In Flames face au départ de Jesper Strömblad

Publié le 29/09/2011 par Nicolas Didier Barriac
Le mois dernier nous partagions avec vous notre déception quant au nouvel album d'In Flames, Sounds of a Playground Fading. Pour autant, nous ne voulions pas passer sous silence la démarche du groupe, expliquée dans l'entretien ci-dessous par leur chanteur, Anders Fridén.
Sounds of a Playground Fading est votre dixième album studio. Vous avez connu par le passé quelques problèmes de line-up mais dans l’année Jesper est parti ce qui constitué sans aucun doute le changement le plus important depuis vos débuts. Comment est-ce qu’In Flames s’est relevé d’un tel bouleversement ?
Anders Fridén : Ça n’a pas été une surprise. Cela faisait des années déjà que nous devions faire face à son problème d’alcool. Nous n’en parlions pas au public car nous n’avions pas ressenti le besoin de le faire mais le problème était bel et bien là. Niclas Engelin qui remplace Jesper avait déjà tourné avec nous par le passé pour cette raison. Ça faisait deux ans que Jesper n’était plus à nos côtés donc nous n’étions pas choqués par sa décision. C’est dommage car Jesper est un type bien et doué dans ce qu’il fait. Mais l’alcool créait des problèmes au sein du groupe et pour les gens qui voulaient bosser avec. Heureusement, il reste pas mal de « vieux » membres d’In Flames donc au final ce n’est pas aussi grave que certains fans voudraient bien le croire.

Le groupe garde-t-il une place au chaud pour Jesper s’il se rétablit ?
A. F. : Non. Niclas est dans le groupe de façon officielle maintenant. J’espère que Jesper va aller mieux mais il ne reviendra pas. Je ne sais même pas s’il le souhaite ! Nous représentons peut-être de mauvais souvenirs pour lui maintenant… Nous avons écrit Sounds of a Playground Fading sans lui. Nous avons tourné sans lui. Nous savons faire de la musique sans lui, donc. S’il souhaite revenir, on verra à ce moment mais je n’y pense pas du tout actuellement.

Tout changement de membre provoque forcément des changements dans la musique. As-tu ressenti cela au moment d’écrire et d’enregistrer Sounds of a Playground Fading ?

A. F. : Je ne sais pas. Si Jesper avait été avec nous, peut être que Sounds of a Playground Fading aurait été différent… Bjorn et moi composons depuis un moment. Bien entendu, le changement est palpable car il y a une dynamique différente entre nous. Nous avions cet album en nous. Jesper n’était pas la colonne vertébrale d’In Flames. C’était un membre du groupe au même titre que les quatre autres.

The Attic est une des chansons les plus atypiques d’In Flames. Comment est-ce que l’idée vous est venue de faire cette chanson dans le cadre de ce groupe ? Est-ce que cela arrive complètement par hasard ?
A. F. : Bjorn possède un disque dur plein de riffs et d’idées non exploitées. Nous aimons bien partir de là pour voir si nous pouvons en tirer quelque chose. The Attic est né comme toute autre chanson mais nous sommes partis sur une trajectoire différente au moment d’incorporer les claviers et les paroles qui font penser à une histoire de fantômes. Cette chanson est une graine qui a germé, partie de rien pour arriver à un résultat assez atypique.

Le groupe ressent-il le besoin d’expérimenter et de présenter quelques nouveautés à chaque nouvel album qu’il sort ?

A. F. : Ce n’est pas une fin en soi. C’est plus un défi. Le plus dur reste de refaire des chansons dans le genre de celles que nous avons déjà faites et de rester original. Etre différent avec un truc comme The Attic ce n’est pas si difficile car nous n’avons jamais fait ce genre de chose auparavant. Mais nous voulons, plus que d’être simplement original, amener un truc nouveau dans nos compositions, préserver notre son en innovant.

Sounds of a Playground Fading présente des chansons assez variées. C’est typiquement le genre de disques que certaines personnes vont adorer pour la prise de risques et d’autres détester pour le déni de votre passé… Tu en es conscient ?
A. F. : Oui et ça me va. On ne peut être apprécié de tous. Ca ne marche pas comme ça. Nous composons ce que nous aimons et tant pis si les gens n’aiment pas.

C’est d’ailleurs amusant car In Flames a commencé à devenir populaire une fois qu’une frange du public vous a « détestés » (rires)…
A. F. : Oui. Mais tu sais s’il y a tant de gens qui nous détestent pourquoi est-ce que nous jouons au niveau auquel nous nous produisons ? Nous vendons également pas mal de disques… Et puis c’est amusant mais je rencontre rarement des gens qui disent que nous sommes nuls. Les gens nous soutiennent plutôt. Les « haters » restent derrière leurs ordis à déverser leur fiel sur nous et tout le monde…

La plupart du temps lorsqu'un groupe sort un nouvel album, les autres passent un peu au second plan. Est-ce que tu penses que Sounds of a Playground Fading est votre disque le plus « important » à ce jour ?
A. F. : Non. Ils sont tous importants. Tous... (il réfléchit) Chaque étape de notre discographie nous a amenés vers ce que nous sommes aujourd'hui. Je ne peux pas isoler n'importe lequel de nos albums. Nous avons toujours essayé de faire de notre mieux, à tous les niveaux. C'est pourquoi nous ne regardons jamais en arrière en nous disant que nous aurions dû faire ceci ou cela. Sounds of a Playground Fading n'aurait pas l'atmosphère qui le caractérise si nous n'étions pas passés au préalable par Jester Race, Clayman ou Lunar Strain.

Est-ce que In Flames pourrait revenir à ses racines sur un album à l'avenir, comme semble l'espérer une partie des fans ou pour prouver aux détracteurs que vous êtes toujours capables de jouer ce genre de musique ?

A. F. : Qu'avons-nous à prouver ? A qui ? Je pense que faire un album de ce genre serait la pire chose qui puisse nous passer par la tête. Nous serions des vendus en faisant un truc pareil. Nous ne sommes plus les mêmes personnes que lors de la sortie de Lunar Strain. Si nous faisons Lunar Strain II, le son n'aurait plus rien à voir avec le premier volet car nous avons évolué entre temps... Nous pouvons écrire des trucs rapides, des trucs agressifs, des trucs mélodiques, etc. Je ne comprends pas cette volonté que peuvent avoir les gens de nous entendre revenir à nos racines. Nous restons les mêmes musiciens mais nous écrivons sous un angle différent. Je peux trouver cinq ou dix riffs sur Sounds of a Playground Fading qui auraient eu leur place sur Jester Race. Seule la production et les moyens à notre disposition pour enregistrer changent. J'imagine que depuis la sortie de Jester Race tu as évolué. Et bien, moi aussi et In Flames également.

In Flames - Sounds of a Playground Fading
Century Media
www.inflames.com

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