, seul face au monde de la presse notamment. Et depuis, régulièrement, Jimm me tient au courant, régulièrement, sans en faire des caisses, toujours à bon escient. Ça me touche, tout simplement. Pas sûre qu'il ait une ébauche de sourire en lisant ces lignes car ses sourires se font rares, mais ça aussi, j'aime. Force et courage. A bientôt Jimm !
Salut Jimm ! On te retrouve 6 ans après ta première [Scène Ouverte] pour ton 3ème album "Distorsion cérébrale" et on peut voir qu'il est plutôt bien accueilli par la presse notamment. Quels ont été les faits les plus marquants depuis notre première rencontre?
Salut ! Alors oui, l'album est plutôt bien accueilli, ça me fait plaisir. Concernant ces six dernières années, j'ai sorti 3 albums. Le premier en 2013, éponyme. Le deuxième, IN[CAN]DECENCE est sorti en octobre 2015 (enregistré et mixé par Fred Duquesne) et a bénéficié d'une distribution via Season of Mist en magasins. J'ai eu pas mal de bons retours dans les médias (Rock'n'Folk) avec cet album et j'ai notamment été sélectionné sur la compilation des découvertes 2016 de KR Home Studio avec mon titre "Je cherche à m'endormir". J'ai cinq clips issus de ces deux albums qui sont diffusés sur D17/Cstar. Suite à cet album, j'ai joué sur plusieurs festivals (France et Belgique) avec des groupes comme Tagada Jones, Burning Heads... J'ai ensuite enregistré le troisième, et à l'été 2018, j'ai eu l'opportunité de signer sur le label "Juste une Trace". L'album "Distorsion cérébrale" est sorti en novembre et bénéficie également d'une distribution en magasins. Voilà en gros le résumé de ces six dernières années.
Comment ta musique a-t-elle évolué et comment la définirais-tu aujourd'hui ? Y-a-t-il de nouvelles influences ?
Je définirais ma musique comme du rock avec des influences punk et metal. C'est un mélange de tout ce que j'ai écouté quand j'étais ado puis jeune adulte : Nirvana, Sex Pistols, Ramones, Guns'n'Roses, Therapy ?, TRUST, Papa Roach, Offspring, Creed/Alter Bridge... Donc un mélange de rock des années 80, 90 et début 2000 en gros, avec des solos de guitare et des textes en français car ces deux éléments sont primordiaux et font partie de ma culture.
Il n'y a pas de nouvelles influences non, car d'une part j'écoute assez peu de nouveaux groupes rock/metal/punk des années 2010, et je pense que tu te forges ton style principalement quand tu commences la musique, quand tu es très jeune et que ton cerveau musical est "vierge". Je joue de la guitare depuis bientôt 25 ans, et même si j'avais un gros coup de cœur pour des groupes très récents, je ne pourrais pas dire que ce sont des influences car ils ne m'ont en aucun cas marqué dans mon apprentissage. Mes influences sont les groupes avec lesquels j'ai grandi et pratiqué mon instrument. Quand je compose, je garde ma ligne directrice, à savoir des riffs heavy, des rythmiques punk et des refrains accrocheurs. Après, j'essaie d'évoluer bien sûr, de progresser en tant qu'instrumentiste et songwriter, surtout au niveau de la voix et des textes. Sur mes deux premiers albums, il y avait quelques titres un peu répétitifs musicalement, donc pour mon dernier album j'ai essayé de varier les tempos, les ambiances, de composer onze titres qui ne se ressemblent pas, chacun avec une identité propre.
Toujours seul, tu composes, écris et joues de tous les instruments (hors batterie tenue par Guillaume Zito) en studio. Est-ce un choix délibéré, l'assurance d'obtenir ce que tu souhaites ?
Au niveau de l'écriture et de la composition oui, j'ai toujours fonctionné seul car c'est la méthode qui me convient le mieux. En fait, avant de chanter, j'ai longtemps essayé de trouver un chanteur pour composer avec moi mais je n'en ai jamais trouvé. Donc j'ai pris le micro. Comme je composais les parties instrumentales de mes premiers groupes, j'ai également commencé à écrire des textes et des lignes mélodiques, donc des chansons entières. J'ai essayé de composer en groupe, lors des répétitions par exemple, mais dans mon cas, ce procédé ne marche pas. L'inspiration n'est pas quelque chose que je contrôle et je ne me force jamais à composer. Passer des heures à jammer en groupe lors de répètes dans l'espoir de trouver un riff ou une ébauche de titre est une perte de temps, car j'ai besoin d'être seul pour composer et être efficace. Le bon riff vient très souvent d'une manière spontanée sans prévenir. Ça peut paraître tyrannique car on a l'habitude de dire que la musique est un partage, mais avec le temps, j'ai compris que c'était de cette manière que je devais procéder. Et d'une manière générale je pense qu'un groupe n'est pas une démocratie en ce qui concerne la partie créative initiale, dans le sens où il existe des différences de compétences et de leadership au sein d'un groupe. Tout le monde n'est pas capable d'écrire une bonne chanson et c'est rare d'avoir plus d'un ou deux songwriters/compositeurs au sein d'un groupe. Donc si tu commences à instaurer le procédé "on est un groupe, on compose ensemble, chacun amène une compo etc.", pour faire plaisir à tout le monde, à mon avis c'est mal barré. Il faut prendre les meilleures choses et suivre une ligne directrice et sur cette base, chacun peut alors amener des idées et des éléments.
Et il y a une autre raison pour laquelle je compose seul au sein de JIMM, c'est qu'il s'agit initialement d'un projet très personnel et que je n'ai pas envie de composer avec d'autres personnes. J'ai assez été frustré par le passé avec mon ancien groupe, aujourd'hui je fais ce que j'aime et ce que je veux. En revanche, j'ai toujours besoin d'un avis externe une fois les maquettes réalisées, car je n'ai pas le recul nécessaire pour juger des défauts des titres par exemple. Donc là, je fais écouter les morceaux à pas mal de personnes (musiciens et non musiciens) pour ensuite retravailler ces chansons.
Concernant mes albums en studio, jusqu'à présent j'ai enregistré la guitare, la voix et la basse sur chacun d'eux. J'aime jouer un maximum d'instruments. Pour le premier album je n'avais pas de bassiste donc la question ne s'est pas posée, j'ai joué. Pour le deuxième album, j'en avais un, mais j'étais meilleur que lui, donc j'ai joué dessus. Je ne suis pas bassiste à proprement parler, mais j'ai déjà joué de la basse dans un groupe et mes morceaux sont relativement simples à jouer. Et il y a le côté pratique également. Je connais déjà mes morceaux quand je rentre en studio, mais je ne sais jamais quand je vais enregistrer la basse. Je l'enregistre après mes parties de guitare rythmique et avant les solos, mais il n'y a pas de planning établi, donc quand tu es seul c'est beaucoup plus simple à gérer au niveau de l'organisation. En revanche, depuis deux ans, j'ai un excellent bassiste en la personne de Xavier qui apporte un vrai plus aux morceaux, je m'en rends compte en live. Il n'a pas joué sur le troisième album car j'avais envie de jouer dessus (je finance moi-même mes enregistrements), mais avec le recul, je pense qu'il aurait dû jouer. Je lui demanderai sur le prochain.
En revanche en live, tu es accompagné et bien accompagné désormais car tu as eu quelques difficultés à rencontrer les bons zicos je crois. Parle-nous de tes compagnons de scène, que t'apportent-ils ?
Oui j'ai eu pas mal de difficultés à garder un line up stable. Mon premier batteur (qui apparaît dans la majorité des clips) a quitté la France très rapidement après la sortie du premier album, ce qui m'avait mis un petit coup au moral à l'époque car il était très bon et on s'entendait bien. Les changements de line up c'est très courant dans les groupes, mais le plus dur est de trouver des gens compétents, fiables et qui partagent la même passion. J'ai également fait quelques erreurs dans mes choix, mais sur le coup, quand tu ne connais pas réellement les gens, c'est compliqué d'y voir clair. Mais oui, j'ai enfin trouvé un line up stable et cohérent avec deux supers musiciens passionnés. Tout d'abord Billy, qui vient de Rio de Janeiro où il était batteur professionnel. Je l'ai rencontré début 2018. C'est un super batteur rock, on a les mêmes goûts musicaux, et il a assimilé les morceaux à une vitesse hallucinante sans jamais les avoir joués, juste en les écoutant. Il est très naturel et on rigole bien. Ensuite, il y a Xavier à la basse que j'ai rencontré début 2017. Idem, c'est un super bassiste, très expérimenté, capable de chanter et qui touche à tout dans la musique (sondier, backliner...). Ce sont deux professionnels qui apportent sérénité et fiabilité sur scène, et de la bonne humeur en dehors.
Après quelques déboires avec un studio parisien du 15ème arrondissement, tu as fait appel à Fred Duquesne (Mass Hysteria, No One is Innocent...) avec lequel tu avais déjà travaillé pour ton second album "In[can]decence". L'enregistrement n'a donc pas été tout simple... Raconte-nous ce qu'il s'est passé, et comment l'as-tu vécu ?
Je vais te répondre très honnêtement. L'enregistrement (à savoir les prises) s'est bien passé, mais pas le mix ni la manière de faire sur la fin. J'ai enregistré dans un superbe studio parisien dans le 15ème arrondissement, à quelques minutes de chez moi, qui m'avait été recommandé par une amie qui avait déjà travaillé dans ce lieu, mais pas avec le propriétaire. Les prises ont eu lieu entre mi-mai et fin juin 2017, et le mix à partir de septembre, moment où les choses se sont gâtées. Pour faire simple, les mix finaux n'étaient pas bons, très loin de ce que j'attendais, inexploitables à des fins commerciales, et surtout indignes du prix que j'avais payé et du matériel à disposition. J'ai dû faire remixer entièrement l'album quelques mois plus tard. J'avais pourtant émis des doutes sur la qualité des pré-mix fin juin, mais j'ai fait confiance à la personne (à sa demande) en charge de la réalisation de mon disque. De plus, il n'a pas respecté le pacte financier que l'on avait conclu et il était souvent absent des sessions les après-midis. Et j'ai surtout fait l'erreur de payer la quasi totalité de la somme avant le mixage, à sa demande encore une fois. Le planning a également été mal géré, les jours de studio ont été étalés sur quasiment six mois, ce qui a rendu la chose éprouvante nerveusement. J'ai également du matériel qui a disparu lors de ces sessions (câble et jack de guitare).
J'étais vraiment dégoûté, je ne pouvais plus écouter mon album à ce moment-là, et encore aujourd'hui je ne l'ai pas digéré, et je m'en veux d'avoir été si naïf et d'avoir fait aveuglement confiance.
Lors du remix, je me suis rendu compte de pas mal d'anormalités et de ratés dans les sessions. Étrangement, je n'ai plus jamais réussi à joindre cette personne dès lors que je lui ai demandé des explications.
J'ai donc récupéré mes sessions fin novembre 2017 et j'ai contacté Fred Duquesne, avec qui j'avais déjà travaillé sur le précédent album et il a accepté de remixer l'album. J'ai été très satisfait du mix, du son qu'il a donné au disque et j'ai repris plaisir à écouter mes morceaux. C'est quelqu'un de passionné et talentueux, qui n'hésite pas à donner son avis sur les morceaux. Du coup, il apporte un vrai plus à ma musique, il ne se contente pas de faire le boulot d'un simple ingénieur du son, il a ce côté producteur au sens américain du terme, et c'est ce que j'attends de la personne avec qui je travaille.
Inconditionnel de Gibson Les Paul, tu sauras nous détailler le matériel que tu utilises, des guitares aux amplis en passant par les effets, et même livrer quelques trucs et astuces ?!!
Oui en effet, je suis un inconditionnel des Les Paul. J'ai découvert le rock avec Use Your Illusion 2 des Guns en 91, et j'ai de suite eu envie de jouer de la guitare. J'ai été marqué par le son de guitare de Slash sur cet album, et je trouvais sa guitare magnifique, donc je me suis naturellement orienté vers une Les Paul. Ma première guitare était donc logiquement une Les Paul, une Epiphone Standard, que j'ai toujours d'ailleurs.
Sur mon premier album, j'ai utilisé une seule guitare, ma Gibson Les Paul Classic, qui est ma préférée. J'avais utilisé ma tête Mesa Boogie Dual Rectifier (canal rouge) et son baffle pour tout ce qui est rythmique. Pour les solos, j'avais utilisé une tête Marshall JCM 800 50 watts 2205.
Pour le deuxième album chez F. Duquesne, j'ai utilisé cette même Les Paul sur tous les solos et la plupart des rythmiques, mais également deux guitares de Fred (une PRS et une Fender Jazzmaster). Toutes les rythmiques ont été enregistrées sur un Kemper avec un profil Diezel VH4. Par contre, j'ai enregistré les solos sur un vrai ampli : une tête Bogner sur un baffle Mesa Boogie.
Pour le troisième album, j'ai utilisé trois Les Paul Gibson différentes : une Les Paul Custom pour les solos, une Standard et la Classic habituelle pour les rythmiques. Et j'ai aussi joué sur une Fender Stratocaster sur les parties plus soft ou clean, comme le riff de "Rancune" ou le couplet de "La haine".
Niveau amplis, j'ai enregistré toutes mes rythmiques avec ma tête Mesa Boogie Dual Rectifier (canal orange) et mon baffle Mesa. On a ensuite réampé toutes ces rythmiques avec un Marshall Plexi Superlead qui appartenait à l'assistant. Pour les solos, j'ai utilisé ma tête Marshall JCM 800 2210 avec une pédale Ibanez Tube Screamer.
En fait, ma configuration préférée est la suivante : Mesa Boogie Dual Rectifier pour les rythmiques et JCM 800 2210 pour les solos, à chaque fois dans mon baffle Mesa.
J'ai doublé chaque piste de guitare rythmique à l'identique sur cet album : on a donc une partie de guitare à droite et une à gauche, chacune étant constituée du mélange Mesa + Plexi, mais également d'un petit quelque chose en plus réalisé avec Fred.
Au niveau des effets, je n'ai pas grand-chose. J'utilise souvent une wah wah pour les solos, la Morley Dragon Fly 2 signature George Lynch.
Dans mon pedalboard live, j'ai ma wah wah, une Ibanez Tube Screamer et un Micro Pog. J'ai pas mal de pédales chez moi, mais je ne m'en sers pas. Ma musique ne se prête pas à l'utilisation intempestive d'effets et je n'aime pas m'emmerder avec un grand pedalboard.
Matthias Castegnaro réalise nombre de tes clips. Qui est-il d'abord, et comment appréhendez-vous chacune des vidéos ?
Matthias est réalisateur de clips, de films et de courts métrages. A l'origine, c'est un ami de Jo, mon premier batteur. Il me l'a présenté en 2013 avec le projet de tourner le clip d' "Éternel requiem" et depuis, je fais appel à ses services à chaque fois que je désire réaliser un clip. Lui et son équipe ont réalisé six de mes sept clips. Pour les vidéos c'est assez simple, je lui soumets les morceaux que je souhaite "cliper", il les écoute et me propose ses idées. Pour les clips live c'est plus simple car il n'y a pas de concept. Par exemple, pour le clip de "Big Brother", il a rapidement eu l'idée d'une séquence de shibari (bondage japonais) pour illustrer le texte, et j'ai trouvé ça cohérent par rapport au texte. Le tournage a duré une soirée.
Quels sont les actus et projets ? Tu envisages un album de guitare, musique celtique je crois ?
Dans l'immédiat, je continue la promotion de l'album jusqu'à cet été. En parallèle, on a une date en mai à Montreuil (93) à la Comedia. Et oui, j'ai un projet d'album instrumental. Ce sera un album triptyque avec une partie guitare classique, une partie guitare folk et une partie surf musique, probablement une vingtaine de morceaux au total. Dans la lignée des morceaux "Celtic" et "Le cavalier solitaire" présents sur mon premier album. J'envisage cet album un peu comme un "spin off" dans ma discographie. Je compte l'enregistrer moi-même et me lancer dans la production et la réalisation d'albums en général par la suite. J'ai également quelques nouveaux riffs pour le quatrième album.
Distribué par Dooweet il y a 6 ans, comment s'est déroulée la rencontre avec le label Juste une Trace ? Qu'est-ce que cela change concrètement dans ta vie d'artiste ?
La rencontre s'est déroulée grâce à Élodie (d'Ellie Prom) que je connaissais depuis quelques années et qui travaille chez Juste Une Trace. Elle m'a contacté en juillet 2018 pour me signifier que le label cherchait un groupe de rock chantant en français. J'ai donc fait écouter mon dernier album à Paul (le patron du label) et il a bien aimé. On s'est rencontrés en septembre et on a convenu d'une sortie fin novembre.
Concernant les changements, déjà, je ne suis plus tout seul à gérer certaines choses, et ensuite le fait d'être signé sur un label apporte de la crédibilité, du professionnalisme et de la visibilité.
De qui, de quoi aurais-tu besoin aujourd'hui pour le bon développement du groupe ?
Principalement d'un tourneur pour nous booker partout en France et dans les pays francophones limitrophes, notamment sur des festivals et sur des premières parties. Et quelqu'un qui pourrait m'aider à développer le visuel, notamment sur internet.
Pas de question, la voie est libre pour dire ce que tu veux Jimm !
"Distorsion cérébrale" est mon meilleur album à ce jour, et c'est avant tout un album de guitare. Donc si vous aimez le rock, le punk, le metal, les riffs heavy et les solos à l'ancienne, je pense que vous pouvez trouver votre compte sur ce disque.
Lire aussi l'interview de Jimm de 2013
Dates de concerts :
La Comedia à Montreuil le samedi 18 mai 2019
Liens Internet :
https://jimm.fr/
www.juste-une-trace.com/fr/artiste/jimm/
www.facebook.com/JIMMofficiel/
www.youtube.com/user/jimrockmusic
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